Chanter

Le chanteur ne s'accompagne pas au sarangi. Le sarangi n'accompagne pas le chanteur. A quoi bon ?

Dhruba Ghosh, sarangi & chant – Yogesh Samsi, tabla - Bruxelles, Espace Senghor, 3 juin 2005

Pourquoi les instrumentistes se mettent-ils à chanter en concert ? Qui a commencé ? Vilayat Khan peut-être, il y a fort longtemps ? J’aimerais obtenir des informations sur la naissance de ce courant.
En tout cas, à Bruxelles le mois dernier c’était Amjad Ali Khan qui chantait à la Monnaie, ce mois-ci Dhruba Ghosh à l’Espace Senghor.
Dhruba, que j’ai entendu assez souvent depuis une dizaine d’années (10 ans déjà?) a chanté à bon nombre de ses concerts. Ce qui au début n’était qu’une brève illustration du caractère intrinsèquement vocal de la musique classique indienne même instrumentale, a pris des dimensions qui me laissent perplexe. Ainsi Dhruba a-t-il plus chanté que joué durant la seconde partie de son concert !
Je vois une impasse et une contradiction dans le fait que quand il chante, le sarangiya ne joue plus mais se contente de gratter ses cordes comme le font certains chanteurs ou chanteuses avec leur svaramandala.

Ah ! Connaitrons-nous un jour un joueur de sarangi capable de s’accompagner au chant !

Lors de presque chacun de ses concerts, Dhruba sort de son chapeau des choses pour moi inouies. Cette fois-ci encore j’ai eu la chair de poule (littéralement) en attendant tout un passage joué en harmoniques sur la corde grave. Ordinairement ces flageolets se produisent un peu par accident sur le sarangi. En musique indienne je n’avais jusqu’à ce jour jamais entendu d’usage systématique de cette technique des harmoniques. Les violonistes indiens ne l’utilisent pas non plus.
Un passage sublime passé sans doute à peu près inaperçu chez la plupart des auditeurs. J’ai hâte de réécouter mon enregistrement pour me remettre ce passage en mémoire.

Répondre

*