404 File not found

Posté dans ÉCOUTER, MOTS par kerbacho - Date : décembre 27th, 2006

J.-P. me demandait récemment de rajouter sur www.ibiblio.org/amigo/ une version French (Kerbach) du célèbre message 404 File not found.
J’ai tiqué. Je ne pourrais me résoudre à ranger sous la bannière du français une traduction de ce message en dialecte de Kerbach. Car le kerbachois est un dialecte résolument germanique, mâtiné de sarrois et de francique.
Le français n’a rien à voir là dedans, ce qui ne me coûte aucunement.
Il m’est pénible en revanche d’avoir à l’écrire, car c’est un dialecte à ma connaissance oral pour l’écriture duquel il n’y a aucun outil établi. Les laborieuses transcriptions phonétiques soit sonnent faux, soit sont illisibles.
Si je me fais violence, cela donne ceci:

Kerbacha ditsch
404 Die Sit die homma nit, die gits nit.

Variante lotharingique ni plus ni moins légitime que celles-ci auxquelles elle ressemble:

Saarländisch
Mit der lo Seid gebädds huddel (404): Das Ding gibbted nid!

German (Koelsch)
Dat Deil watt De hann wills, iss net do, wo De meens, dat et sin sullt.

Kölsch
De Sick, die De sööks jiddet he nit.

Limburgisch
De site daeste zeuks kènt neet gevónje waere!

Luxembourgish
Di Säit, déi Dir sicht, ka net fond gin.

Yiddish
Dos vebzaytl vos ir zukht iz nishto.

Gestes (6) : Hariprasad Chaurasia

Posté dans HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : décembre 10th, 2006

Hariprasad Chaurasia – Rakesh Chaurasia – Henri Tournier – Bruxelles – 1997

La position de la main du joueur de tanpura sur cette image me fait penser au fait que je n’ai jamais rien lu sur la position et les gestes de la main pourtant très caractéristiques des joueurs ou joueuses de tampura indiens. Leur geste d’une élégance extrême doit être le résultat d’un apprentissage assidu, qui ne laisse aucune place au naturel. Un sujet pour un prochain billet.

Gestes (5) – Imrad Khan

Posté dans HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : décembre 6th, 2006

Vilayat Khan – Imrad Khan – Shafat Ahmed Khan
La photo de cette pochette aurait peut-être sa place plutôt dans la catégorie « gènes » que dans la catégorie « gestes », tant le port de tête d’Imrad Khan et dans une moindre mesure celui de Vilayat Khan, semblent déterminés génétiquement.
A moins qu’ils prennent une pose canonique en Inde, le regard vers le bas, les yeux dans le vide.

Le cri du coeur de la musique du Pakistan

Posté dans divers, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : décembre 5th, 2006

Un message sur le forum à propos de la situation des musiciens (ou de certains d’entre eux) au Pakistan. Il avait échappé à mon attention. Merci Calerexico.
Une discussion à reprendre à l’occasion, mais auparavant je voudrais mettre en ligne un de ces jours de la musique de l’excellent Chhote Ghulam Ali Khan, le petit Ghulam Ali Khan ; sa musique me touche beaucoup.

Nicolas dans sa Backisch

Posté dans REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : décembre 5th, 2006

Au début des années 1970, alors que je venais d’acheter mon premier appareil photo reflex (Minolta SRT101), j’essayais de photographier mes proches tels qu’ils étaient, du moins tels que je les voyais. Or pour eux c’était impensable en habits de travail, dans leur atelier, dans leur cuisine ou dans leur jardin. J’en ai un peu souffert.
A moins de faire fi de ses réticences, prendre une photo de mon grand-père Nicolas, que j’aimais beaucoup et avec qui je m’entendais pourtant très bien, n’était donc pas facile. Je ne souhaitais ni n’osais le brusquer. La photographie était étrangère à notre monde, du moins dans la vie de tous les jours. Je ne sortais l’appareil qu’après de longs préambules et n’appuyais que rarement sur le déclencheur, lorsque j’avais la conviction qu’il fallait le faire. Cela évite de faire trop de photos, mais ne suffit pas pour en faire de bonnes.
J’ai commencé ce bloc-notes en juin 2005 avec une photo de Nicolas, dans son atelier, puis une deuxième. Il n’y en a pas beaucoup d’autres.

A plusieurs reprises j’ai rodé autour de sa menuiserie dans l’espoir de le photographier de l’extérieur à son insu. Malheureusement la marge de manoeuvre était limitée, la luminosité faible, les fenêtres, dont certaines étaient doubles, couvertes de poussière de bois.

En cette veille de Saint-Nicolas 2006, je ressors avec plaisir cette photo longtemps considérée comme ratée. Je ne la gardais que parce que j’en avais si peu d’autres. Faite depuis l’encoignure de la fenêtre des deux autres photos, elle montre au premier plan l’étau devant lequel Nicolas se tient pour scier et pour avoyer. Au fond en haut, on distingue le merveilleux et brinquebalant arbre de transmission par courroie qui entraînait ses meules (au fond, au milieu, en bas) et son tour à bois (au fond à droite).

C’est un peu ça, l’immortalité.

Sillet

Posté dans HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : décembre 2nd, 2006

Un sitar est un objet remarquable, que je ne me lasse pas d’admirer.
Le passage récent de Purbayan Chatterjee m’a donné l’occasion d’observer de plus près sur son instrument l’adjonction d’un curieux jawari contre le sillet. Si j’ai bien compris, il s’agit d’enrichir le timbre des deux cordes graves.
Le mini jawari contre le sillet sur le sitar de Purbayan Chatterjee

Concert de Purbayan Chatterjee avec Sandip Banerjee au tabla à Bonn (Pantheon) lundi soir, avec un programme très intéressant, et parfait d’un bout à l’autre: Maru Bihag en première partie, puis Jogkauns et un beau et surprenant Sohini. Près de deux heures d’enchantement.
Concert des mêmes musiciens à Leut mardi soir avec en première partie (moins réussie à mon avis) Hameer puis Nand mais un remarquable Kaushi Kanada en deuxième partie. Ce format avec deux ragas courts en première partie a été beaucoup utilisé, semble-t-il, par Ravi Shankar quand il jouait devant un public occidental non initié.

Dans quelques jours à Bruxelles un concert avec N. Rajam et sa fille Sangita Shankar (7/12), puis Shahid Parvez le 21/12. Et entre les deux Tejendra Majumdar et Shujaat Khan en jugalbandi au Théâtre de la Ville à Paris. Ils jouent chacun le lendemain, Tejendra chez Venance, et Shujaat je ne sais pas…

Français, latin et javanais

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN, MOTS par kerbacho - Date : décembre 1st, 2006

Fourmi rapeuse – Max (en novembre 2003 ?)

Je me souviens de l’excitation que me procuraient à l’école primaire (ou peut-être même avant) des expressions qu’il fallait apprendre mais que je ne comprenais pas ou mal. Comme par exemple tel est pris qui croyait prendre ou tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.
Le plaisir d’en sentir le sens d’abord me résister, puis céder tout d’un coup ou petit à petit selon les cas, était double, car le phénomène se produisait aussi et en même temps en allemand (ich hon ne iwa de omboss gezoh ou das isch a lazerona).

Parler plusieurs langues est une jouissance durable et finalement assez facile à alimenter. Les mécanismes mentaux d’apprentissage des langues fonctionnent au mieux jusqu’à la puberté et rouillent après, surtout si l’on ne s’en sert pas. Sans me faire aucune illusion sur l’issue de cette entreprise, je m’amuse beaucoup ces temps-ci à apprendre un peu de bengali. Une belle langue, chantante, expressive, aux consonances à la fois douces et rudes, plutôt rurales.
Quelle joie de revoir un film de Satyajit Ray et de reconnaître au fil des abondants dialogues des mots aussi beaux que brishti (=pluie) ou jol (=eau) ou bodo (= grand, comme dans Bade Ghulam Ali Khan, ou bada khyal ; mais prononcé ‘boro’) ou chhoto (=petit, comme dans Chhote Ghulam Ali Khan, ou dans chhote khyal) ou lal (=rouge) ou nil (=bleu) ou shobuj (=vert)…
J’ai sommeil se dit amar gumpaché