Débloque-notes

Les mots de la grammaire du français sont curieusement abstraits.
Pourquoi appelle-t-on infinitif le mode du verbe au repos , ce mode dans lequel le verbe est le moins verbe et le plus nom. D’ailleurs le Robert dit que l’infinitif est la forme nominale du verbe exprimant l’idée de l’action ou de l’état, sans indication de personne ni de temps.
« Infinitif « ? Un mot qui n’est utilisé pour rien d’autre, que l’on ne peut rattacher qu’à ‘infini’ ?

[] faire
[] laisser faire
[] aimer laisser faire
[] oser aimer laisser faire
[] prétendre oser aimer laisser faire []

Pourquoi est-il si difficile d’informer par écrit ?
Tentative d’explication parabolique.
L’auteur, celui qui écrit, est détenteur de l’information.
En face de lui, le lecteur est en quête d’information.
Entre les deux, l’information elle-même, sous forme de texte écrit. Ce texte-ci par exemple.
Imaginons-les sous la forme de trois blocs, parfaitement alignés : le lecteur, l’auteur et entre eux l’information.
L’information cache donc l’auteur au lecteur, et inversement.
L’auteur voit l’information mais ne voit pas le lecteur.
L’auteur réalise-t-il que le lecteur ne voit de l’information que la face que lui-même ne voit pas ?

L’auteur montre l’information du doigt, mais le lecteur ne voit pas ce qu’il montre.

Mallikarjun Mansur – date inconnue

Michel Portal - Sint-Truiden, 10 mars 2005

Je crois que cette photo est signée August Sander.

Je ne me souviens plus de son origine. Elle m’a bouleversé.
Comme m’avait bouleversé ma première rencontre avec Sander, il y a quelques années, dans la librairie du Grand Hornu.
Une rencontre ‘idéale’ : je ne savais rien de Sander. Pas de préjugé par conséquent, ni favorable ni défavorable. Une rencontre choc, inoubliable.

Dhruba Ghosh, sarangi & chant – Yogesh Samsi, tabla - Bruxelles, Espace Senghor, 3 juin 2005

Pourquoi les instrumentistes se mettent-ils à chanter en concert ? Qui a commencé ? Vilayat Khan peut-être, il y a fort longtemps ? J’aimerais obtenir des informations sur la naissance de ce courant.
En tout cas, à Bruxelles le mois dernier c’était Amjad Ali Khan qui chantait à la Monnaie, ce mois-ci Dhruba Ghosh à l’Espace Senghor.
Dhruba, que j’ai entendu assez souvent depuis une dizaine d’années (10 ans déjà?) a chanté à bon nombre de ses concerts. Ce qui au début n’était qu’une brève illustration du caractère intrinsèquement vocal de la musique classique indienne même instrumentale, a pris des dimensions qui me laissent perplexe. Ainsi Dhruba a-t-il plus chanté que joué durant la seconde partie de son concert !
Je vois une impasse et une contradiction dans le fait que quand il chante, le sarangiya ne joue plus mais se contente de gratter ses cordes comme le font certains chanteurs ou chanteuses avec leur svaramandala.

Ah ! Connaitrons-nous un jour un joueur de sarangi capable de s’accompagner au chant !

Lors de presque chacun de ses concerts, Dhruba sort de son chapeau des choses pour moi inouies. Cette fois-ci encore j’ai eu la chair de poule (littéralement) en attendant tout un passage joué en harmoniques sur la corde grave. Ordinairement ces flageolets se produisent un peu par accident sur le sarangi. En musique indienne je n’avais jusqu’à ce jour jamais entendu d’usage systématique de cette technique des harmoniques. Les violonistes indiens ne l’utilisent pas non plus.
Un passage sublime passé sans doute à peu près inaperçu chez la plupart des auditeurs. J’ai hâte de réécouter mon enregistrement pour me remettre ce passage en mémoire.

En cherchant sur la toile des informations sur mon chanteur préféré, je suis tombé sur ce récit affligeant d’un concert au Pakistan : (si le lien ne marche plus, cliquer ici pour récupérer la page en PDF)
The event started with a one-hour delay. The Ustads began their performance on Raag Puriadhanatri followed by a Thumri. The audience was seen perpetually disrupting the performance by talking incessantly. Some were even seen talking on their mobile phones. The audience was also clearly not aware of the ethics of sitting in front of the performers since many of them decided to leave while the Ustaads were still singing. But in spite of the disillusioning scenario, the lilting voices of the performers gripped the few listeners that could truly appreciate the melodies. The performers showed their skill at creating a surreal atmosphere through rhythm by repeating one verse in different tones.

Cela se passait en 2004 à Lahore mais ça n’a rien d’exceptionnel. Un téléphone a sonné la semaine dernière dans le public de l’Espace Senghor lors du concert de Dhruba Ghosh.

Birgit, 15 mois.
Rire c’est panser.

Amit Mukherjee, chant – Sandip Banerjee, tabla – Bruxelles, concert privé, 4 juin 2005

Amit Mukherjee est le directeur de l’une des institutions musicales les plus dynamiques de l’Inde du Nord. Il est passé par Bruxelles pour un concert devant dix personnes (dont Dhruba Ghosh qui avait joué la veille au soir à l’Espace Senghor) qui remplissaient le salon d’une très jolie petite maison de Bruxelles. Il a chanté Bageshri, Shahana et Darbari accompagné au tabla par Sandip Banerjee.
Malgré l’exiguïté des lieux, les musiciens ont jugé nécessaire d’être amplifiés.

J’ai paraît-il essayé de voler, tout seul, quand j’avais quatre ans, en sautant d’une terrasse haute d’environ deux mètres. Cela ne s’est pas trop mal passé puisque d’après ma mère qui n’assistait pas à cette scène icarienne, je suis allé la chercher pour recommencer devant elle.
Je n’ai pas de bonne raison de douter de ces faits, mais je ne me souviens de rien.
J’en ai gardé une sympathie pour Batman, et aussi pour Mr Vertigo de Paul Auster.