Jimmy Giuffre – Charles Mingus

Jimmy Giuffre – Pony Express [extrait de Western suite (1958) ]

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Jimmy Giuffre (sax tenor), Jim Hall (guitare), Ralph Peña (b), Bob Brookmeyer (trombone)

Charles Mingus - A Foggy Day [extrait de Pithecanthropus Erectus (1956)]

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Charles Mingus (contrebasse), Mal Waldron (piano), Jackie McLean (sax alto), J.R. Monterose (sax ténor), Willie jones (batterie)
Juul Anthonissen
Je n’ai découvert Jimmy Giuffre et Charles Mingus qu’assez tard, au début des années 80 (dans une collection de disques réunie par Juul Anthonissen (photo ci-contre, par Jos Knaepen), reconnaissance éternelle). Je les ai aussitôt appréciés, sans réserve, mais séparément. Un hasard de l’informatique a mis en présence ces deux morceaux qui appartiennent incontestablement au même genre musical, le jazz de la fin des années 50.

À peu près contemporains, tous deux de musiciens de jazz américains, et pourtant l’essentiel de leurs deux langages n’est-il dans ce qui les distingue, voire ce qui le sépare, ou même ce qui les oppose et non pas dans ce qu’ils ont en commun ?

La frontière que je crois voir passer entre les deux poétiques musicales est-elle bien réelle ? Si elle existe, relève-t-elle de contingences qu’on appelle, à tort, communément « raciales » (je mets des guillemets pour indiquer en raccourci que les prétendues races n’existent pas), ou s’agit-il de contingences strictement culturelles ?
Il est si tentant de penser que la musique de Mingus est ce qu’elle est en raison de ses origines, de la couleur de sa peau, de la conformation de sa boîte crânienne, de la texture de sa chevelure et autres balivernes revenues à la mode, et encore plus tentant d’entendre dans la musique de Giuffre la paleur de sa peau. Et le dérapage n’est pas loin quand surgissent les critères de qualité associés à de telles catégorisations.
Je suis abasourdi par le nombre de fois que je lis et j’entends les mots « race » et « racial » sans que personne ne songe plus à préciser que ces mots sont vides de sens. Les races n’existent pas.

Il y a peu de guitaristes (de jazz) avec lesquels je me sens bien. Jim Hall en est.
Il y a peu de trombonistes (de jazz) avec lesquels je me sens bien. Bob Brookmeyer en est. Chaque fois que je l’entends, j’ai envie que ça continue. Longtemps.
Idem pour Mingus, même si de façon générale je suis moins sensible à ses complices sur cet enregistrement, chaque fois que je l’entends avec sa joyeuse bande, son troupeau même (j’emploie ce mot sans connotation péjorative, au contraire), je tends l’oreille. Mingus, la joie véhémente faite musique.

Merci à vous, Juul, de m’avoir permis de découvrir et aimer en même temps ces musiques et beaucoup d’autres. C’était il y a près de trente ans. Ces enregistrements étaient alors eux-mêmes vieux de plus de vingt ans. Est-ce ainsi que les hommes vivent et leurs musiques au loin les suivent ?

One Response to “Jimmy Giuffre – Charles Mingus”

  1. kerbacho écrit :

    Lors de la mise en ligne de ce message la semaine dernière, je m’étais trompé de date (2010 au lieu de 2011). Du coup il est peut-être passé inaperçu.

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