Sanjay Subrahmanyan & S. Varadarajan

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER, REGARDER par admin - Date : février 12th, 2013

J’ai reçu récemment une de ces notifications automatiques comme j’en reçois beaucoup, à l’occasion de la publication du clip ci-dessous.

La plupart du temps je n’ai guère le loisir de m’y intéresser de près et quand parfois j’essaye, mon attention s’échappe trop vite. Et d’autres fois, trop rares fois, il se passe un miracle.
Je crois qu’il n’y a rien à ajouter.

Puisse ce trop court extrait procurer à ceux qui l’écouteront le plaisir apaisant que j’ai ressenti.

Utsava Prabandham composition of Swati Tirunal
AndolikAvAhane – Anandabhairavi . Talam Misra Chapu
Sanjay Subrahmanyan en concert le 4 janvier 2013 à l’occasion du Swathi Sangeethotsavam à Thiruvananthapuram, accompagné au violon par S Varadarajan (excellent!), par S.J. Arjun Ganesh au Mrudangam, par Udupi Srikanth à la Khanjira et par S. Karthick au Ghatam.

On remarquera la qualité de la prise de son, qui me paraît non seulement bien supérieure à la moyenne des concerts carnatiques, mais semble caractéristique de ce festival (comme le confirment les autres vidéos du Swathi Sangeethotsavam à Thiruvananthapuram)

Ravi Shankar | Raga Kaushik Bhairav

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par admin - Date : février 11th, 2013

J’avais déjà cessé de laisser des billets ici depuis belle lurette quand on a appris la mort de Ravi Shankar. Comme je n’avais rien à dire à cette occasion, je n’ai rien dit.
Il est pompeux et condescendant d’affirmer ça, mais il me semblait que musicalement Ravi Shankar était mort depuis si longtemps.

Récemment, par hasard, mon attention a été attirée par la publication sur YouTube par mon vieil ami Raju aka vintageaudio54, un des meilleurs et plus généreux collectionneurs que je connaisse, d’un extrait d’un bel enregistrement effectué à Madras en 1971.
J’ai aussitôt souhaité le partager ici, en ultime salut au grand musicien disparu.
Un artiste de ce calibre ne meurt jamais.

L’écoute est d’autant plus poignante que l’enregistrement se termine brusquement au moment même où l’on voudrait que commence l’éternité.

Thank you Ravi-ji, thank you Raju.

Concerts de bansuri et de shehnai par Rajendra Prasanna

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : avril 7th, 2012

Tandis que la lumière reste éteinte sur plusieurs des scènes européennes où se donnaient des musiques de l’Inde, voici une nouvelle éblouissante et réjouissante : la venue du joueur de flûte ET de shehnai Rajendra Prasanna, issu d’une lignée de grands musiciens de Delhi.
En Inde, compte tenu du format traditionnel des récitals au cours des festivals, un musicien ne se produit en principe jamais avec les deux instruments durant le même concert ; il adoptera un instrument pour tout le concert, puis l’autre instrument pour le concert de l’année d’après. Pour cette petite tournée belgo-néerlandaise (maintenue grâce à la ténacité de quelques organisateurs), l’artiste a accepté de faire une exception. Il jouera des deux.

Comme les concerts de shehnai se sont fait rares ces 20 dernières années, et que la perspective qu’il y en ait d’autres bientôt s’amenuisent, les amateurs seront bien inspirés de ne pas rater cette occasion.

Il me plaît de souligner que si l’initiateur de la dernière tournée connue de moi d’un joueur de shehnai en Belgique, Ali Ahmed Khan, était du tabliste Sandip Banerjee, cette fois-ci c’est encore par l’entremise et la complicité de Sandip que le contact a pu être établi pour organiser cette tournée, car il aime accompagner cet instrument propitiatoire.

Pt. Rajendra Prasanna – Flute & Shehnai
Rishab Prasanna – Flute & Shehnai
Vikas Babu – Shehnai
Sandeep Banerjee – Tabla

Maasmechelen (Belgique) – Schouwburg Cultureel Centrum – 18 apr. 8:15PM

Amsterdam (Pays-Bas) – Tropentheater 20 apr. 8:00 PM

Antwerpen (Belgique) – Zuiderpershuis 21 apr. 8:30PM

Venez nombreux, amenez vos amis, vos ennemis, vos enfants, vos parents, ça ne se reproduira pas de si tôt !

Modestie

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : mars 31st, 2012

Les joueurs de tabla ne sont pas toujours des modèles de modestie ni de discrétion. Quand ils le sont, c’est un plaisir si grand qu’il ne faudrait jamais manquer de le mentionner expressément. En voici un exemple parfait: Zakir Hussain rentre sur la pointe des pieds à 4’30.

Niladri Kumar, le sitariste, n’est pas mal non plus… quand il laisse à d’autres la fusion et les sitars électriques.
La prise de vue est si irritante qu’il vaut mieux couper l’image. On n’est pas obligé de regarder, on n’écoutera que mieux.

D’ailleurs, la prise de son est particulière. Hormis le fait que l’on entend ici le signal enregistré par le micro du caméscope depuis la salle, avec beaucoup de bruit de fond (et même des sirènes !) et un effet de pompage dû à la compression automatique du caméscope, il n’est pas inintéressant de remarquer que le sitar n’est pas amplifié par un microphone sur pied placé comme d’habitude à une quinzaine de centimètres de l’instrument, mais par un microphone de proximité, accroché peut-être au chevalet de l’instrument (on distingue une tache claire près du pied inférieur du chevalet. Je doute que ce soit un micro de contact, car on entendrait davantage les attaques du mizrab contre les cordes).

La faible résolution de l’image ne permet pas d’en dire beaucoup plus. À l’oreille, on se rend bien compte que l’on n’est pas très loin du sitar électrique. Le son de l’instrument acoustique est comme grossi à la loupe. Ce n’est pas désagréable, séduisant même, mais je me demande dans quelle mesure cet « effet », car c’en est un, au même titre que la réverbération dont on use et abuse dans les prises de son, ne masque pas quelque chose.

À titre de comparaison, les notes tenues de Nikhil Banerjee, amplifiées par un microphone ordinaire, paraissent bien courtes, et quand arrivent ses meends à la fin des longues tenues, ils n’ont plus la puissance artificiellement musclée par l’électricité de l’ornementation de Niladri Kumar.
Les meends de N.B. n’en sont heureusement pas moins beaux, leur dosage, leur contour, leur subtilité et leur justesse n’en sont pas moins parfaits.

Et en plus, on a chez N.B. la magie du chant des tarafs, ce choeur de cordes de résonance si propre au sitar, qui se met à chanter précisément quand s’éteint la résonance de la note principale jouée sur une corde (grave). Par exemple vers 1mn26, puis vers 1min47 et suivantes. Cruellement absent du jeu de Niladri Kumar, ce halo d’harmoniques, qui se superposent discrètement à la mélodie, donne chez N.B. une épaisseur onctueuse aux délinéaments du raga.
Ce qui tendrait à confirmer mon intuition selon laquelle toute innovation se traduit aussi par la perte d’un acquis.

Petits soldats boostés

Posté dans divers, ÉCOUTER, REGARDER par kerbacho - Date : mars 27th, 2012

Pour cause de très malencontreux changement de site et du mode de codage (iframe), il semble qu’il n’est plus possible d’intégrer ici des extraits du site Arte Radio, il faut donc suivre ce lien pour écouter.

Parmi les nombreux points remarquables de ce double témoignage croisé, je suis surpris par l’usage qui y est fait du mot « boosté ».

Que peut bien vouloir signifier ce mot dans la bouche d’une mère, plus précisément la mère d’un soldat.

En pensant « comme le français qu’on parle est devenu moche » je me suis souvenu de cet article intitulé Comment la France est devenue moche. Ça va ensemble.

« I could throttle the last incompetent sound engineer with the power cable of the last loudspeaker »

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER par kerbacho - Date : mars 18th, 2012

Sanjay Subrahmanyan kutcheris.com
Sur son blog, le chanteur carnatique Sanjay Subrahmanyan témoigne en toute simplicité (comme d’habitude) de son expérience après un concert acoustique à Londres, dans une salle connue pour son excellente acoustique. Il conclut en écrivant :

Times have changed and we need to adapt. A similar concert happening in India is really unthinkable at the moment. The mikeless era also produced music which was significantly different from the modern day. There was difference in the aesthetic quality in the music of say a Vina Dhanammal who performed at primarily home and Chembai Vaidyanatha Bhagavatar who’s ringing voice had to be heard by a 1000 people. With the advent of mics music has also changed. Give me a Wigmore Hall and I can sing without mics for an hour or more but otherwise I live in an age of electricity, internet, instant communication and I need my mics as much as I need these. However detoxing at the Wigmore was really worth it especially when an Englishman came up to me and said « You gave us Bhava and we got Rasa!! »

Je recommande vivement la lecture intégrale de son billet, ainsi que le témoignage d’un auditeur (Bruno Kavanagh) de ce même concert (le point de vue du spectateur n’est-il pas, en fait, plus important que celui du musicien?), à qui j’emprunte d’ailleurs la citation parodiée du titre ci-dessus qui renvoie à Jean Meslier. Il faut lire aussi le cocasse récit de ses mésaventures hospitalières consécutives à une concert carnatique

Puissent des artistes éclairés et courageux comme Sanjay faire beaucoup d’émules. Y a de l’espoir, même s’il est ténu.

« Je voudrais, et ce sera le dernier et le plus ardent de mes souhaits, je voudrais que le dernier des rois fût étranglé avec les boyaux du dernier prêtre. »

« Il n’y a plus aucun bien à espérer, ni aucun mal à craindre après la mort. Profitez donc sagement du temps en vivant bien et en jouissant sobrement, paisiblement et joyeusement, si vous pouvez, des biens de la vie et des fruits de vos travaux, car c’est le meilleur parti que vous puissiez prendre, puisque la mort met fin à toute connaissance et à tout sentiment de bien ou de mal. »

Mémoire des pensées et sentiments de Jean Meslier − 1664-1729

Ashim Chowdhury – sitar

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : février 3rd, 2012

J’ai eu le plaisir d’assister à deux des trois ou quatre concerts donnés en Allemagne fin 2011 par Ashim Chowdhury, un sitariste peu connu mais qui gagnerait à l’être davantage. Disciple de l’excellent Bimalendu Mukherjee, qui a formé de nombreux sitaristes de grand talent, dont son propre fils, Budhaditya Mukherjee, Ashim fait honneur à l’enseignement de cette prestigieuse gharana (Imdad). Redoutable jhala ! Si mes renseignements sont exacts, son premier gourou a été Benjamin Gomez.

L’image n’est pas fameuse, parfois irritante, on peut la couper. On n’écoute que mieux.
Ashim est de ces musiciens qui se conforment au canon classique tout en faisant preuve d’une certaine originalité. Le choix de ses ragas a été particulièrement heureux ; il a ouvert son premier concert avec un joyeux Anandi Kalyan, suivi, dans la deuxième partie, par un excellent Raga Bahar, dans un bel équilibre entre technicité (main droite, plectre) et mélismes (main gauche et timbre).

Concert de sarangi au Musée Guimet par Sabir Khan

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : janvier 8th, 2012
Sabir Khan - sarangi

Sabir Khan – sarangi & Prabhu Edouard – tabla
Musée Guimet – avenue d’Iéna – Paris | vendredi 27 janvier à 20h30

Madurai Somu -> Enna Kavi Padinalum

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER par kerbacho - Date : décembre 9th, 2011

Quel merveilleux musicien que Madurai Somu !

Pushkar Lele, jeune chanteur de khyal de Pune, en tournée en Belgique et aux Pays-Bas

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : novembre 22nd, 2011

Maîtrise, exubérance, gaieté, voici les mots qui me viennent à l’esprit quand je pense à Pushkar Lele, le jeune chanteur de khyal qui sera en tournée en Belgique et aux Pays-Bas la semaine prochaine. À l’image de son modèle Kumar Gandharva, il prend des chemins de traverse et sort de l’orthodoxie.
Sa voix juvénile est d’une maturité impressionnamte. Dès la première fois que je l’ai entendu, il y a plusieurs années déjà, j’ai été séduit. Il avait alors moins de 30 ans.
Quelques années auparavant, après 15 ans d’apprentissage du chant classique, propulsé par son talent d’enfant prodige et comblé par le succès à tous les concours auxquels il participait, cet artiste s’est tout d’un coup senti dans une impasse. Renonçant à ce qu’il avait appris jusqu’alors, il est reparti de zéro avec un nouveau maître, Vijay Sardeshmukh, en quête d’une nouvelle aventure musicale, inspirée par un grand chanteur mythique (et souvent contesté) alors disparu depuis déja une décennie.

La tradition n’est pas une mare stagnante, plutôt un flot ininterrompu où l’innovation est primordiale, certes pas de tout repos, comme l’a montré Kumar Gandharva lui-même. Pushkar à son tour cherche sa voie (et sa voix). « Like everyone else, I too strive to find my ‘voice’. But it is a process which does not have a specific processing time. It can take years or occur to you in a flash! Hence one needs to keep at it hoping to find the elusive voice. Hypocritically, the audience does not expect musicians who belong to a grand lineage to undergo the same process! They are expected to continue in the same tradition as their famous forefathers. But a shishya is asked to find his own ‘voice’ or ‘gayaki’! So it is a constant struggle and challenge to negotiate such circumstances, people, as well as the self within! » P.L.

Dans l’ombre de Kumar Ghandarva, ce jeune artiste jongle librement avec une tradition que l’on croyait momifiée. Vivifiant !

Pushkar Lele, vocalist | Sanjay Deshpande, tabla | Suyog Kundalkar, harmonium

Antwerpen – Zuiderpershuis 30 nov. 8:30PM

Utrecht – Rasa 1 dec. 8:30PM

Amsterdam – Tropentheater 2 dec. 8:00 PM

Den Haag – Regentes – 4 dec. 3:00 PM !!!

Maasmechelen – Schouwburg Cultureel Centrum – 6 dec. 8:15PM

Merci de faire circuler l’information. Venez avec vos amis ! Je crains que le temps approche où, faute de moyens, ce genre de concerts ne seront plus possibles.