Prattyush Banerjee – un musicien pas comme les autres

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : mars 20th, 2011

Extraits du concert de sarod donné par Prattyush Banerjee à Amsterdam il y a près d’un an, le 29 avril 2010 au Tropentheater.
À cette époque, nous étions en pleine panique volcanique. Aujourd’hui, nos angoisses sont d’un tout autre ordre…

Ces images, filmées à main levée avec mon appareil photo, ont été mises en ligne sur YouTube par l’artiste lui-même, qui les a donc jugées suffisamment représentatives. Il n’est jamais évident pour l’auditeur de rentrer dans un morceau en cours d’élaboration. Quand il s’agit d’une musique aussi complexe que celle-ci, il importerait de suivre attentivement la trajectoire musicale sur toute sa longueur pour en saisir la cohérence.

Prattyush Banerjee, sarod | Ashish Paul, tabla – Raga Desh – Rupak taal (7 temps)
Prattyush Banerjee est disciple de Buddhadev Das Gupta. Ashish Paul est disciple d’Anindo Chatterjee.
Ce qui me plaît chez Prattyush, c’est entre autres caractéristiques, le mélange de cérébralité et de sensualité qui anime sa musique. Comme toujours, c’est dans les passages les moins rapides que l’on peut entendre cela.

Prattyush Banerjee, sarod | Ashish Paul, tabla – Raga Desh – Teentaal (16 temps)

Improvisations sur le thème du choral Jésus que ma joie demeure de Jean-Sébastien Bach par Prattyush Banerjee, sarod | Ashish Paul, tabla.

La tanpura est tenue par (la flûtiste) Aura Rascon.

Je n’entrerai pas ici dans la genèse de cette musique hybride ; il faudrait remonter loin puisque Buddhadev Das Gupta, a depuis des décennies exploré le rapprochement entre d’une part des thèmes de musique occidentale et d’autre part les ragas et les techniques d’improvisation de la musique classique indienne. En digne successeur, Prattyush prolonge et approfondit cette démarche unique, risquée, mais féconde bien que peu ou mal comprise.
L’an dernier, dans le cadre de son bisannuel Festival Bach à Leut, Hugo Haeghens, directeur du Centre Culturel de Maasmechelen, en Belgique, avait invité Prattyush pour un programme de musique classique indienne au sarod entièrement basé sur des thèmes de Jean-Sébastien Bach.

Voici ce que Prattyush Banerjee lui-même avait écrit à ce sujet :

The sarode is one of the very well known stringed instruments in the world of Indian Raga Music and is perhaps only second to sitar in terms of popularity. However, even as it finds its place in today’s global music, there are major limitations in its construction and playability that restrict wider application in various kinds of music. Firstly, being a fretless instrument staccato notes are most difficult to play. Also, because of a tapering fingerboard, notes in the high register are played with great difficulty. Like most other Indian instruments, playing double stops or harmony notes also become quite impossible. Last but not the least, since all Indians study music from a fixed tonic, the concept of transpositions is very alien to us and an utmost difficult idea on the sarode. Such shortcomings together with my personal inadequacies as a musician make the task of decoding Bach’s music and reproducing it on my instrument truly Herculean.

I am not trying to play the original pieces (which are impossible in any case) but attempting to draw similarities between some of his music and our Indian Ragas. Firstly, I have framed my alaap (adlib introductory part) based on some lines from a Bach piece. Further, I have also adapted some of his key lines or phrases, transforming them into a bandish (compositions set to a rhythm cycle). The improvisational portions basically, follow the Indian mode, with vistar, taans and tihais all set to the chosen taal (rhythm cycle) together with tabla accompaniment.

I present this recital with total humility and submission to the great tradition of European classical music and offer my apologies in advance to all who might not find my attempts acceptable.

Item 1 The Prelude in C Major has impressed me from a very early age. It was in fact my teacher, Pandit Buddhadev Das Gupta who first drew our attention to the 12-123-123 rhythmic structure. While Bach proceeded along a chord progression I have tried to traverse through key phrases of different ragas, the changes sometimes smooth and soothing but often, rather harsh and sudden. For those who would be interested, the ragas I cover are, Rageshree, Gorakh Kalyan, Desh, Shyam Kalyan, Jaijaiwanti, Bageshree, Malkauns, Kaunsi Kanhra, Yaman, Puriya, Bhatiyar, Hindol, Kalavati and finally Bhairavi. This piece is without tabla accompaniment.

Item 2 Bach’s chorale, Jesu, Joy of Man’s Desiring has great similarities with a certain version of the raga Tilak Kamod. I have more or less kept the opening lines of the piece intact with minor adjustments to fit it into a jhaptaal (10 beats) bandish with tabla accompaniment. The alaap and jor have the flavour of the original Bach piece as well.

Item 3 The opening line from Toccata in C-minor (BWV 911) becomes a fast composition in teentaal (16 beats) with tabla accompaniment. The raga closest to this is Kirwani, the harmonic minor scale in India with a touch of the flattened fifth and seventh. This also opens with a short alaap and jor.

Item 4 My source is the violin sonata, BWV 1017 (Part 3). It has a strong essence of raga Shudh Bilawal and Yamani Bilawal. However, the grand poise on the major seventh (in an almost hidden glide from the fifth) and a sudden introduction of the flat seventh (giving us a flavour of raga Khamaj) as also a the flat fifth (a tinge of Yaman) is a unique combination and the resultant mood, in my humble opinion, is unheard of in any known Indian raga. In fact, I may safely add that a new raga is born right here. This obviously reiterates the relevance and greatness of Bach and so much so, that his works continue to inspire musicians separated by several thousand kilometers and generations. Here I play a short alaap followed by a medium tempo bandish set to rupaktaal (7 beats).

[Si quelqu'un souhaite que je traduise ce texte, je le ferai volontiers.]

Le printemps arrive : Novosibirsk −9º | Ulaan Baatar −5º.

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : mars 18th, 2011

Message reçu ce matin de Shanghai. je ne résiste pas au plaisir de le partager tel quel :
«
Ni hao,(orthographe non garantie)
deuxième et dernière journée à Shanghai, de retour d’une marche d’une heure dans les rues grouillantes.

Il faut vite quitter Nian Jing rd, avenue piétonne où sont les hôtels pour occidentaux et tout ce qui va avec, magasins de luxe et marques qui inondent la planète de leurs marchandises futiles et clinquantes, fast food, et raccoleurs en tous genres, (« hello! watch,bags,dvd,ipod,ladies,masage,sex…. »), et prendre la première ruelle et en 10 mètres on change de monde.

Echoppes minuscules, regroupées par quartiers spécialisés, avec toujours un recoin où l’on mange, quelle que soit l’heure, des véhicules dans tous les sens, vélos, motos, scooters pour la plupart électriques, donc silencieux, qui vous surprennent toujours, venant de partout, sur la chaussée, à contre sens, sur le trottoir.

Le piéton ici est au bas de l’échelle de priorité. Le plus gros, le plus audacieux, le plus déterminé, celui qui a l’avertisseur sonore le plus puissant, passe d’abord.
J’ai divagué dans le quartier des vendeurs d’outillage, de pièces mécaniques.
On trouve là de tout, c’est inimaginable, et en quantité gigantesque. Roulements, courroies, moteurs, engrenages, pompes, manomètres, contacteurs, disjoncteurs, tuyaux, plaques, câbles, boîtiers, etc, etc.

Il y a de quoi approvisionner le monde entier, et d’ailleurs le monde entier vient ici s’approvisioner.

Avant hier soir, a l’arrivée, j’étais bien fatigué, mais surtout mort de faim.
J’ai été dans un restaurant situé au 5ème étage d’un batiment dévolu à la restauration.
Immense lieu divisé en petits compartiments séparés par des cloisons. Des centaines de gens mangent, s’empiffrent de plats les plus divers, boivent, parlent, crient, dans un brouhaha étonnant.

Personne ne parle autre chose que le chinois, heureusement les menus sont agrémentés de photos, pas toujours explicites, donc on a droit à des surprises, bonnes et quelques fois mauvaises.
Mais qu’importe,il n’est d’ailleurs pas toujours facile d’identifier ce qu’il y a dans l’assiette, les Chinois mangent tout, animaux, plantes, insectes, légumes, herbes, fruits bouillis, grillés, sautés, rôtis, farcis, à la vapeur… avec beaucoup d’épices.
Au final un régal et le ventre bien rempli pour une somme dérisoire.

Voila un aperçu de mon escale à Shanghai. Je retourne dans ma chambre, quelques gammes et arpèges en do mineur avant une sieste en dodo certainement mineur aussi, avant une longue nuit de retour vers Paris.
Départ 23h45 locales, 16h45 en heure flamande, arrivée prévue à 5h30 à cdg, après un long survol de la Chine, Mongolie, Sibérie, entin tu connais une partie de la route.

Le temps se réchauffe un peu en Sibérie à cette saison. À l’aller, de jour, on voyait bien les immensités enneigées et les fleuves gelés, mais il ne faisait pas trop froid: Novosibirsk −9º | Ulaan Baatar −5º.

Salut,
R.
»

Nayan Ghosh in concert

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : mars 7th, 2011

Nayan Ghosh in concert in Antwerp | Photo Béa Didier
Lors de son concert à Anvers samedi dernier, Nayan Ghosh a joué R. Shuddh Kalyan, puis R. Jog et une composition impromptue en Khamaj, le tout d’une superbe facture, porté par l’accompagnement incisif de Prabhu Edouard au tabla. Public nombreux et satisfait. | Photo Béa Didier

Le premier concert d’une tournée peut difficilement être le meilleur. Il me semble que l’atmosphère était moins détendue, aussi à cause de l’idée un peu saugrenue d’un double concert, jazz et musique classique indienne. Tout s’est très bien passé finalement, le pubic était nombreux, mais il régnait une certaine électricité. Je crois aussi que R. Puriya Kalyan, avec son tétrachorde inférieur distendu par la seconde augmentée (komal ri – shuddh ga) et sa quarte augmentée (tivra ma) n’est pas de nature à m’inspirer la sérénité. Je déraille sans doute, mais j’ai l’impression de sentir cela dans la photo ci-dessous.

Nayan Ghosh in concert in Maasmechelen | Photo Cees Van De Ven
Nayan Ghosh en concert à Maasmechelen jeudi. C’est Darshan Kumari qui joue de la tanpura | Photo Cees Van De Ven
Je n’ai pas de photo du concert d’Amsterdam qui était encore plus convaincant que les deux autres (je n’ai malheureusement pas été à Utrecht où il a, paraît-il magnifiquement, joué Yaman Kalyan). Au programme du concert d’Amsterdam, un superbe raga Multani puis un très plaisant Dadra en seconde partie agrémenté par divers épisodes d’improvisations très originales, aussi bien rythmiquement que mélodiquement, comme par exemple des phrases en teental superposées aux 6 temps de dadra. L’accompagnement de Prabhu, une fois de plus, a été apprécié et loué chaudement, aussi bien sur la scène que dans la salle.

Au moment où j’écris ces lignes, ces musiciens s’installent sur la scène de l’Oosterpoort à Groningen. Pourvu qu’il y ait un peu plus de monde que la dernière fois que j’y suis passé avec Prattyush et Ashish : nous étions moins de 10 personnes dans la salle.

Nayan Ghosh upcoming tour : 7 concerts in BE & NL

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : février 22nd, 2011

Nayan Ghosh – Sitar & Prabhu Edouard – Tabla
seront en concert à partir de la semaine prochaine en Belgique et aux Pays-Bas (dates et lieux ci-dessous).

Two-in-one Pandit : Nayan Ghosh (1956) est une figure exceptionnelle de la scène musicale classique indienne en ceci qu’il est reconnu par ses pairs comme maître autant du tabla, instrument à percussion sur lequel il a accompagné les plus grands solistes dès son plus jeune âge, que du sitar, instrument à cordes emblématique de la musique indienne, où la concurrence pourtant ne manque pas.
Nayan Ghosh est le fils du légendaire tabliste Nikhil Ghosh et le neveu de Pannalal Ghosh qui a donné ses lettres de noblesse à la flûte en en faisant un instrument de concert. Il ne le signale pas dans sa notice biographique, il est aussi le grand frère de Dhruba Ghosh, joueur de sarangi.

CONCERTS
3-03-2011 | 20:00 | Maasmechelen (Belg.)
Cultureel Centrum |
Double bill concert| 2nd part :
Vijay Iyer – piano & Rudresh Mahantappa – sax

4-03-2011 20:30 Utrecht (Neth.) | Rasa

5-03-2011 | 20:30 | Antwerpen (Belg.) | Zuiderpershuis

6-03-2011 | 15:00 | Amterdam (Neth.) | Tropentheater |

7-03-2011 | 20:15 | Groningen (Neth.) | Oosterpoort |

11-03-2011 | Den Haag (Neth.) | Korzo |

13-03-2011 | Middelburg (Neth.) | Zeeuwse Concertzaal

Nayan Ghosh sera accompagné par Prabhu Edouard, disciple de Shankar Ghosh, dont l’horizon musical ne connaît ni frontières ni concessions. Qu’on en juge par l’éclectisme de (quelques-unes de) ses coopérations : Jordi Savall, Nguyen Lê, Mario Laghina, Moriba Koïta, Saïd Shraïbi, Kudsi Erguner, Jamchid Chemirani, J.-P. Drouet, et récemment Vijay Iyer et Rudresh Mahantappa !

Two-in-one Pandit
Born in 1956, Pandit Nayan Ghosh is acclaimed in India and around the world as one of India’s foremost musicians, with an unusual dimension – the only maestro with superlative command on two diverse instruments the Sitar and the Tabla. Artistic brilliance, rich repertoire and a magnificence of tone are his hallmarks. Deeply loved by the seniormost stalwarts of the music scene like Ravi Shankar, Yehudi Menuhin, Vilayat Khan, the legendary Ahmedjan Thirakwa and many others besides enjoying an unusually high level of respect from all his contemporaries and younger musicians, he is already held as an important reference source for a whole new generation of music seekers.
Son and disciple of the 20th century Tabla wizard Nikhil Ghosh and nephew of Pannalal Ghosh, “the Father of Indian Classical Flute”, Nayan has inherited the rich and learned legacy from his five or six predecessors and carries it with a dignity and grace that is rare.
His sitar recitals sparkle with intense melodiousness and rich delineations, bringing out the depth and the true spirit of the raga. His judicious balance of the gayaki (vocalisation) and the tantrakari (instrumentation) elements reveal his unswerving focus on musical form and beauty.

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Two-in-one Pandit
Voor meester Nayan Ghosh (1956) zijn alleen superlatieven genoeg. Hij wordt beschouwd als een van de beste muzikanten uit India, niet alleen door het journaille, maar ook door grootheden als Ravi Shankar, en de inmiddels overleden Vilayat Khan en Yehudi Menuhin. Hij is zowel fenomenaal speler op de sitar als op de tabla.
De sitarconcerten van Nayan Ghosh staan bekend als sprankelend en buitengewoon melodieus. Hij weet met zijn intense spel vol rijke schakeringen de diepte en de geest van iedere raga als geen ander naar boven te brengen. Hier geldt: geen glans zonder diepgang.
Nayan Ghosh wordt begeleid door Prabhu Edouard tablavirtuoos zonder grenzen, leerling van Shankar Ghosh. Als veelzijdige percussionist werkte hij ook samen met Jordi Savall, Nguyen Lê, Mario Laghina, Moriba Koïta, Saïd Shraïbi, Kudsi Erguner, Jamchid Chemirani, J.-P. Drouet, en onlangs met Vijay Iyer en Rudresh Mahantappa !

Jimmy Giuffre – Charles Mingus

Posté dans divers, ÉCOUTER, ENTENDRE par kerbacho - Date : février 21st, 2011

Jimmy Giuffre – Pony Express [extrait de Western suite (1958) ]

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Jimmy Giuffre (sax tenor), Jim Hall (guitare), Ralph Peña (b), Bob Brookmeyer (trombone)

Charles Mingus - A Foggy Day [extrait de Pithecanthropus Erectus (1956)]

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Charles Mingus (contrebasse), Mal Waldron (piano), Jackie McLean (sax alto), J.R. Monterose (sax ténor), Willie jones (batterie)
Juul Anthonissen
Je n’ai découvert Jimmy Giuffre et Charles Mingus qu’assez tard, au début des années 80 (dans une collection de disques réunie par Juul Anthonissen (photo ci-contre, par Jos Knaepen), reconnaissance éternelle). Je les ai aussitôt appréciés, sans réserve, mais séparément. Un hasard de l’informatique a mis en présence ces deux morceaux qui appartiennent incontestablement au même genre musical, le jazz de la fin des années 50.

À peu près contemporains, tous deux de musiciens de jazz américains, et pourtant l’essentiel de leurs deux langages n’est-il dans ce qui les distingue, voire ce qui le sépare, ou même ce qui les oppose et non pas dans ce qu’ils ont en commun ?

La frontière que je crois voir passer entre les deux poétiques musicales est-elle bien réelle ? Si elle existe, relève-t-elle de contingences qu’on appelle, à tort, communément « raciales » (je mets des guillemets pour indiquer en raccourci que les prétendues races n’existent pas), ou s’agit-il de contingences strictement culturelles ?
Il est si tentant de penser que la musique de Mingus est ce qu’elle est en raison de ses origines, de la couleur de sa peau, de la conformation de sa boîte crânienne, de la texture de sa chevelure et autres balivernes revenues à la mode, et encore plus tentant d’entendre dans la musique de Giuffre la paleur de sa peau. Et le dérapage n’est pas loin quand surgissent les critères de qualité associés à de telles catégorisations.
Je suis abasourdi par le nombre de fois que je lis et j’entends les mots « race » et « racial » sans que personne ne songe plus à préciser que ces mots sont vides de sens. Les races n’existent pas.

Il y a peu de guitaristes (de jazz) avec lesquels je me sens bien. Jim Hall en est.
Il y a peu de trombonistes (de jazz) avec lesquels je me sens bien. Bob Brookmeyer en est. Chaque fois que je l’entends, j’ai envie que ça continue. Longtemps.
Idem pour Mingus, même si de façon générale je suis moins sensible à ses complices sur cet enregistrement, chaque fois que je l’entends avec sa joyeuse bande, son troupeau même (j’emploie ce mot sans connotation péjorative, au contraire), je tends l’oreille. Mingus, la joie véhémente faite musique.

Merci à vous, Juul, de m’avoir permis de découvrir et aimer en même temps ces musiques et beaucoup d’autres. C’était il y a près de trente ans. Ces enregistrements étaient alors eux-mêmes vieux de plus de vingt ans. Est-ce ainsi que les hommes vivent et leurs musiques au loin les suivent ?

Paris vu d’Italie

Posté dans divers, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : février 17th, 2011

Photo Caro M. janvier 2011

Théo Boulenger — Tu voudras vivre

Posté dans divers, ÉCOUTER par kerbacho - Date : janvier 28th, 2011

Il y a quelques jours, un matin avant de partir au bureau, en faisant rapidement des recherches sur la toile à l’occasion de la venue à Bruxelles de Bernard Parmegiani, je suis tombé par le plus grand des hasards sur cet enregistrement (mais c’est beaucoup plus qu’un simple enregistrement) de Théo Boulenger qui a reçu le prix Pierre Schaeffer 2010 du concours Phonurgia Nova.

Je crois qu’il n’y a rien de plus à dire. Écoutez !
Merci Théo.

Béatrix Beck

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : décembre 20th, 2010

Béatrix BeckLorsque j’ai rajouté une devise dans le chapeau de ce site, il y a près de deux ans, j’ai oublié de préciser d’où elle venait et pourquoi je l’avais mise là.

« Pas de mots plus grands que les choses » est une phrase de Béatrix Beck, reprise ici en hommage à cet écrivain, sans doute un peu oubliée aujourd’hui, qui venait de décéder fin 2008 et dont j’ai lu presque toute l’oeuvre avec beaucoup de plaisir il y a une quinzaine d’années. Malheureusement j’ai oublié dans laquelle de ses oeuvres je l’ai relevée.

J’avais été frappé par le fait que Béatrice Beck était atteinte d’amusie (elle en parle un peu dans un entretien avec Valérie Marin La Meslée pour le Magazine Littéraire). Et je pense souvent à elle à ce sujet. Cette perte de la capacité de retenir ou même de reconnaître toute mélodie n’est sans doute pas étrangère à ce qui m’attirait dans son oeuvre. Je mets ce verbe à l’imparfait car j’ignore si aujourd’hui encore j’apprécierais autant ses romans. Dans mon souvenir l’intensité de leur pouvoir évocateur et la force de son français restent intactes.
Je n’irai donc pas vérifier.

Elle souhaitait que l’on ne prononce pas le x de son nom. On dit Béatrix, comme prix ou perdrix.

Insel Hombroich (11)

Posté dans divers, REGARDER par kerbacho - Date : décembre 14th, 2010

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Alluvions

Posté dans divers, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : décembre 9th, 2010

Un des spectacles les plus étonnants de mon voyage au Japon, en juin dernier, est celui offert par la Sibérie (sauf erreur de ma part) et les méandres de ses grands fleuves. Une fois la stupeur passée, le premier mot qui m’est venu à l’esprit est « alluvions », terme de géographie appris à l’école à un âge où on se demande à quoi il pourra bien nous servir et rarement utilisé depuis.
Alluvions de la pensée, alluvions de la mémoire, alluvions de la vie.