Emotion

Posté dans divers, REGARDER par kerbacho - Date : septembre 10th, 2006

Ceci est (un détail de l’)une des photographies les plus troublantes que j’aie jamais vues.
Des personnes attentives, voire émues (la petite fille à droite) ou même bouleversées (la dame en rouge à gauche) applaudissent, ou brandissent un appareil photo.
Que voient-elles ?

Pour voir la photo entière : Read more »

Nivéa

Posté dans REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : septembre 9th, 2006

Il se pourrait que cette boîte de crème date du tout début des années cinquante. Elle est donc un peu plus vieille que moi.
La marque Nivéa blanche et bleue est sans doute la première marque que j’ai connue. Je me souviens de mon étonnement en classe de latin quand j’ai appris que les Romains connaissaient déjà ce mot-là [ nivea est un adjectif féminin qui signifie "(couverte) de neige, claire, transparente, pure, blanche comme la neige, heureuse, prospère, radieuse".]

Vu dans le journal aujourd’hui que Beiersdorf, le propriétaire allemand de l’usine qui fabrique Nivéa en France, à Savigny-le-Temple, veut s’en débarrasser.

Voyager

Posté dans ÉCOUTER, MOTS par kerbacho - Date : septembre 8th, 2006
      « La vie privée des autres ne m’intéresse pas. Elle ne m’a jamais intéressé. Ce qui m’intéresse chez mon prochain, c’est son aptitude à inventer de nouvelles formes. Je me moque bien de savoir que Céline était un affreux antisémite (un trait pour lequel je n’ai aucune patience) il était avant tout un écrivain incomparable. Et ça c’est passionnant. Nul ne gagne à être connu. »
         Philippe De Jonckheere

Depuis quelques jours j’écoute au casque sur un baladeur MP3 de 6 Goctets, chaque fois et partout où je peux, de la musique et des textes lus à haute voix. Je précise six milliards d’octets, parce que ça fait beaucoup de MP3, dont par exemple tout Charlie Parker sur Riverside ou encore l’intégrale du Voyage au bout de la nuit, soit seize CD de Céline ininterrompu, dont j’ai transféré le contenu maladroitement dans un seul dossier sur le petit appareil. Curieusement, en raison sans doute de l’absence d’étiquettes ID3 convenables, les pistes et donc les fragments de chapitres sont lus dans dans le désordre.
Cette déstructuration accidentelle du Voyage est fascinante. Elle lui donne des allures de collage, mais pas trop quand même, car bien des sauts passent presque inaperçus ! D’autres sont cocasses, oulipiens, ou les deux. Ce qui domine, et qui frappe, ce sont la similitude de forme entre des passages pourtant très éloignés dans le livre (comme si Céline avait prévu le coup !) et la continuité de la musique, de la langue, du rythme obsessionnel de la pensée.

Voilà qui me fait repenser à une déstructuration d’un autre genre, délibérée celle-là. Il y a fort longtemps, j’avais participé à Strasbourg à un stage de musique électroacoustique avec René Bastian, Denis Muzet et un joueur d’échecs alsacien de haut niveau dont le nom ne me revient plus. Nous avions réalisé une pièce collective qui suivait le déroulement d’une partie d’échecs célèbre de Philidor* (1726-1795), jouée pendant l’entracte de Norma de Bellini, peut-être lors de la création en 1831 à la Scala de Milan, peu importe. Je ne me souviens plus précisément du lien historique entre la partie d’échecs et l’opéra.
Les cellules ou les objets sonores de la pièce électroacoustique étaient extraits de l’opéra, à chaque pièce du jeu d’échecs correspondait un motif musical, et les mouvement des pièces donnaient naissance à des transformations (accélération, transposition, hachage, renversement etc).

René Bastian avait affirmé qu’on pouvait faire ça avec la musique de Bellini, mais que ça ne marcherait pas avec la Flûte enchantée ou les Noces de Figaro.
Je n’en sais rien, mais deouis, chaque fois que j’entends un passage de Norma, notamment le fameux Casta diva, bien sûr par Maria Callas, j’entends en fait le montage électroacoustique que nous avions réalisé puis « joué » en public dans l’entrée de l’ancien et très laid** Palais Universitaire. Je m’égare.

Je n’aime pas voyager avec Mozart (sauf dans quelques oeuvres évidemment sublimes), mais voyager avec Céline…


*Son Analyse du jeu des Echecs (1749) a été réédité plus de cent fois
** Louis m’a expliqué un jour que Strasbourg devait la raideur, la laideur et la lourdeur de ces bâtiments, et de quelques autres, au Kaiser ou à Bismarck ou aux deux.

Lande

Posté dans REGARDER par kerbacho - Date : septembre 8th, 2006

Mechelse Heide – Maasmechelen – 6 septembre 2006 – vers 20 h

Carl Unger

Posté dans divers, REGARDER par kerbacho - Date : septembre 7th, 2006

A plusieurs reprises je me suis dit qu’il faudrait mettre en ligne ici quelques lignes sur des peintres que j’aime (encore), Serge Poliakoff par exemple, ou d’autres que j’ai aimés (jusqu’à la saturation), Maurice Estève par exemple, et d’autres plus ou moins petits maîtres. Curieusement après un plus d’un an je n’en ai toujours rien fait.
Je profite donc du hasard d’un courriel reçu ce soir pour commencer par un bout… celui de Car Unger, dont je ne sais et connais à peu près rien, si ce n’est cette reproduction envoyée par Joachim et qui ressemble furieusement à certains collages d’Estève.

CARL UNGER, 1915-1995, Badestrand, Öl/Lw, WV 125, 97 x 128 cm, 1956
Badestrand, Öl/Lw, WV 125, 97 x 128 cm, 1956

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Redevenir

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : septembre 4th, 2006

(en pensant à L. qui dans quelques jours aura 75 ans)

    « J’aime lire certaines vies de saints à partir de la fin ; je me dis alors qu’il est possible de redevenir un homme. »     Stanislaw Jerzy Lec

Achever (la symphonie)

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : septembre 4th, 2006

Le président d’une société reçoit en cadeau un billet pour un concert au programme duquel figure la Symphonie Inachevée de François Schubert. Il ne peut s’y rendre et passe l’invitation à son DRH. Le lendemain, le président se voit remettre le rapport suivant :

  • 1. Les quatre hautboïstes demeurent inactifs pendant des périodes considérables. Il convient de réduire leur nombre et de répartir leur travail sur l’ensemble de la symphonie, de manière à réduire les pointes d’activité.
  • 2. Les deux violons jouent tous des notes identiques. Cette duplication excessive semble inutile, il serait bon de réduire de manière drastique l’effectif de cette section de l’orchestre.
    Si l’on doit produire un son de volume élevé, il serait possible de recourir à l’électronique.
  • 3. L’orchestre consacre un effort considérable à la production de triples croches. Il semble que cela constitue un raffinement excessif, et il est recommandé d’arrondir toutes les notes à la double croche la plus proche. En procédant de la sorte, il devrait être possible d’utiliser des stagiaires et des opérateurs peu qualifiés.
  • 4. La répétition par les cors du passage déjà exécuté par les cordes ne présente aucune nécessité. Si tous les passages redondants de ce type étaient éliminés, il serait possible de réduire la durée du concert de deux heures à ving minutes.
  • Nous pouvons conclure, monsieur le Président, que si Schubert avait prêté attention à ces remarques, il aurait été en mesure d’achever sa symphonie.

J’ai retrouvé ce texte sur un vieux disque dur. Dès les débuts de l’ordinateur de bureau, il en circulait beaucoup, de plus ou moins drôles, qui donnaient à l’informatique un charme dont elle avait bien besoin. Celui-ci reste d’actualité.

Balcon

Posté dans REGARDER par kerbacho - Date : septembre 3rd, 2006

Sepp soude le balcon – Kerbach – 1976

Pendant trente ans j’ai détesté cette diapositive, sans trop savoir pourquoi.
Aujourd’hui elle me paraît un document extraordinaire, grâce notamment au regard frais porté dessus au printemps 2006 par Anne, qui évidemment ne la connaissait pas.

C’est une diapositive unique (je veux dire par là qu’il n’existe aucune autre photo de cette scène ni de ce chantier), faite à la sauvette, l’angoisse au ventre de voir mon père perché à près de six mètres, sans aucune protection. Il soude la ferraille d’un balcon étonnant, rajouté tout en haut du pignon de notre maison, devant une nouvelle porte-fenêtre aménagée dans l’ouverture prévue sous la poutre faîtière pour le passage du foin et de la paille.
Cette issue aérienne et agricole n’avait pratiquement jamais servi, car la vie promise aux mineurs-paysans lorrains après la reconstruction consécutive à la Seconde Guerre Mondiale allait, dès le milieu des années cinquante, prendre une tournure qui les éloignerait définitivement de la paysannerie. Le balcon lui-même ne servira que très peu et restera inachevé.

Aujourd’hui cette image symbolisme à mes yeux le dynamisme dont ont fait preuve Mathilde et Joseph pour aménager le grenier et une partie du premier étage de leur maison afin d’en faire un appartement pour et avec leur fils cadet et sa femme, quelques mois avant la naissance de Vincent.

Béla Bartok

Posté dans ÉCOUTER, REGARDER par kerbacho - Date : septembre 1st, 2006

Béla Bartok (1881-1945)

Quarante-quatre duos — Sz 98 — pour deux violons (1931)

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Dans la version d’André Gertler et Jozef Suk (des années 60 sans doute), meilleure à mon avis que la version ECM plus récente.
Avis aux amateurs, j’ai une version moins comprimée que celle que j’ai mise en ligne ici.

Barbare

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : septembre 1st, 2006

Etre barbare, c’est se croire civilisé, rejeter les autres dans le néant.
Etre civilisé, c’est se savoir barbare, connaître la fragilité des barrières qui nous séparent de notre propre ignominie et que le même monde porte en lui la possibilité de l’infamie et du sublime.

Pascal Bruckner
Misère de la prospérité, 2002