Märde in Phrance (suite)

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : août 1st, 2010

Dans un récent article de la page Décryptage/Débats du Monde, intitulé Halte à la discrimination des Tziganes ! le sociologue Jean-Pierre Liégeois montre en termes mesurés comment on use et on mésuse des mots made in France.

« L’expression « gens du voyage » est un néologisme administratif développé en France dans les années 1970. Cette catégorie aux contours flous permet d’y mettre ce que l’on souhaite pour répondre à des objectifs politiques. Ainsi la loi de juillet 2000, relative à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage, les caractérise par la mobilité de leur résidence. Mais souvent l’administration parle des « gens du voyage sédentarisés » ce qui renforce la confusion.

Or, ces gens du voyage sont souvent des Roms, des Gitans, des Manouches, etc., autant de groupes qui sont les éléments d’une mosaïque qu’on peut, en français, nommer « tzigane ». [...] Le discours politique, ces derniers temps, laisse entendre que les Roms seraient des étrangers, ce qui est une autre source de malentendu car les Roms sont présents dans la catégorie des gens du voyage, et plus nombreux encore sont ceux fixés depuis des générations en France.

Ainsi mettre sur le même plan gens du voyage et Roms est une erreur, car il s’agit, d’un côté, d’une catégorie administrative, et de l’autre, d’un ensemble socioculturel millénaire originaire de l’Inde, avec une langue dérivée du sanskrit, et représentant plus de 10 millions de personnes en Europe. Faire des Roms des étrangers est aussi une erreur, car la plupart de ceux qui sont en France sont français. [...]

[...] On remarque que le résultat de la réunion est prédéterminé : elle va décider de l’expulsion. Mais va-t-on expulser ceux qui sont citoyens français, majoritaires parmi les populations visées ? S’il s’agit de ceux qu’on met dans la catégorie gens du voyage, il convient de rappeler que l’accueil de ces familles est prévu dans une première loi de 1990, si peu mise en œuvre qu’il a fallu en adopter une deuxième, en 2000, très peu appliquée à son tour, au point que plus de 50 % des places d’accueil des familles ne sont pas réalisées.

Devant la cathédrale de Cologne, Antoine en conversation avec un gamin musicien - 2002
2002 – Étrangers en conversation devant la cathédrale de Cologne

Autrement dit, mathématiquement, plus de 50 % des gens du voyage sont en situation irrégulière parce que les collectivités locales sont en infraction, et parce que les préfets ont manqué à leur devoir. Ainsi on rend responsables des familles qui sont victimes de la défaillance des collectivités locales et de l’inertie des pouvoirs publics. Si elles sont expulsées, où iront-elles, puisque l’espace d’accueil n’existe pas ? Va-t-on les reconduire à la frontière, renouant avec les politiques menées pour les Tziganes dès le XVe siècle, ou les déporter, comme ce fut souvent le cas ?

Il faut enfin rappeler qu’à l’égard des Tziganes et des Roms, la France est dans une position d’illégalité. La loi de 1969, qui régit le statut des personnes sans domicile ni résidence fixe, non seulement instaure une catégorie de citoyens discriminés et sous liberté surveillée, porteurs de livrets ou de carnets à faire viser régulièrement, mais elle n’est pas conforme à la Constitution puisqu’elle les oblige, pour voter, à trois ans de rattachement à une commune au lieu de six mois en droit commun.

[...] Pourtant on peut craindre que la France ne se mette davantage encore hors la loi : dans la dynamique des propos tenus par ses responsables politiques, on peut être inquiet quant aux décisions qui seront prises, ou qui sont déjà prises. Les expulsions collectives promises par le chef de l’Etat, alors qu’elles sont déjà trop fréquentes partout en France, ne sont généralement pas légales. L’avenir est sombre, ni social, ni culturel, ni éducatif, ni même politique dans le sens noble, mais policier. »

L’ADN des mots, la vrille de leur(s) sens ; au milieu, le néant d’un avenir policé.

Rappel : « Quand tu mettras ton nez en mon cul, sois recors de deschausser tes lunettes » Rabelais – Pantagruel – Tiers Livre

MärÐe in Phrance

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : juillet 23rd, 2010

Je lis ceci en passant ce matin et mon sang ne fait qu’un tour : Outrage au drapeau : la Fnac licencie deux salariés

Comme chaque fois que l’on brandit un uniforme, un képi, un drapeau, une insigne, un galon, une épaulette, une fourragère, un « symbole outragé », il me revient à l’esprit qu’il y a cinq cents ans, Rabelais s’exclamait  :
« Si les signes vous faschent, ô quand vous fascheront les choses signifiées ! »

Ces messieurs embrenés savent-ils que pris à l’horizontale, leur drapeau phrancé devient le drapeau néerlandais ? Et inversement.
Avant de condamner, le juge, s’il est attentif, ne devra-t-il pas s’enquérir du sens dans lequel le prévenu se sera torché, car selon que les rayures tricolores seront longitudinales ou transversales, l’outrage ne relèvera pas de la même juridiction.

En 1500 et des broquilles, Rabelais recommandait déjà dans son Tiers Livre : « Quand tu mettras ton nez en mon cul, sois recors de deschausser tes lunettes » ou, en français de 2011 : « Quand tu mettras ton nez dans mon cul, souviens-toi de déchausser tes lunettes »

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De Volkskrant : Sarodspeler uit Calcutta combineert techniek en emotie

Posté dans HINDOUSTAN, MOTS par kerbacho - Date : mai 5th, 2010

RECENSIE, Ton Maas op 01 mei ’10, 00:00, bijgewerkt 3 mei 2010 17:48

AMSTERDAM – Prattyush Banerjee * * * * *

De Noord-Indiase sarod oogt bescheidener dan de sitar, maar behoort tot de lastigst te bespelen luiten. Het schijnbare gemak waarmee Prattyush Banerjee er klanken aan weet te ontfutselen die doen denken aan Ry Cooders slidespel in de film Paris Texas typeert hem al meteen als grootmeester. Want helderheid van toon en sustain zijn zo ongeveer de heilige graal van het sarodspel.
De alaap, het metrumloze voorspel van de raga, klinkt op sarod gespeeld nog intrigerender en mysterieuzer dan bij de sitar, want in vaardige handen zijn de glissandi wendbaarder, hebben ze een groter bereik en worden ze geleidelijk steeds onstoffelijker, tot ze oplossen in het niets.
Prattyush Banerjee uit Calcutta is een musicus die techniek en emotie perfect weet te combineren. Hij begon zijn optreden donderdagavond in het Amsterdamse Tropentheater met een enkele raga die ruim een uur duurde en waarvan het voorspel zowat een half uur in beslag nam. Na de pauze volgden nog twee kortere stukken in andere toonsoorten, waarbij ook de speels plagerige interactie tussen Banerjee en de voortreffelijke tablaspeler Ashis Paul voor enerverende momenten zorgde.
Bij de toegift waarschuwde Banerjee het publiek vriendelijk voor een experiment, waaraan hij toevoegde: ‘I hope this reaches you in the right spirit.’ De mini-raga die volgde, bleek een bewerking van Bachs Jesus bleibt meine Freude uit Cantate 147. Voor mindere goden een riskante onderneming, maar Banerjee wist het deuntje om te toveren in een fascinerende muzikale exercitie vol verrassende wendingen en modulaties.
Ton Maas

Prattyush tuning the tarafs
Tuning the tarafs

You may surf to http://www.volkskrant.nl/ and search for « Prattyush » but the article is not free, I paid for it.
Here come’s my shaky translation:

Sarod player from Calcutta combines technique and emotion

REVIEW, Ton Maas on May 1 ’10 , 0:00, updated May 3, 2010 5:48 p.m.
Prattyush Banerjee * * * * *
Amsterdam – North Indian sarod looks modest compared to the sitar, but is among the hardest to play lutes. The apparent ease with which Prattyush Banerjee knows how to steal sounds out of it, reminiscent of Ry Cooder’s slide guitar in the film Paris Texas, immediately characterizes him as Grand Master. For clarity of tone and sustain are pretty much the holy grail of playing sarod.

On the sarod the Alap, the free flowing prelude of the raga, sounds even more intriguing and mysterious than on the sitar, since, in skilled hands, the agile glissandi have a longer range and they are gradually becoming immaterial until they dissolve into nothingness.

Prattyush Banerjee, a musician from Calcutta, perfectly combines technique and emotion. He began his performance Thursday night at Tropentheater in Amsterdam with a single raga which lasted over one hour, from which half was taken by the prelude. The break was followed by two shorter pieces in different scales, showing playful teasing interaction between Banerjee and the excellent tabla player Ashis Paul providing exciting passages.

Subtility personified
Ashis Paul – Subtlety personified on tabla

For his encore Banerjee warned the public for a friendly experiment, adding: « I hope this Reaches you in the right spirit. » The mini-raga that followed, was an adaptation of Bach’s Jesus bleibt meine Freude from Cantata 147. For many a risky venture, but Banerjee knew how to turn the tune into a fascinating musical exercise full of surprising twists and modulations.

Ton Maas

The final strumming
The last note of Prattyush’s concert in Amsterdam. Aura is playing the tanpura. Joy remains on her face.

Le passager sans tête et les hydronymes

Posté dans divers, MOTS, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : février 14th, 2010

Quand j’étais gamin, j’ai eu le privilège de partir en vacances l’été avec certains de mes oncles et tantes. J’adorais ces longs voyages sur les départementales de France au cours desquels je notais sur un carnet le nom des villes et des villages traversés, ainsi que des fleuves et des rivières quand ils étaient indiqués. Ces litanies où les noms de saints et de saintes se mêlaient aux toponymes païens sonnaient comme de la poésie à mes oreilles. Je notais aussi le numéro de département des voitures que nous croisions ou dépassions, faisant du Perec peut-être sans le savoir.
Aujourd’hui encore, je suis toujours un peu déçu quand, sur la route, au passage d’une rivière, il n’y a pas de panneau pour l’identifier. À l’inverse, je me réjouis de retrouver des noms familiers ; ainsi chaque fois que je vais à Cologne, je me réjouis de passer sur un petit pont où l’autoroute croise l’Inde (un affluent de la Rur puis du Rhin, qui prend sa source en Belgique).

Il existe près de Dijon une rivière ou un ruisseau, dont le nom est La Femme sans tête et c’est au panneau qui l’indique que je pense en découvrant cette photo (plutôt décoiffante). C’est aussi le titre du premier recueil de collages (1929) de Max Ernst : La femme 100 têtes. Je me suis toujours demandé s’il y avait un rapport entre le nom de cette rivière et cette oeuvre (probablement essentielle dans l’histoire de l’art, certainement pour moi-même).

Photo Antoine M.

Sur l’autoroute qui conduit vers le sud-est de la France, je suis passé souvent en voiture à côté du panneau qui signale ce cours d’eau. Un jour je me suis même arrêté pour le photographier. Ma photo, dépourvue d’intérêt en elle-même, est maintenant quelque part au fond d’un carton, inaccessible en ce moment. Je la chercherai à l’occasion. Pour faire vite, j’ai eu l’idée d’aller chercher le panneau avec l’extraordinaire fonction Street View dans Google Maps. Et là je me suis aperçu qu’en raison des travaux d’élargissement de l’autoroute, le panneau avait disparu !
Il semble même que la rivière elle-même ait disparu, car Google (Maps) qui trouve tout (cliquer sur le lien StreetView) ne connaît plus de ruisseau sous ce nom, seulement un « Canal Femme sans tête ». J’ai arpenté l’autoroute dans les deux sens en cliquant sur Google Maps, en vain. Cela signifie-t-il que la Femme sans tête coule désormais dans des tuyaux en béton enterrés ?

Non, heureusement !
Si j’en crois ce document, la providence préfectorale a veillé au… drain :

Si ces instructions ont été respectées, elle coule toujours à l’air libre.
Un peu plus loin, sur la même autoroute, il y avait un autre panneau signalant une Sans fond ! Si ma mémoire est bonne, celui-là existe encore et je crois même l’avoir noté l’été dernier, mais je ne l’ai pas retrouvé dans StreetView…

En guise de compensation, voici un passage aquatique de la préface écrite en 1929 par André Breton pour la Femme 100 têtes de Max Ernst.

Quelques liens vers quelques collages :
http://www.tarana.be/sarod/?page_id=175
http://www.lastfm.fr/user/lalea_alea/journal
http://www.spamula.net/blog/2004/07/misfortunes_of_the_immortals_a.html
http://www.kb.nl/bc/koopman/1926-1930/c53-fr.html
http://www.art-pjm.com/fiche-actualite.php?VARchroniquesID=6

Inutile de chercher sur Google Maps le panneau « Inde » entre Aix-la-Chapelle et Cologne, car StreetView c’est pas opérationnel en Allemagne. J’ai retrouvé en revanche une photo faite par V. non loin de là, sur l’autoroute d’Aix à Cologne,  de la spectaculaire centrale thermique alimentée par le lignite de Garzweiler.

Syntaxe généalogique

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : février 6th, 2010

Je reçois presque chaque jour des messages qui m’informent de la croissance de l’arbre généalogique de ma famille. Celui-ci pousse ses ramifications de plus en plus loin dans le temps et dans l’espace grâce aux soins experts et diligents de mon frère.
Comme le site qu’il utilise pour cela est étasunien, la langue des messages de notification est l’anglais. Or l’une des conséquences inattendues de ce foisonnement généalogique est le défi de plus en plus lourd à relever par la syntaxe pour le décrire. Voici par exemple le message reçu ce soir :
Maxime M. added his fourth great uncle’s 6th cousin twice removed’s husband’s second great nephew’s wife’s third great uncle’s wife’s husband’s sister’s husband’s third cousin twice removed Sarah LION.

Je serais bien incapable de traduire cela correctement, mais pour le faire il faut partir de la fin puisque le français ne connaît pas le génitif saxon. Et cela donnerait :
Maxime M. a ajouté Sarah Lion, la cousine au troisième degré twice removed (j’ignore ce que c’est en français) du mari de la soeur du mari de l’épouse du troisième grand-oncle de la femme du second grand neveu (ce n’est certainement pas ce qu’on dit en français) du mari de la sixième cousine twice removed (idem) de son quatrième grand oncle !

N’est-il pas amusant de constater à la faveur de cet exemple à quel point notre pensée et notre façon de concevoir les choses sont profondément déterminées par la langue ? En anglais, par la grâce du génitif saxon et de l’inversion des termes qui le caractérise (ex: « the king’s horse » = le cheval du roi), on part de la personne la plus proche (et dans ce cas-ci la moins importante dans l’énoncé), et on se rapproche au fil de l’énumération de la personne la plus éloignée. Alors qu’en français on commence justement par nommer cette personne la plus éloignée et la plus importante dans l’énoncé, puis on remonte le fil des générations.

Ceci dit, il est probable que les règles de la syntaxe anglaise soient mises à mal ici car il me semble qu’on doit dire « the king of Sparta’s wife » = la femme du roi de Sparte, et non pas « Sparta’s king’s wife » ni « Sparta’s king’s wife’s abduction« , mais « the abduction of the wife of the king of Sparta » = l’enlèvement de la femme du roi de Sparte.
Enlèvement d’Hélène dont on sait qu’il a déclenché la guerre de Troie.

Casque à pointe et calot : identité nationale

Posté dans divers, MOTS, REGARDER par kerbacho - Date : janvier 24th, 2010

Mon grand-père maternel Nicolas, en hommage auquel j’avais ouvert ce bloc-notes en juin 2005, est mort il y a 29 ans, le 24 janvier 1981, âgé alors de 85 ans.
Le temps passé depuis ce jour inoubliable est celui de la vie d’un jeune homme mûr, et pourtant j’ai l’impression que c’était avant-hier. Peut-être parce que je me tenais près de lui à l’instant de sa mort, sans toutefois comprendre vraiment ce qui se passait. Qui comprend « ce qui se passe » quand quelqu’un meurt ?

Sur aucune de ces deux photos de Nicolas prises à un ou deux ans d’intervalle, il n’a encore cet âge ! Et pourtant il a déjà porté deux uniformes différents, l’allemand avec le casque à pointe, à gauche, endossé à la fin de la guerre de 1914-18 (la Lorraine était allemande depuis 1870), et sous lequel il ira jusqu’en Roumanie, et le français, avec le calot, à droite, après 1918 (dates exactes à définir).
C’est entre autres dans la juxtaposition de ces deux photos que je puise mon refus fondamental des identités nationales et surtout mon aversion pour les uniformes (quel que soit le drap dans lequel ils sont taillés, réels ou virtuels) qui caricaturent ce que les nations peuvent avoir de bénéfique.

Seprimeren

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : janvier 2nd, 2010

La communication entre les humains ne cesse de m’enchanter par ses inventions spontanées et pleines de bon sens. Il y a quelques semaines, l’un des ouvriers avec lesquels nous parlions en néerlandais de nos travaux, a utilisé à plusieurs reprises un verbe inconnu de moi, seprimeren, mais dont j’ai pu deviner le sens grâce au contexte. Il était question de supprimer notre fosse septique. J’en ai déduit que seprimeren signifait supprimer, mais quand j’ai voulu vérifier dans le dictionnaire, je me suis rendu compte que le mot ne s’y trouvait pas.

J’ai vérifié avant la publication de ce billet si Google le connaissait. Apparemment il lui était inconnu aussi. Pourtant je suis sûr qu’ici dans le Limbourg belge tout le monde comprend ce mot du jargon du bâtiment.
Dans quelques jours, si quelqu’un cherche ce mot, Google le conduira vers cette page. Désormais le mot existe aussi sous une forme écrite.
2010 commence bien.

Blasé ?

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : décembre 31st, 2009

Fin d’année, fin de décennie. Blasé ? Certainement pas par les mots ni par leur étymologie.
Celle du mot blasé par exemple : d’après le Robert, ce mot du vocabulaire militaire date du XVIIe siècle, et viendrait peut-être du moyen néerlandais blazen « gonfler, enfler », d’où blasé en picard, rouchi « gonflé ou blêmi par l’excès d’alcool » ; on a invoqué aussi le provençal blazir « faner, abîmer », d’origine francique : blasjan « enflammer, embraser », où on reconnaît le néerlandais blazen, et l’allemand blasen « souffler, gonfler ».

Blasé, certainement pas, mais soufflé par la ronde des mots, oui !

Repos des mastodontes [alibi]

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : septembre 17th, 2009

Mastodontes endormis

Quand le soir venu ces machines surpuissantes, qui ont fait toute la journée un tintamarre de tous les diables, finissent par se ranger sous le pin, face au soleil couchant, le calme (tout relatif) semble alors plus profond que d’ordinaire aux oreilles assourdies.

Pourquoi as-tu de grandes dents, Grand-Mère?
Je croyais que le mastodonte, en grec, c’était celui qui a de grosses dents. Mais non, c’est celui qui a les dents en forme de mammelles. Belle rangée de tétons !

Aporie

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : août 8th, 2009

«
Si l’expérience scientifique consiste à construire une route sûre (methodos) qui mène à la connaissance, la quête conduit au contraire à reconnaître que l’absence de voie (l’aporie) est le seule expérience offerte à l’homme.
»    Giorgio Agamben     ”Enfance et histoire” cité par Ant1

Le Robert définit l’aporie ainsi :
- Log. Difficulté d’ordre rationnel paraissant sans issue, contradiction insoluble. – Paradoxe (logique).

et dit ceci sur la méthode (première définition de l’article qui en compte quatre) :
- 1. Philos., sc. Marche, ensemble de démarches que suit l’esprit pour découvrir et démontrer la vérité (dans les sciences). – Logique. La méthode caractérise la recherche scientifique. Il n’y a pas de méthode rigoureuse pour inventer et découvrir. La perfection de la méthode cartésienne (- Exhaustion, cit.). Les quatre règles* de la méthode selon Descartes. Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, de Descartes (1637).

La méthode et les procédés généraux de la pensée. Méthode analytique (- Analyse), synthétique (- Synthèse). Méthode déductive et syllogistique (- Habileté, cit. 4), inductive, objective (- Introspection, cit. 2). Méthode scolastique; dialectique. La méthode des idéologues (cit. 2). Méthode positive (- Esprit, cit. 47).
Ensemble des démarches élaborées et habituellement suivies (au sein d’une discipline donnée).
Les méthodes des mathématiciens (- Isoler, cit. 6). Méthode de l’algèbre, des approximations, des fluxions, du calcul des fonctions directes (- Équation, cit. 2). Méthode infinitésimale (cit. 1). Méthode expérimentale (cit. 1). Méthodes de recherche expérimentale de Stuart Mill (méthode de concordance, de différence, des résidus, des variations concomitantes). Les méthodes de la biologie (cit.). Les méthodes de l’histoire (cit. 7 et 16), de la psychologie…