Vive la vie !

Posté dans REGARDER par kerbacho - Date : février 20th, 2008

Sara - hiver 1978

Sara – hiver 1978

Mandoline

Posté dans divers, ENTENDRE, REGARDER par kerbacho - Date : février 19th, 2008

Mathilde&Joseph

Même si elle est hors d’usage depuis cinquante ans ou même davantage, la mandoline dont joue mon père sur cette photo (datée de 1943 — à quelle occasion a-t-elle bien pu être faite en cette période sombre ?) est toujours en ma possession.
Je me souviens avoir essayé d’y remonter des cordes dans les années 70, mais le résultat avait été décevant. L’instrument a dû souffrir pendant la guerre. Non seulement le fond est partiellement décollé, mais — ce qui est probablement beaucoup plus grave — le gauchissement du manche en compromet la justesse.

Quelle ne fut pas ma surprise en voyant récemment de près l’instrument de Snehasish Mozumder, de constater qu’il ressemblait de très près au vieil instrument de mon père ! D’ailleurs en regardant le musicien jouer de près, j’ai eu l’impression d’une grande familiarité avec la position si particulière de sa main droite…
Et si c’était dans cette similitude que s’enracine mon goût pour la mandoline, instrument exotique dans la musique indienne ?

Trente ans

Posté dans divers par kerbacho - Date : février 18th, 2008

En février 1978, Strasbourg était recouverte d’une épaisse couche de neige. Cette photo de Caro, enceinte dans le parc de la maison de post-cure de la Robertsau où nous habitions, a été prise quelques jours avant son accouchement. Les conditions climatiques étaient si rudes cette année-là que devant l’impossibilité éventuelle de circuler en auto, nos pensionnaires avaient proposé de porter la parturiente, le moment venu, jusqu’à la maternité. J’ai toujours regretté que cette procession n’ait pas eu lieu, nous avons finalement pu rouler jusqu’à la clinique, et je garde un souvenir précis du moment où, arrivés à destination, nous sommes sortis de l’auto. Dans mon esprit, cette scène a dû se superposer à quelque scène de nativité biblique.
C’était il y a 30 ans. Une nouvelle ère allait commencer.
Merci la vie !

Caro dans la neige en février 1978, quelques jours avant son accouchement

Raga Mangalkauns – Ustad Bahadur Khan

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : février 17th, 2008

Ustad Bahadur Khan, sarod | Anil Bhattacharya, tabla
All India Radio – Delhi – date d’enregistrement inconnue | diffusion :12-03-2002
rec. K.F.

Raga Mangalkauns

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– announcement

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– alap

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– gat – vilambit tintal

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– gat – drut tintal

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– Final announcement

Ce billet a au moins deux causes directes. La première est de me faire pardonner la frustration causée par le blocage malencontreux de Raga Hemant par Bahadur Khan dans le billet Bahadur Khan – le LP de la réserve de la Médiathèque posté ici le 14 février : je propose ici le deuxième raga diffusé ce jour-là par All India Radio en 2002 et fort opportunément enregistré à Delhi par Kurt F.
L’autre cause est ma propre frustration devant le refus essuyé vendredi à Bruxelles où j’ai proposé à deux organisateurs un concert de sarod pour 2009 avec Tejendra Majumdar, sans doute le meilleur disciple de Bahadur Khan et l’un des meilleurs joueurs de sarod en Inde à ce jour.
La raison invoquée pour décliner mon offre : « tu as déjà proposé beaucoup de sarod ces dernières années, or pour le public occidental la musique indienne, c’est le sitar, donc le public veut du sitar ».
Et toc ! Prends-moi ça dans le jawa…

Dans un sens, je les comprends, mais en fait je bous (première personne du singulier du verbe bouillir).
Oh ça passera ! Thanda hok!

Pour me changer les idées et me remonter le moral, j’ai ouvert au hasard le livre Hindustani MusicA tradition in transition – de Deepak Raja, car il regorge d’idées intéressantes et modernes sur la situation de la musique classique indienne. Et je suis tombé aussitôt, sans la chercher, p. 41, sur cette citation étonnante d’actualité d’un certain Peter Drucker (dont j’ignore qui il est) : « If peanuts is what you pay, monkeys is what you get.*« .
… Ah, ça va déjà mieux.

*Ah la délicieuse traduction de Babelfish : Si est les arachides ce que vous payez, les singes est ce qui obtenez vous
Autrement dit, « si c’est en cacahuètes que vous payez [vos musiciens], ne vous étonnez pas de vous retrouver au milieu de singes. »

Les Romains, plus durs encore, disaient : margaritas ante porcos.

Jules Gréco – Roger Pierre & Jean-Marc Thibaut

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : février 16th, 2008

    Jules Gréco

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Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : février 14th, 2008

En lisant un poème de Pessoa qui commence ainsi :
Não basta abrir a janella | Para ver os campos e o rio.
je remarque le mot janella. Il m’intrigue, me paraît familier, mais pourquoi ?
Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre | Pour voir les champs et la rivière.

Je ne vois rien qui ressemble à janella et certainement rien qui se rapprocherait de « fenêtre ».

En bengali, fenêtre se dit « janla« . Précisément জানালা qui se prononce jānālā !

A janela

Não basta abrir a janella
Para ver os campos e o rio.
Não é bastante não ser cego
Para ver as árvores e as flores.
É preciso também não ter philosophia nenhuma.
Com philosophia não há árvores: há ideias apenas.
Ha só cada um de nós, como uma cave.
Ha só uma janela fechada, e todo o mundo lá fora;
E um sonho do que se poderia ver se a janella se abrisse,
Que nunca é o que se vê quando se abre a janella.

[En français :]
Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre
pour voir les champs et la rivière.
Il n’est pas suffisant de n’être pas aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs.
Il faut aussi n’avoir aucune philosophie.
Avec la philosophie, il n’y a pas d’arbres : il ya seulement des idées.
Il y a seulement chacun d’entre nous, semblable à une cave.
Il y a seulement une fenêtre fermée et le monde entier au dehors,
Et un rêve de ce qu’on pourrait voir si la fenêtre s’ouvrait,
Et qui n’est jamais ce qu’on voit quand la fenêtre s’ouvre.

Bahadur Khan – le LP de la réserve de la Médiathèque

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : février 14th, 2008

Bahadur Khan - LP EMI India
Bahadur Khan sur la pochette du disque microsillon ECSD2532 – HMV India 1976, avec Anil Bhattacharya, tabla – Kirit Khan & Manoj Shankar, tanpura, où ils jouent Raga Ahir Bivash & Raga Dayavati.

Il existe au moins deux autres LP que je n’ai malheureusement pas :
Bahadur Khan, sarod – Anil Bhattacharya, tabla – Manoj Shankar, tanpura
Raga Mishra Piloo – Gat (Dadra Tal), Gat (Tintal)
Raga Kaushiki – Alap Jod, Jhala, Gat (Tintal)
ECSD 2483 HMV India 1971

Bahadur Khan, sarod & Jaya Biswas, sitar
Raga Hembihag (Trital)
Raga Mishra Khambaj (Dadra Tal, Tintal)
ECSD 2512 HMV India 1972

Apparemment Manoj Shankar est un musicien encore actif, il s’est produit l’an dernier à Londres, au sitar, en duo avec l’excellente chanteuse Subra Guha.

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En attendant que ces enregistrements finissent par arriver jusqu’à moi, voici autre chose que je dépose ici plus particulièrement en hommage à Philippe Désordre. :
Raga Hemant | All India Radio – Delhi – 12-03-2002 – rec. K.F.
toujours par Bahadur Khan, sarod | joueur de tabla non identifié
alap (7:05)    jod (5:05)    Gat – tintal (12:05)

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alap (7:05)

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jod (5:05)

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Gat – tintal (12:05)
Il y a dans cette interprétation, entre les trajectoires délicates de chacune des notes et les silences qui les séparent, un équilibre –ou peut-être justement un déséquilibre– qui confine à la perfection. L’allant de la mélodie respire un naturel, une spontanéité, un dépouillement qui ne peuvent être le fruit que d’un travail acharné.
Malgré la médiocre qualité de l’enregistrement, il faut écouter attentivement l’attaque des notes, notamment des notes répétées, plus particulièrement dans la partie lente du gat. La technique du plectre de Bahadur Khan est ici d’une subtilité à mon avis inégalée. Une telle diversité de timbres et de nuances entre les couleurs sonores est rare. Elle illustre la beauté intrinsèque du sarod. On attribue souvent à Allaudhin Khan, le père d’Ali Akbar Khan, la transformation du sarod traditionnel en un instrument moderne, en oubliant de mentionner qu’il a pour cela coopéré étroitement avec son frère Ayet, lequel n’était autre que le père de Bahadur Khan, the man with the naked heart.

L’effroi de N.S.

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : février 13th, 2008

On n’est pas sûr qu’il faille avoir ce qu’on désire le plus.

Yasmina Reza (à propos de N.S. dans son livre L’aube le soir ou la nuit)

Ouste

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : février 12th, 2008

Dans mes dictionnaires français, à l’article « ouste », je ne trouve pas grand chose, voire rien.
J’ai reçu récemment de Dr. Language, YourDictionary.com l’article suivant :

Oust (verb)
Pronunciation: [awst]
Definition: To remove or eject from a position or place, as to oust someone from their apartment; to replace someone in a position.
Usage: Today’s word is odd, for the action noun derived from this verb is ouster « removal, » created with a suffix usually denoting a person. Usually, action nouns are formed by the suffix -ing added to stems like this one. In fact, an « ouster » is also a person who ousts.
Suggested Usage: Today’s word might sound a bit slangy, but it isn’t; it has been around continuously since borrowed from Old French. So you may use it in the most formal of situations, « Mikhail Gorbachev was ousted from office by Boris Yeltsin in 1991. » However, informal usage is not precluded, « Forget the company picnic; our current president needs an ousting more than an outing. »
Etymology: Today’s word has nothing to do with « out. » It comes from Anglo-French ouste-r from Old French oster (Modern French ôter « to remove, deprive ») which devolved from Latin obstare « to stand in the way of, obstruct, » based on ob « against » + stare « to stand » (the source of English « obstacle »). The original stem, *sta- « stand, » turns up in many other words throughout the Indo-European world, including English « stallion » (stall animal), « stud, » and « stall » itself, dealing with places where animals are kept, « stool, » stead « place » as « instead of » and Yiddish « shtetl, » from German Stadt « city, place » plus a diminutive ending. Other words from the same origin include « stool, » Russian stol « table » and, with nasalization, stan- « stand up, become », English « stand, » and German « stehen. » The Russian word for « old, » staryi, apparently began with the sense of « long-standing. »

Les infinies ressources de l’internet et l’efficacité redoutable de Google ouvrent des horizons inattendus. Ainsi lit-on ceci dans « Nisard : la méthode étymologique » (1863) :
J’ai toujours conservé parmi mes souvenirs d’enfance celui-ci, qui date de l’invasion en 1815. Les populations de la Bourgogne, où vivait ma famille, mêlaient à leur français ou patois un certain nombre de mots allemands qu’elles tenaient principalement des Prussiens, des Bavarois et des Wurtembergeois dont le pays était infesté, et ces mots sont restés. Ainsi, on dit à un enfant schlof (de schlafen), pour « va te coucher ; » oufte ou ouste (corruption d’aufstchen), pour « lève-toi. » Si on le menace de le battre, on lui dira « je vais te chlaguer (de schlagen) ; » s’il vagabonde, on l’appellera gandrou (corruption de wanderer, allemand et anglais à la fois ; s’il est criard et têtu, on le qualifiera d’incre, qui vient de la prononciation mal imitée de ein schrener, même signification. Le peuple ne désigne souvent un cordonnier que sous le nom de choumac (schulzmacher) ; il profère ce juron sacramenteurtéche (sacrament der teufel) ; et quaiseurlique et téche sont des injures de tradition parmi les enfants. Je pourrais citer beaucoup d’autres mots ; je me borne à ceux-là, que ma mémoire me fournit immédiatement. [fin de citation, le reste est sur www.languefrancaise.net]

Le gynécologue misogyne de la Queen est dans le zenana

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : février 11th, 2008

Les quatre noms de cette phrase ont la même racine : gynécologue, misogyne, Queen et zenana

Quean (noun)
Pronunciation: [kween]

Definition: No, today’s word is not a misspelling but a slightly different word from what you thought with a radically different meaning. A quean is a bold, impudent, or ill-behaved woman, even a hussy or a strumpet.

Usage: This word is seldom used today because its pronunciation leads it to confusion with « queen, » the other word with the same pronunciation and etymological origin but a vastly different meaning (usually). The British magazine ‘Listener’ referred to a someone in a 1969 issue as « an old quean who thinks she’s an old queen. »
[...]

Etymology: Today’s word originated as Old English cwene [kwenê] when « queen » was « cwen » [kweyn]. Both are akin to Dutch kween « barren cow » and Swedish kvinna « woman. » All these words originated in the Proto-Indo-European root *gwen-, which also produced Greek gyne « woman, » found today in English « gynecology » and « misogynist. »
In Russian and other Slavic languages it became « zhena » and in Persian, « zan. »
The Irish descendant of the same root was bean « woman » which, when combined with the word for fairy, « sídhe, » becomes bean sídhe « woman of the fairies » or « banshee, » the female spirit whose wailing presages death in Irish folklore.

–Dr. Language, YourDictionary.com

Il parait probable que le mot zenana ou zananah qui dans les demeures princières de l’Inde ancienne désignait les appartements des femmes, vienne du mot persan « zan » mentionné ci-dessus.

http://en.wikipedia.org/wiki/Image:Silver_zenana_carriage1895b.jpg

Silver Zenana carriage [Vadodara] 1895
Baroda, Gujarat — Curzon Collection — unknown photographer — 1890′s.
The enclosed carriage ensured the seclusion of female members of the royal household when travelling.
(Voir le Tigre du Bengale de Fritz Lang)
zenana was the name given to segregated women’s quarters.