Ecouter la musique comme la seule chose qui existe au monde

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : mars 29th, 2011

À la question de savoir si je connaissais ceci et ce que j’en pensais, je ne sais trop quoi répondre.
Je crois que je ne connaissais pas… ou alors je suis peut-être passé sur ce site comme sur tant d’autres pour l’oublier presque aussitôt.
Même s’il ne correspond pas à mon tempérament obstinément autodidacte, ce guide interactif de la musique classique indienne possède peut-être de grandes qualités pédagogiques.
Il n’est probablement pas dépourvu d’intérêt pour quelqu’un qui cherche à s’informer, et au prix où il est, il me semble que le risque est de toute façon limité. Je serais heureux que l’on m’en donne des nouvelles que je relayerais volontiers.

Quant à moi, ce que je conseillerais à un auditeur occidental pour essayer de s’imprégner de façon consciente et active de la musique indienne, c’est d’écouter de façon justement consciente et active :
- surtout ne rien faire d’autre en même temps,
- rester les yeux fermés,
- se concentrer exclusivement sur la musique en train de se faire,
- ne pas penser à autre chose que les notes elles-mêmes. Les suivre mentalement comme si c’était la seule chose qui existe au monde.
- s’interdire toute image, toute évocation, toute rêverie.

Pour cela, je recommande d’écouter du dhrupad, surtout les alap, forme ancienne, très dépouillée, charpentée très clairement, centrée sur l’exposition des caractéristiques essentielles du raga, lequel est développé avec un soin extrême (par les bons musiciens).
Je recommande par exemple les Gundecha Brothers. Leur chant est dépouillé, mais plutôt agréable et toujours très soigné (peut-être trop au goût de certains). Ses qualités facilitent la concentration sur l’énoncé musical.
L’usage d’un casque d’écoute est fortement propice lui aussi à l’immersion totale.

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Gundecha Brothers – Raga Behag – Alap – extrait du CD Sattva | Sense World Music

Réécouter plusieurs fois de suite les cinq premières minutes.
Maintenant commence l’exercice actif : il faut chanter tout en écoutant. Une seule note, toujours la même, la tonique, le SA (ou le DO) d’un bout à l’autre de l’alap.
Pas chantonner, pas murmurer, non, chanter fort et tenir la tonique avec assurance.
Ne pas chanter d’autre note que cette tonique, le SA.
Attention à la respiration, un quart d’heure, c’est long !

Ce petit exercice permet à mon avis de comprendre (ou de réapprendre ?) petit à petit (ne pas s’étonner que ça ne marche pas dès la première fois, ça peut même durer longtemps… des années peut-être) ce qu’est la musique modale, cette musique dans laquelle la tonique ne bouge pas et ne s’efface jamais, d’un bout à l’autre du morceau qui peut pourtant durer des heures, cette musique dont la plupart d’entre nous autres Occidentaux avons perdu le sens en raison de la domination multiséculaire de la polyphonie et de l’harmonie.

Chantez invariablement le bourdon, comme la tanpura et en même temps écoutez les notes chantées par les frères Gundecha. Petit à petit vous prendrez conscience du rapport entre cette tonique universelle, le SA, et les autres notes du raga. Vous sentirez physiquement les intervalles qui les lient (ou les séparent), et petit à petit se dessineront les mouvements mélodiques caractéristiques qui, dans le cadre du raga présenté, permettent de passer d’une note à une autre.

Cela ne suffit pas encore bien sûr à comprendre ce qu’est ce raga, dans ce cas Behag, mais c’est le terreau expérimental sur lequel se développeront les investigations futures.

Cet exercice très plaisant tel que je le décris, s’il est bien fait, procure un commerce quasi charnel avec le raga. Je crois qu’on peut difficilement faire plus clair, plus didactique, que le chant dhrupad des Gundecha Broz. 

Gundecha Brothers - CD Sattva - 2005

Anupama Bhagwat, sitar

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : mars 25th, 2011

YouTube n’en finit pas de charrier des pépites ! Voici une jeune sitariste très impressionnante, malgré la brièveté et la qualité limitée des enregistrements en ligne.
Apparemment Anupama Bhagwat est une musicienne accomplie, une orfèvre du sitar, douée d’une remarquable précision et d’une finesse dans le jhalla qui rappellent celles du Buddhaditya Mukherjee d’il y a 20 ou 30 ans.

Anupama Bhagwat avec Samar Saha au tabla.

Voici un exemple de ce jhalla impressionnant de densité et d’intensité (malgré la piètre qualité du son et la brièveté de l’extrait) :

On apprend sur son site qu’elle est une disciple de Bimalendu Mukherjee, le père et gourou de Buddhaditya Mukherjee. Tout s’explique…

Anupama Bhagwat

On trouve sur YouTube un autre extrait de jhalla impressionnant, avec le remarquable tabliste Salar Nader.

Ravi Shankar – Raga Malkauns

Posté dans CARNATIC, divers, ÉCOUTER, ENTENDRE, HINDOUSTAN, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : mars 22nd, 2011



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Raga Malkauns – Alap – par Ravi Shankar (1966)



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Raga Malkauns – Jod – par Ravi Shankar (1966)

Depuis que j’ai vu (en film – merci Klaas !) le ballet de Maurice Béjart sur cette musique, je ne peux plus l’écouter sans voir les images extraordinaires de cette chorégraphie exceptionnelle.

Contrairement à ce qui m’arrive d’habitude dans ces cas-là, je ne me rabats pas sur la musique pour mieux rejeter les images intruses. J’apprécie beaucoup cette association jusqu’alors inédite, car la chorégraphie a donné une dimension à la musique que pour moi elle n’avait pas. Une dimension au sens fort du terme (3e, 4e dimension), mais que je ne saurais exprimer de façon appropriée tant ce phénomène est mystérieux. Comme si les sons de Ravi Shankar avaient été faits pour les mouvements de Béjart et la manière de les filmer. Comme si la musique avait été faite après… alors que c’est évidemment l’inverse.

Voici donc l’extrait du ballet Bhakti pour lequel Maurice Béjart s’est appuyé génialement sur l’alap de Malkauns par Ravi Shankar. Sur YouTube, c’est le 2e extrait consacré à Rama.

Le saucissonnage du film de Béjart sur YouTube est proprement catastrophique car il en dénature le montage.

Je ne résiste pas cependant au plaisir d’enchaîner ici les autres extraits disponibles, non sans recommander de visionner la totalité du film. Car au-delà de la beauté indéniable de la chorégraphie elle-même, le film, ses images et plus particulièrement son montage, apportent une dimension propre à côté de laquelle il serait dommage de passer.


Rama (1)


Rama (3)


Krishna (1)


Krishna (2)


Shiva (1)


Shiva (2)


Shiva (3)


Générique de fin du film éponyme sur le ballet Bhakti. L’absence de toute mention de la musique et des musiciens est stupéfiante.


Pas-de-deux du ballet Bhakti (ceci n’est pas un extrait du film)

Prattyush Banerjee – un musicien pas comme les autres

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : mars 20th, 2011

Extraits du concert de sarod donné par Prattyush Banerjee à Amsterdam il y a près d’un an, le 29 avril 2010 au Tropentheater.
À cette époque, nous étions en pleine panique volcanique. Aujourd’hui, nos angoisses sont d’un tout autre ordre…

Ces images, filmées à main levée avec mon appareil photo, ont été mises en ligne sur YouTube par l’artiste lui-même, qui les a donc jugées suffisamment représentatives. Il n’est jamais évident pour l’auditeur de rentrer dans un morceau en cours d’élaboration. Quand il s’agit d’une musique aussi complexe que celle-ci, il importerait de suivre attentivement la trajectoire musicale sur toute sa longueur pour en saisir la cohérence.

Prattyush Banerjee, sarod | Ashish Paul, tabla – Raga Desh – Rupak taal (7 temps)
Prattyush Banerjee est disciple de Buddhadev Das Gupta. Ashish Paul est disciple d’Anindo Chatterjee.
Ce qui me plaît chez Prattyush, c’est entre autres caractéristiques, le mélange de cérébralité et de sensualité qui anime sa musique. Comme toujours, c’est dans les passages les moins rapides que l’on peut entendre cela.

Prattyush Banerjee, sarod | Ashish Paul, tabla – Raga Desh – Teentaal (16 temps)

Improvisations sur le thème du choral Jésus que ma joie demeure de Jean-Sébastien Bach par Prattyush Banerjee, sarod | Ashish Paul, tabla.

La tanpura est tenue par (la flûtiste) Aura Rascon.

Je n’entrerai pas ici dans la genèse de cette musique hybride ; il faudrait remonter loin puisque Buddhadev Das Gupta, a depuis des décennies exploré le rapprochement entre d’une part des thèmes de musique occidentale et d’autre part les ragas et les techniques d’improvisation de la musique classique indienne. En digne successeur, Prattyush prolonge et approfondit cette démarche unique, risquée, mais féconde bien que peu ou mal comprise.
L’an dernier, dans le cadre de son bisannuel Festival Bach à Leut, Hugo Haeghens, directeur du Centre Culturel de Maasmechelen, en Belgique, avait invité Prattyush pour un programme de musique classique indienne au sarod entièrement basé sur des thèmes de Jean-Sébastien Bach.

Voici ce que Prattyush Banerjee lui-même avait écrit à ce sujet :

The sarode is one of the very well known stringed instruments in the world of Indian Raga Music and is perhaps only second to sitar in terms of popularity. However, even as it finds its place in today’s global music, there are major limitations in its construction and playability that restrict wider application in various kinds of music. Firstly, being a fretless instrument staccato notes are most difficult to play. Also, because of a tapering fingerboard, notes in the high register are played with great difficulty. Like most other Indian instruments, playing double stops or harmony notes also become quite impossible. Last but not the least, since all Indians study music from a fixed tonic, the concept of transpositions is very alien to us and an utmost difficult idea on the sarode. Such shortcomings together with my personal inadequacies as a musician make the task of decoding Bach’s music and reproducing it on my instrument truly Herculean.

I am not trying to play the original pieces (which are impossible in any case) but attempting to draw similarities between some of his music and our Indian Ragas. Firstly, I have framed my alaap (adlib introductory part) based on some lines from a Bach piece. Further, I have also adapted some of his key lines or phrases, transforming them into a bandish (compositions set to a rhythm cycle). The improvisational portions basically, follow the Indian mode, with vistar, taans and tihais all set to the chosen taal (rhythm cycle) together with tabla accompaniment.

I present this recital with total humility and submission to the great tradition of European classical music and offer my apologies in advance to all who might not find my attempts acceptable.

Item 1 The Prelude in C Major has impressed me from a very early age. It was in fact my teacher, Pandit Buddhadev Das Gupta who first drew our attention to the 12-123-123 rhythmic structure. While Bach proceeded along a chord progression I have tried to traverse through key phrases of different ragas, the changes sometimes smooth and soothing but often, rather harsh and sudden. For those who would be interested, the ragas I cover are, Rageshree, Gorakh Kalyan, Desh, Shyam Kalyan, Jaijaiwanti, Bageshree, Malkauns, Kaunsi Kanhra, Yaman, Puriya, Bhatiyar, Hindol, Kalavati and finally Bhairavi. This piece is without tabla accompaniment.

Item 2 Bach’s chorale, Jesu, Joy of Man’s Desiring has great similarities with a certain version of the raga Tilak Kamod. I have more or less kept the opening lines of the piece intact with minor adjustments to fit it into a jhaptaal (10 beats) bandish with tabla accompaniment. The alaap and jor have the flavour of the original Bach piece as well.

Item 3 The opening line from Toccata in C-minor (BWV 911) becomes a fast composition in teentaal (16 beats) with tabla accompaniment. The raga closest to this is Kirwani, the harmonic minor scale in India with a touch of the flattened fifth and seventh. This also opens with a short alaap and jor.

Item 4 My source is the violin sonata, BWV 1017 (Part 3). It has a strong essence of raga Shudh Bilawal and Yamani Bilawal. However, the grand poise on the major seventh (in an almost hidden glide from the fifth) and a sudden introduction of the flat seventh (giving us a flavour of raga Khamaj) as also a the flat fifth (a tinge of Yaman) is a unique combination and the resultant mood, in my humble opinion, is unheard of in any known Indian raga. In fact, I may safely add that a new raga is born right here. This obviously reiterates the relevance and greatness of Bach and so much so, that his works continue to inspire musicians separated by several thousand kilometers and generations. Here I play a short alaap followed by a medium tempo bandish set to rupaktaal (7 beats).

[Si quelqu'un souhaite que je traduise ce texte, je le ferai volontiers.]

Nayan Ghosh in concert

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : mars 7th, 2011

Nayan Ghosh in concert in Antwerp | Photo Béa Didier
Lors de son concert à Anvers samedi dernier, Nayan Ghosh a joué R. Shuddh Kalyan, puis R. Jog et une composition impromptue en Khamaj, le tout d’une superbe facture, porté par l’accompagnement incisif de Prabhu Edouard au tabla. Public nombreux et satisfait. | Photo Béa Didier

Le premier concert d’une tournée peut difficilement être le meilleur. Il me semble que l’atmosphère était moins détendue, aussi à cause de l’idée un peu saugrenue d’un double concert, jazz et musique classique indienne. Tout s’est très bien passé finalement, le pubic était nombreux, mais il régnait une certaine électricité. Je crois aussi que R. Puriya Kalyan, avec son tétrachorde inférieur distendu par la seconde augmentée (komal ri – shuddh ga) et sa quarte augmentée (tivra ma) n’est pas de nature à m’inspirer la sérénité. Je déraille sans doute, mais j’ai l’impression de sentir cela dans la photo ci-dessous.

Nayan Ghosh in concert in Maasmechelen | Photo Cees Van De Ven
Nayan Ghosh en concert à Maasmechelen jeudi. C’est Darshan Kumari qui joue de la tanpura | Photo Cees Van De Ven
Je n’ai pas de photo du concert d’Amsterdam qui était encore plus convaincant que les deux autres (je n’ai malheureusement pas été à Utrecht où il a, paraît-il magnifiquement, joué Yaman Kalyan). Au programme du concert d’Amsterdam, un superbe raga Multani puis un très plaisant Dadra en seconde partie agrémenté par divers épisodes d’improvisations très originales, aussi bien rythmiquement que mélodiquement, comme par exemple des phrases en teental superposées aux 6 temps de dadra. L’accompagnement de Prabhu, une fois de plus, a été apprécié et loué chaudement, aussi bien sur la scène que dans la salle.

Au moment où j’écris ces lignes, ces musiciens s’installent sur la scène de l’Oosterpoort à Groningen. Pourvu qu’il y ait un peu plus de monde que la dernière fois que j’y suis passé avec Prattyush et Ashish : nous étions moins de 10 personnes dans la salle.

Nayan Ghosh upcoming tour : 7 concerts in BE & NL

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : février 22nd, 2011

Nayan Ghosh – Sitar & Prabhu Edouard – Tabla
seront en concert à partir de la semaine prochaine en Belgique et aux Pays-Bas (dates et lieux ci-dessous).

Two-in-one Pandit : Nayan Ghosh (1956) est une figure exceptionnelle de la scène musicale classique indienne en ceci qu’il est reconnu par ses pairs comme maître autant du tabla, instrument à percussion sur lequel il a accompagné les plus grands solistes dès son plus jeune âge, que du sitar, instrument à cordes emblématique de la musique indienne, où la concurrence pourtant ne manque pas.
Nayan Ghosh est le fils du légendaire tabliste Nikhil Ghosh et le neveu de Pannalal Ghosh qui a donné ses lettres de noblesse à la flûte en en faisant un instrument de concert. Il ne le signale pas dans sa notice biographique, il est aussi le grand frère de Dhruba Ghosh, joueur de sarangi.

CONCERTS
3-03-2011 | 20:00 | Maasmechelen (Belg.)
Cultureel Centrum |
Double bill concert| 2nd part :
Vijay Iyer – piano & Rudresh Mahantappa – sax

4-03-2011 20:30 Utrecht (Neth.) | Rasa

5-03-2011 | 20:30 | Antwerpen (Belg.) | Zuiderpershuis

6-03-2011 | 15:00 | Amterdam (Neth.) | Tropentheater |

7-03-2011 | 20:15 | Groningen (Neth.) | Oosterpoort |

11-03-2011 | Den Haag (Neth.) | Korzo |

13-03-2011 | Middelburg (Neth.) | Zeeuwse Concertzaal

Nayan Ghosh sera accompagné par Prabhu Edouard, disciple de Shankar Ghosh, dont l’horizon musical ne connaît ni frontières ni concessions. Qu’on en juge par l’éclectisme de (quelques-unes de) ses coopérations : Jordi Savall, Nguyen Lê, Mario Laghina, Moriba Koïta, Saïd Shraïbi, Kudsi Erguner, Jamchid Chemirani, J.-P. Drouet, et récemment Vijay Iyer et Rudresh Mahantappa !

Two-in-one Pandit
Born in 1956, Pandit Nayan Ghosh is acclaimed in India and around the world as one of India’s foremost musicians, with an unusual dimension – the only maestro with superlative command on two diverse instruments the Sitar and the Tabla. Artistic brilliance, rich repertoire and a magnificence of tone are his hallmarks. Deeply loved by the seniormost stalwarts of the music scene like Ravi Shankar, Yehudi Menuhin, Vilayat Khan, the legendary Ahmedjan Thirakwa and many others besides enjoying an unusually high level of respect from all his contemporaries and younger musicians, he is already held as an important reference source for a whole new generation of music seekers.
Son and disciple of the 20th century Tabla wizard Nikhil Ghosh and nephew of Pannalal Ghosh, “the Father of Indian Classical Flute”, Nayan has inherited the rich and learned legacy from his five or six predecessors and carries it with a dignity and grace that is rare.
His sitar recitals sparkle with intense melodiousness and rich delineations, bringing out the depth and the true spirit of the raga. His judicious balance of the gayaki (vocalisation) and the tantrakari (instrumentation) elements reveal his unswerving focus on musical form and beauty.

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Two-in-one Pandit
Voor meester Nayan Ghosh (1956) zijn alleen superlatieven genoeg. Hij wordt beschouwd als een van de beste muzikanten uit India, niet alleen door het journaille, maar ook door grootheden als Ravi Shankar, en de inmiddels overleden Vilayat Khan en Yehudi Menuhin. Hij is zowel fenomenaal speler op de sitar als op de tabla.
De sitarconcerten van Nayan Ghosh staan bekend als sprankelend en buitengewoon melodieus. Hij weet met zijn intense spel vol rijke schakeringen de diepte en de geest van iedere raga als geen ander naar boven te brengen. Hier geldt: geen glans zonder diepgang.
Nayan Ghosh wordt begeleid door Prabhu Edouard tablavirtuoos zonder grenzen, leerling van Shankar Ghosh. Als veelzijdige percussionist werkte hij ook samen met Jordi Savall, Nguyen Lê, Mario Laghina, Moriba Koïta, Saïd Shraïbi, Kudsi Erguner, Jamchid Chemirani, J.-P. Drouet, en onlangs met Vijay Iyer en Rudresh Mahantappa !

Jimmy Giuffre – Charles Mingus

Posté dans divers, ÉCOUTER, ENTENDRE par kerbacho - Date : février 21st, 2011

Jimmy Giuffre – Pony Express [extrait de Western suite (1958) ]

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Jimmy Giuffre (sax tenor), Jim Hall (guitare), Ralph Peña (b), Bob Brookmeyer (trombone)

Charles Mingus - A Foggy Day [extrait de Pithecanthropus Erectus (1956)]

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Charles Mingus (contrebasse), Mal Waldron (piano), Jackie McLean (sax alto), J.R. Monterose (sax ténor), Willie jones (batterie)
Juul Anthonissen
Je n’ai découvert Jimmy Giuffre et Charles Mingus qu’assez tard, au début des années 80 (dans une collection de disques réunie par Juul Anthonissen (photo ci-contre, par Jos Knaepen), reconnaissance éternelle). Je les ai aussitôt appréciés, sans réserve, mais séparément. Un hasard de l’informatique a mis en présence ces deux morceaux qui appartiennent incontestablement au même genre musical, le jazz de la fin des années 50.

À peu près contemporains, tous deux de musiciens de jazz américains, et pourtant l’essentiel de leurs deux langages n’est-il dans ce qui les distingue, voire ce qui le sépare, ou même ce qui les oppose et non pas dans ce qu’ils ont en commun ?

La frontière que je crois voir passer entre les deux poétiques musicales est-elle bien réelle ? Si elle existe, relève-t-elle de contingences qu’on appelle, à tort, communément « raciales » (je mets des guillemets pour indiquer en raccourci que les prétendues races n’existent pas), ou s’agit-il de contingences strictement culturelles ?
Il est si tentant de penser que la musique de Mingus est ce qu’elle est en raison de ses origines, de la couleur de sa peau, de la conformation de sa boîte crânienne, de la texture de sa chevelure et autres balivernes revenues à la mode, et encore plus tentant d’entendre dans la musique de Giuffre la paleur de sa peau. Et le dérapage n’est pas loin quand surgissent les critères de qualité associés à de telles catégorisations.
Je suis abasourdi par le nombre de fois que je lis et j’entends les mots « race » et « racial » sans que personne ne songe plus à préciser que ces mots sont vides de sens. Les races n’existent pas.

Il y a peu de guitaristes (de jazz) avec lesquels je me sens bien. Jim Hall en est.
Il y a peu de trombonistes (de jazz) avec lesquels je me sens bien. Bob Brookmeyer en est. Chaque fois que je l’entends, j’ai envie que ça continue. Longtemps.
Idem pour Mingus, même si de façon générale je suis moins sensible à ses complices sur cet enregistrement, chaque fois que je l’entends avec sa joyeuse bande, son troupeau même (j’emploie ce mot sans connotation péjorative, au contraire), je tends l’oreille. Mingus, la joie véhémente faite musique.

Merci à vous, Juul, de m’avoir permis de découvrir et aimer en même temps ces musiques et beaucoup d’autres. C’était il y a près de trente ans. Ces enregistrements étaient alors eux-mêmes vieux de plus de vingt ans. Est-ce ainsi que les hommes vivent et leurs musiques au loin les suivent ?

Sanhita Nandi – Raga Saraswati

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : février 14th, 2011

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J’aime beaucoup cet enregistrement (trop court hélas) de R. Saraswati par la jeune chanteuse Sanhita Nandi.
Le dosage de l’enregistrement est parfait : la voix est bien au-dessus du tabla et de l’harmonium) ce qui ne gache rien.
Sur son site, elle propose aussi une très prometteuse version de R. Multani, malheureusement encore plus courte.

Théo Boulenger — Tu voudras vivre

Posté dans divers, ÉCOUTER par kerbacho - Date : janvier 28th, 2011

Il y a quelques jours, un matin avant de partir au bureau, en faisant rapidement des recherches sur la toile à l’occasion de la venue à Bruxelles de Bernard Parmegiani, je suis tombé par le plus grand des hasards sur cet enregistrement (mais c’est beaucoup plus qu’un simple enregistrement) de Théo Boulenger qui a reçu le prix Pierre Schaeffer 2010 du concours Phonurgia Nova.

Je crois qu’il n’y a rien de plus à dire. Écoutez !
Merci Théo.

Bhimsen Joshi | 4 février 1922 – 24 janvier 2011

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : janvier 25th, 2011