Débloque-notes

Je viens de tomber par hasard, en cherchant tout à fait autre chose, à savoir des informations sur Georges Gusdorf, sur ce document

http://www.bnf.fr/pages/infopro/recherche/pdf/appel2006.pdf

qui est un appel à chercheurs, avec notamment ce sujet de recherche :
« 1. Les musiques du monde avant la « world music » : 1918 – 1939″
qui pourrait me concerner… mais voilà, j’ai passé le double de l’âge limite, alors c’est un peu tard… (mouillé)

- Une vision réductrice tendrait à considérer que l’enregistrement et la diffusion auprès du grand public des musiques du monde (musiques « traditionnelles » ou d’inspiration traditionnelle, musiques de « variétés ») remonte à la révolution culturelle des années 1960 et à l’émergence de la « world music ». Or dès le début du XXe siècle, et plus encore dans les années 1920-1930, des grandes firmes discographiques comme Odéon, Columbia ou Pathé ont constitué d’importants catalogues de « musiques du monde ». Si ce secteur éditorial considéré dans cette période de l’entre-deux-guerres a déjà fait l’objet de travaux dans les pays anglosaxons, [... mais oui, Kinnear, bien sûr!]

Read more »

Théophane me demande si les enregistrements de Nazakat Ali Khan (Shudh Sarang, Marwa et Yaman) en solo sur bundukhan.free.fr ne sont pas plutôt de Salamat.
En les réécoutant, il me semble que c’est bel et bien Nazakat.
La voix de Nazakat est moins serrée, moins tendue, moins bandée si je puis dire que celle de Salamat.
Son timbre est moins tranchant, moins métallique. Plus rond, plus boisé .
Chez Nazakat, la virtuosité est moins à fleur de peau que chez Salamat.
Certains le considèrent d’ailleurs comme un bien meilleur chanteur que son jeune frère. Un grand amateur et bon connaisseur d’ICM me demandait un jour, non sans cruauté « Pourquoi est-ce que des grands duettistes, c’est toujours le meilleur des deux qui disparaît le premier ? »

Je n’ai malheureusement aucune indication sur l’origine de ces enregistrements que j’ai reçus dépourvus de toute documentation.

La seule photo que je connaisse de Chhote Ghulam Ali Khan.
(J’ai malheureusement négligé d’en noter l’origine. La toile sans doute…)

Merci Vincent et Théophane pour les précisions sur l’origine de la photo et pour le lien vers Chhote Ghulam Ali Khan âgé. J’avais oublié cette mauvaise photo extraite apparemment extraite d’une vidéo (de mauvaise qualité). Le rapprochement des deux clichés est poignant.
Cela me fait penser aux dernières photos de Sharafat Hussain Khan peu avant sa disparition, si terribles quand on les compare aux photos de la grande époque où Sharafat est en pleine possession de ses moyens physiques.

Concert avant-hier soir au Château Vilain XIIII.
Première partie : Variations Goldberg au pianoforte par Jan Michiels.
Deuxième partie : Variations Diabelli de Beethoven.
Très impressionnant, car l’instrument est déroutant et donne à cette musique pourtant familière un air d’étrangeté.
Ce pianoforte retrouvé dans les combles du château date de 1826, c’est à peu près l’époque à laquelle Beethoven a composé ses variations. Beethoven pourrait avoir joué lui-même de l’instrument fabriqué à Vienne par son amie Nanette Streicher (1769-1833). Cette personne remarquable, fille du constructeur de pianos allemand Stein, pianiste et compositrice, est connue pour avoir été la première femme à construire des pianos, notamment pour Beethoven lui-même ! On lui doit aussi des traductions d’ouvrages médicaux du français en allemand.

L’oeuvre de Bach, tellement curieuse et gravée si profondément dans nos mémoires musicales par au moins l’une des deux versions ‘définitives’ de Glenn Gould, prend sur cet instrument un relief bartokien. Pendant que j’écoutais jouer Jan Michiels, dont j’ignorais à ce moment-là qu’il est un spécialiste renommé de Bartok, je pensais au Hongrois, en me disant que sa musique passerait bien sur cet instrument de 1826, restauré récemment.
Je pensais à Huguette Dreyfus qui a laissé un enregistrement extraordinaire de Microkosmos au clavecin.
En écoutant Beethoven, je pensais à Hélène Barrion qui a dû jouer cette oeuvre difficile dont elle avait une partition annotée.

Lors de son concert au château, il y a trois ans, Kala Ramnath, avant de monter sur scène, avait pianoté sur cet instrument en coulisses. Je me suis toujours demandé ce que j’allais bien pouvoir faire de cette photo d’une musicienne indienne devant un pianoforte.
Elle m’aura donc fourni ce soir le prétexte de faire se rencontrer Nana, Kala, Huguette, Hélène…

J’ai déposé sur http://bundukhan.free.fr quelques tranches de Latafat Hussain Khan.

Puisqu’on en est aux vieilleries, voici une pochette de LP dans le plus pur style pakistanais.
Je ne sais plus quelles en étaient les références exactes. Disons « Amanat & Fateh Ali Khan, chanteurs de Khyal pakistanais« .

A Discography of Hindustani and Karnatic Music
Pendant des années, cette discographie a été mon livre de chevet.

Rétrospectivement je m’aperçois que c’est là que j’ai fait la connaissance de la majorité des grands musiciens indiens, bien avant de découvrir leur musique, leur voix ou leur instrument, et, pour certains d’entre eux, de les voir en concert ou même de les rencontrer personnellement.

Bien avant l’arrivée d’internet, j’avais, malgré son prix exorbitant (85$ aujourd’hui), commandé ce livre par l’intermédiaire d’un collègue anglais. Je n’avais aucun autre document sur la musique indienne. Petit à petit je me suis rendu compte à quel point « le travail de Kinnear était unique, admirable et précieux.
Longtemps j’ai pensé que jamais je ne connaîtrais la musique compilée dans ce livre, alors qu’aujourd’hui on trouve des LP de Latafat Hussain Khan à l’état pratiquement neuf sur eBay!
Read more »

Pour écouter Ramesh Prem jouer de la Vicitra Veena, cliquer sur le lien correspondant dans le lecteur de MP3 ci-contre (il vient d’All India Radio Oversea Services).

Pour en savoir plus sur ce musicien.

Le texte (en anglais) de 1999 (The Tribune) se trouve aussi dans la suite de ce billet. Read more »

Un jour je cherchais dans les réserves de la médiathèque de Bruxelles des enregistrements de Mohammed Sayeed Khan et de son frère Mohammed Rasheed Khan, connus sous le nom de Khan Bandhu. Et j’ai trouvé ceci :

C’est aussi comme cela que j’ai trouvé le LP « Sarangi Nawaz«  de Bundu Khan que je ne cherchais pas et que je n’aurais d’ailleurs jamais trouvé car il était classé sous Khan Bandhu. Sans doute parce que le préposé à la numérisation et au classement avait dû considérer qu’il fallait non seulement mettre tous les Khan ensemble (une ineptie aussi commune qu’inoffensive), mais il avait aussi dû estimer que « Bundhu » était une erreur, rectifiée illico en casant le nec plus ultra des joueurs de sarangi avec le duo de chanteurs « Khan Bandhu« .
C’est ainsi que se retrouvaient côte à côte dans les caves de la médiathèque deux personnages réunis autrefois dans la vie.

Je me demande ce que j’aurais pensé de cette musique et plus précisément de ces pochettes de disques si je les avais découvertes à l’époque où elles ont été publiées ?