Licence et servitude

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : décembre 18th, 2008

Il faut laisser aux Français la douceur de la licence pour les consoler de leur servitude.

A. de Tocqueville
(cité par Philippe Meyer sur France Inter il y a longtemps)

Jamini Ray

Posté dans REGARDER par kerbacho - Date : décembre 12th, 2008

Jamini Ray -(1962) | lire Peindre au Bengale (1939-1977)
Contribution à une lecture plurielle de la modernité, par Nicolas Nercam – l’Harmattan éditeur


Gouache originale, sans doute inédite – sans titre – sans date – de Jamini Ray
Cette oeuvre de Ray (ou Roy, en fait on écrit Ray mais on prononce Roy) a été achetée, avant-guerre sans doute, en Inde, peut-être à Calcutta, par Pierre Gourou.
Sauf erreur de ma part, c’est non seulement un sujet bengali par excellence, les bateliers, mais aussi un sujet lié étroitement à la musique.

Pierre Gourou en Inde
Pierre Gourou en Inde – date inconnue

Rien n’interdit de penser que Pierre Gourou ait rencontré J. Ray. On pourrait même imaginer une recommandation de son ami le peintre Joseph Inguimberty. Assis au centre et au premier plan de l’immense tableau Le Hamac (1938) d’Inguimberty, un musicien tient un instrument au manche extraordinairement long. De quoi peut-il bien s’agir ?

Le Hamac - toile de 2 x 3 m de Joseph Inguimberty - vendue récemment chez Christies Hong-Kong :  Hedda and Frank Lutz who are notable collectors in Asian art, including Chinese snuff bottles, purchased this large oil on canvas at the very reasonable price of HK$776,750 (http://www.artsofasianet.com/editorial/2002/jul_aug.php)
Le Hamac – 1938 – Joseph Inguimberty

Gestes (15)

Posté dans HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : décembre 11th, 2008

Tambur - image collectée par K.F.

voir Gestes (14)

Buddhadev Das Gupta & Monir Hossain

Posté dans divers par kerbacho - Date : décembre 10th, 2008

Je sais que beaucoup d’amateurs de musique indienne détestent ce style. Moi pas.
A cette époque Buddhadev Dasgupta était sans doute au sommet de son art, avec ce jour-là un jeune accompagnateur à la hauteur du défi, mais qui ne cherche nullement à faire la vedette. D’ailleurs le soliste lui laisse beaucoup de champ.

Raga Kamod – Live Ann Arbor, MI – 18 Aug 1997

Malgré la mauvaise qualité de l’enregistrement, le jeu de tabla reste parfaitement clair et bien assorti au style si particulier du sarod de Buddhadev Dasgupta, lardé de techniques de rabab.
Dans le deuxième extrait, la corde de jeu casse deux fois. Pas étonnant avec la vigueur du jeu de sa main droite !

Avec un peu de concentration (il en faut, d’accord) on peut, même sans être un spécialiste, percevoir et goûter la complexité des coups de plectre et de l’élaboration rythmico-mélodique. Les fameux tihai-s sont casse-gueule et BDG les enchaîne à une cadence peu commune.

Cette musique hautement cérébrale, j’en conviens, acquiert dès lors une dimension matérielle, concrète, voire charnelle. Quel ferraillage !
On notera que ces deux musiciens sont ingénieurs. L’un à la retraite depuis une vingtaine d’années, l’autre actif à la NASA aux États-Unis.
« Tu vois, je te l’avais bien dit, ça s’entend, ce ne sont pas des musiciens…! »

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Clemenceau à Bénarès

Posté dans divers par kerbacho - Date : décembre 9th, 2008

« Non il ne sera pas dit que je serai venu à Bénarès prendre le plus prodigieux bain de lumière et que je n’aurai pas trouvé un mot à dire à l’homme qui s’appelle Claude Monet.
Imaginez-vous, mon vieux frère, que vous voyiez Bénarès quand vous faisiez le Vétheuil refusé par Faure. Un grand fleuve bien clair avec une grande courbe de palais blancs qui vont s’estompant dans une poudre d’aurore. C’est une splendeur de simplicité claire qui du fleuve au ciel enveloppe toute la vie des choses. Tout de même si j’étais Claude Monet je ne voudrais pas mourir sans avoir vu ça.

Ajoutons qu’une humanité folle de couleur expressive anime tout cela. Je ne veux pas aller en Paradis si je n’y retrouve pas Bénarès, et les fleurs, et le culte insensé et pourtant explicable de ces bonnes vaches sacrées qui venaient ce matin me manger les colliers fleuris dont on m’avait enguirlandé. Et tout. Croyez-moi fichez l’ange bleu dans une malle si elle récalcitre et arrivez-moi tous les deux. Dépêchez-vous. Je pars demain matin. Java est merveilleux, Ceylan est admirable. Mais rien ne tient devant Bénarès. »

Georges Clemenceau
Âgé de 79 ans en 1920, dans une lettre à son ami Monet (qui ne fera pas le voyage)

Nandalan Ghosh, sarod

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : décembre 9th, 2008

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  Alap

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  Ladant

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  Gat – vilambit

Nandalan Ghosh, sarod – Raga Tikak Shyam – AIR Delhi 1989

Un des traits caractéristiques du style de Buddhadev Das Gupta qui m’ont frappé dès la première fois que je l’ai entendu est la forme particulière qu’il utilise à la place du jhalla (un élément du style instrumental de la musique hindoustanie que je trouve souvent insatisfaisant). Cette technique consiste grosso modo à utiliser les cordes mélodiques elles-mêmes pour y jouer les notes du bourdon, répétées rapidement, entrelacées avec les notes de la mélodie. Alors que le jhalla traditionnel consiste à utiliser pour cela les cordes d’accompagnement (cikari), ce qui chez beaucoup d’instrumentistes débouche, à mon sens, sur une bouillie sonore de peu d’intérêt.
Voici un musicien peu connu, certainement en Occident, enregistré à la radio de Delhi, qui utilise lui aussi le larant, mais de manière sensiblement différente de celle de Buddhadev Das Gupta. On peut conjecturer que ce joueur de sarod a été formé ou influencé aussi par Radhika Mohan Maitra.
Il me semble avoir vu sur la toile des traces de son fils, musicien actif (?) à Pondichery.

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Belemmerende overtuigingen

Posté dans divers par kerbacho - Date : décembre 4th, 2008

Je croyais jusqu’à ce soir que se débarrasser de ses certitudes encombrantes était une bonne chose a priori. Il me semblait en effet indiscutable qu’une incertitude était toujours préférable à une certitude.
Cette conviction (encombrante) vient d’être ébranlée par la question suivante de B.:
« Ne pensez-vous pas que les incertitudes peuvent être tout aussi encombrantes ?
Que tout dépend de l’importance que nous accordons aux certitudes comme aux incertitudes ?»

J’en reste coi. Cette pensée-là ne m’était pas venue.
Il me semble d’ailleurs y reconnaître comme une trace de sagesse orientale…
Merci.

Trouble acousmatique*

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : décembre 3rd, 2008

Trouble begins when you start naming things
David Lynch (quelqu’un qui s’y connait en troubles divers)

Tous les films de David Lynch m’ont touché à un titre ou un autre.
Celui qui m’a laissé le souvenir le plus impérissable est Lost Highway, pas dans sa version normale vue à l’écran, mais dans sa version « acousmatique* » racontée par Sara avant que je ne le voie moi-même.
Voir un film avec les yeux de quelqu’un d’autre.

* acousmatique : Terme introduit en 1955 par Jérôme Peignot afin de décrire la “distance séparant les sons de leurs origines” comme, par exemple, dans une diffusion d’une musique électroacoustique sans support visuel, ou comme Socrate parlant à ses disciples à travers une tenture pour ne pas les distraire par le regard.

Guitare

Posté dans divers par kerbacho - Date : décembre 2nd, 2008

Dans ses jeunes années, mon père posait volontiers son marteau de forgeron pour chanter en s’accompagnant à la mandoline ou à la guitare. Ces instruments, même s’ils ne sont plus jouables, existent toujours, et c’est bien ainsi. Vouloir les restaurer me paraîtrait vain car non seulement ils n’étaient pas de très bonne facture, mais ils sont usés et ont beaucoup souffert.
Mathilde, Sepp, Henri et quelques voisins lors d'un mariage. Lequel?

J’ignore à quelle occasion et quand a été faite cette photo. Probablement un mariage. Pendant la guerre à en juger par l’âge des personnes et par comparaison avec des photos datées, mais au début (à creuser). Les personnes présentes à l’arrière-plan sont des voisines (fait rare sur les photos de famille où les voisins n’apparaissent que très rarement). Accroupi au premier plan, Henri, le frère aîné de ma mère.