Biaiser

Posté dans VOIR par kerbacho - Date : août 15th, 2005

Sur beaucoup de maisons, en Hollande, on observe sur la façade côté rue la présence d’une unique fenêtre en saillie d’une cinquantaine de centimètres.
A quoi peut bien servir cette construction qui ne fait gagner qu’un demi-mètre ? Quel peut bien être l’intérêt des deux fenestrons en biais de part et d’autre de la fenêtre principale ?
On se dit que c’est pour capter plus de lumière, mais on s’étonne alors que les Hollandais, si prompts à faire des économies, acceptent la complication de cette construction en échange d’un gain de lumière tout de même bien modeste.
Parfois la fenêtre principale est elle-même en deux parties symétriques qui forment une pointe à l’angle très ouvert, presque plat. Dans ce cas, aucune partie de la surface vitrée n’est parallèle à la rue.

Je n’ai trouvé par moi-même aucune explication satisfaisante pour ce détail de l’architecture batave. Un ami néerlandais m’a expliqué qu’il s’agirait d’une astuce pour payer moins de taxe d’habitation. En effet, celle-ci a longtemps été calculée en fonction de la surface vitrée parallèle à la rue.

Allumettes

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : août 15th, 2005

Pourquoi certains mots, comme allumettes, me font-il l’effet d’être aussi bien allemands que français ?
Dans le dialecte francique parlé en Lorraine germanophone, quelques mots de la vie courante étaient français, comme par exemple allumettes justement, dont je n’ai découvert et utilisé l’équivalent allemand, Streichhölzer, que bien plus tard et toujours avec réticence. Idem pour porte-monnaie (proncé pot’moné). Les mots équivalents en haut-allemand étaient moins familiers voire totalement inconnus, comme c’est le cas de Geldbeutel.

Inversement, nous avions beau être plus ou moins sommairement bilingues, nous ne connaissions pas l’équivalent français de bien des mots pourtant d’usage courant, ceux qui étaient tabou notamment, ceux du sexe par exemple, ou encore ceux de la vie agricole, le nom des céréales pourtant familières, de certaines variétés de fruits, ceux des outils… Sans parler des proverbes, dictons et des expressions idiomatiques bien sûr.
Il serait intéressant de redessiner le tracé sinueux de cette frontière linguistique qui coupait nos vies en deux.

J’ai déjà évoqué cette hu-mie-liation des personnes bilingues de ne pas pouvoir être tout à fait elles-mêmes des deux côtés de leur frontière intérieure.