Bahadur Khan – R. Khamaj

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : mars 31st, 2011

Dans son excellentissime émission de France Musique consacrée à ce raga, Patrick Moutal place Rag Khamaj très haut dans le firmament des mélodies indiennes.

À la fin de l’année dernière est apparue sur YouTube une interprétation remarquable de ce raga par un musicien trop peu connu à mon goût, et que je place très haut dans mon propre panthéon indien, comme le confirment d’ailleurs les quelques liens ci-dessous.

Bahadur Khan, sarod – Rag Khamaj

Bhoop Mand
Ritwik Ghatak à Anvers
Raga Mangalkauns
Bahadur Khan – le LP de la réserve de la Médiathèque
34 secondes de Bahadur Khan
Bahadur Khan – the man with the naked heart
Bahadur Khan en photo

Ecouter la musique comme la seule chose qui existe au monde

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : mars 29th, 2011

À la question de savoir si je connaissais ceci et ce que j’en pensais, je ne sais trop quoi répondre.
Je crois que je ne connaissais pas… ou alors je suis peut-être passé sur ce site comme sur tant d’autres pour l’oublier presque aussitôt.
Même s’il ne correspond pas à mon tempérament obstinément autodidacte, ce guide interactif de la musique classique indienne possède peut-être de grandes qualités pédagogiques.
Il n’est probablement pas dépourvu d’intérêt pour quelqu’un qui cherche à s’informer, et au prix où il est, il me semble que le risque est de toute façon limité. Je serais heureux que l’on m’en donne des nouvelles que je relayerais volontiers.

Quant à moi, ce que je conseillerais à un auditeur occidental pour essayer de s’imprégner de façon consciente et active de la musique indienne, c’est d’écouter de façon justement consciente et active :
- surtout ne rien faire d’autre en même temps,
- rester les yeux fermés,
- se concentrer exclusivement sur la musique en train de se faire,
- ne pas penser à autre chose que les notes elles-mêmes. Les suivre mentalement comme si c’était la seule chose qui existe au monde.
- s’interdire toute image, toute évocation, toute rêverie.

Pour cela, je recommande d’écouter du dhrupad, surtout les alap, forme ancienne, très dépouillée, charpentée très clairement, centrée sur l’exposition des caractéristiques essentielles du raga, lequel est développé avec un soin extrême (par les bons musiciens).
Je recommande par exemple les Gundecha Brothers. Leur chant est dépouillé, mais plutôt agréable et toujours très soigné (peut-être trop au goût de certains). Ses qualités facilitent la concentration sur l’énoncé musical.
L’usage d’un casque d’écoute est fortement propice lui aussi à l’immersion totale.

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Gundecha Brothers – Raga Behag – Alap – extrait du CD Sattva | Sense World Music

Réécouter plusieurs fois de suite les cinq premières minutes.
Maintenant commence l’exercice actif : il faut chanter tout en écoutant. Une seule note, toujours la même, la tonique, le SA (ou le DO) d’un bout à l’autre de l’alap.
Pas chantonner, pas murmurer, non, chanter fort et tenir la tonique avec assurance.
Ne pas chanter d’autre note que cette tonique, le SA.
Attention à la respiration, un quart d’heure, c’est long !

Ce petit exercice permet à mon avis de comprendre (ou de réapprendre ?) petit à petit (ne pas s’étonner que ça ne marche pas dès la première fois, ça peut même durer longtemps… des années peut-être) ce qu’est la musique modale, cette musique dans laquelle la tonique ne bouge pas et ne s’efface jamais, d’un bout à l’autre du morceau qui peut pourtant durer des heures, cette musique dont la plupart d’entre nous autres Occidentaux avons perdu le sens en raison de la domination multiséculaire de la polyphonie et de l’harmonie.

Chantez invariablement le bourdon, comme la tanpura et en même temps écoutez les notes chantées par les frères Gundecha. Petit à petit vous prendrez conscience du rapport entre cette tonique universelle, le SA, et les autres notes du raga. Vous sentirez physiquement les intervalles qui les lient (ou les séparent), et petit à petit se dessineront les mouvements mélodiques caractéristiques qui, dans le cadre du raga présenté, permettent de passer d’une note à une autre.

Cela ne suffit pas encore bien sûr à comprendre ce qu’est ce raga, dans ce cas Behag, mais c’est le terreau expérimental sur lequel se développeront les investigations futures.

Cet exercice très plaisant tel que je le décris, s’il est bien fait, procure un commerce quasi charnel avec le raga. Je crois qu’on peut difficilement faire plus clair, plus didactique, que le chant dhrupad des Gundecha Broz. 

Gundecha Brothers - CD Sattva - 2005

Anupama Bhagwat, sitar

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : mars 25th, 2011

YouTube n’en finit pas de charrier des pépites ! Voici une jeune sitariste très impressionnante, malgré la brièveté et la qualité limitée des enregistrements en ligne.
Apparemment Anupama Bhagwat est une musicienne accomplie, une orfèvre du sitar, douée d’une remarquable précision et d’une finesse dans le jhalla qui rappellent celles du Buddhaditya Mukherjee d’il y a 20 ou 30 ans.

Anupama Bhagwat avec Samar Saha au tabla.

Voici un exemple de ce jhalla impressionnant de densité et d’intensité (malgré la piètre qualité du son et la brièveté de l’extrait) :

On apprend sur son site qu’elle est une disciple de Bimalendu Mukherjee, le père et gourou de Buddhaditya Mukherjee. Tout s’explique…

Anupama Bhagwat

On trouve sur YouTube un autre extrait de jhalla impressionnant, avec le remarquable tabliste Salar Nader.

The Padma Shri has lost its glory: Buddhadeb

Posté dans divers, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : mars 23rd, 2011

Sarodia Pt Buddhadeb Dasgupta is known to speak his mind. On a warm summer morning, he agreed to engage in a candid conversation with CT about missing out on life’s opportunities, not being able to work with Satyajit Ray and being snubbed by critics, most part of his life

source : http://timesofindia.indiatimes.com/

You could have been a part of Satyajit Ray’s « Pather Panchali ». What happened exactly?
One day, as I was coming back from office, I noticed a taxi waiting outside my home with a Bengali gentleman, in dhuti panjabi, inside. My friend, photographer Subrata Mitra, asked if I would play for a film that Satyajit babu was working on. In those days, we could do nothing without the permission of our gurus. I said ‘no’ because my guru, Pt Radhika Mohan Moitra, had expressed his displeasure at this. That gentleman in the taxi was Satyajit Ray. I really regret that this happened because of my gurubhakti! I consider it as part of my gurudakshina.

Did you get any opportunities to score music for films after this incident?
No. It needs a lot of prospecting. And frankly, at this age, I neither have the time, nor the mood for doing such a thing.

Do you feel that you started experimenting with Rabindrasangeet a little too early? That it would have been easier to work on them because of the copyright being lifted?
I refrained from playing Rabindrasangeet note to note. When Ustad Vilayat Khan presented the song, ‘Bhenge mor ghorer chabi’ on the sitar, I was inspired and started experimenting with Tagore’s songs. My first composition was ‘Sedin dujone dulechhinu boney’, in Raag Pilu. In 1978, I sent this tune as the concluding piece for the National Programme on All India Radio. I was slightly apprehensive as the radio panel had some eminent musicians who would frown at my audacity for having experimented with Tagore’s songs. To my utter surprise, they never challenged me! Later, Suchitra Mitra expressed her desire for doing a show with me after listening to my compositions. We performed together in 1985. I played the sarod, V Balsara was on the piano and Suchitradi on vocals. The programme got great reviews so I requested Suchitradi if we could do more such programmes and possibly, come out with an album. Strangely, she gave me the cold shoulder. After some months, she did a grand show with Ustad Amjad Ali Khan, who, incidentally, also incorporated notes from Rabindrasangeet. As luck would have it, critics started raving and it was understood he was the first to pioneer this on the sarod. Again, sadly, I missed out.

Did you, at any point of time after rejecting the Padma Shri, feel that perhaps you missed out again?
I am very happy with my decision. When I refused, I had said, ‘All these days, the Padma Shri had been awarded to people half my age, most of who, were undeserving of such great an award. Suddenly, presenting this award to me, as I head towards the cremation ground, was ridiculous.’ I remember telling them that if I accept this now, I would become a comic figure to the whole music community. I think, the Padma Shri has lost its glory. If someone has to qualify for the Padma Shri, he has to have the advantage of the right channels.

Channels?
Either a very powerfully placed government employee has to recommend your name. Or the community you belong to, has to vociferously push you forward. The state government’s support also helps, sometimes.

How do you think Bengal, as a state, has valued classical musicians in comparison to other states?
Bengali classical musicians have been skimpily appreciated. In other states like Maharashtra and some South Indian states, the whole community will back you if you happen to be in the race for the Padma Shri. I remember Bhimsen Joshi once leapt on to the stage to tune the tanpura of a young performer.

Do you think that it is the job of a classical musician to entertain as well?
Not at all! There have been musicians who have been extroverts on the stage, playing to the audience for an applause. Entertain? Yes, but only by appealing to the hearts of the listeners.

Some critics of today might not agree with what you say. They call you a recluse…
I have never tried to rebel against criticisms despite being unfairly judged. Neither have I said anything politically incorrect nor have I desisted from saying certain unpalatable truths. Unlike other musicians, I had a regular job, and a very unmusical one too. So I couldn’t mingle with the music fraternity.

Were you in some kind of a comfort zone, then?

My regular job (in a power distribution company) earned me my daily bread. Judging by the way Bengali musicians and artistes have been treated so far, I would never have been able to live comfortably if I didn’t have this job. I had to do it because I was afraid of starving to death. Any other musician, given my circumstances, would have perished. Ustad Ali Akbar Khan, Pt Ravi Shankar, etc were definitely more courageous, had circumstances in their favour and the required amount of time to devote to music. Music is a very jealous task mistress. However much I rant against my job, it did give me the courage to jump into music as a whole time career at 55. And at that age, how much fame can you attain? Half your life has gone!

The first two parts of your autobiography are out. When can we expect the third?
I never consciously tried to be a writer. I write just as I speak. I am working on the third part and it should be out soon.

Ravi Shankar – Raga Malkauns

Posté dans CARNATIC, divers, ÉCOUTER, ENTENDRE, HINDOUSTAN, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : mars 22nd, 2011



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Raga Malkauns – Alap – par Ravi Shankar (1966)



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Raga Malkauns – Jod – par Ravi Shankar (1966)

Depuis que j’ai vu (en film – merci Klaas !) le ballet de Maurice Béjart sur cette musique, je ne peux plus l’écouter sans voir les images extraordinaires de cette chorégraphie exceptionnelle.

Contrairement à ce qui m’arrive d’habitude dans ces cas-là, je ne me rabats pas sur la musique pour mieux rejeter les images intruses. J’apprécie beaucoup cette association jusqu’alors inédite, car la chorégraphie a donné une dimension à la musique que pour moi elle n’avait pas. Une dimension au sens fort du terme (3e, 4e dimension), mais que je ne saurais exprimer de façon appropriée tant ce phénomène est mystérieux. Comme si les sons de Ravi Shankar avaient été faits pour les mouvements de Béjart et la manière de les filmer. Comme si la musique avait été faite après… alors que c’est évidemment l’inverse.

Voici donc l’extrait du ballet Bhakti pour lequel Maurice Béjart s’est appuyé génialement sur l’alap de Malkauns par Ravi Shankar. Sur YouTube, c’est le 2e extrait consacré à Rama.

Le saucissonnage du film de Béjart sur YouTube est proprement catastrophique car il en dénature le montage.

Je ne résiste pas cependant au plaisir d’enchaîner ici les autres extraits disponibles, non sans recommander de visionner la totalité du film. Car au-delà de la beauté indéniable de la chorégraphie elle-même, le film, ses images et plus particulièrement son montage, apportent une dimension propre à côté de laquelle il serait dommage de passer.


Rama (1)


Rama (3)


Krishna (1)


Krishna (2)


Shiva (1)


Shiva (2)


Shiva (3)


Générique de fin du film éponyme sur le ballet Bhakti. L’absence de toute mention de la musique et des musiciens est stupéfiante.


Pas-de-deux du ballet Bhakti (ceci n’est pas un extrait du film)

Prattyush Banerjee – un musicien pas comme les autres

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : mars 20th, 2011

Extraits du concert de sarod donné par Prattyush Banerjee à Amsterdam il y a près d’un an, le 29 avril 2010 au Tropentheater.
À cette époque, nous étions en pleine panique volcanique. Aujourd’hui, nos angoisses sont d’un tout autre ordre…

Ces images, filmées à main levée avec mon appareil photo, ont été mises en ligne sur YouTube par l’artiste lui-même, qui les a donc jugées suffisamment représentatives. Il n’est jamais évident pour l’auditeur de rentrer dans un morceau en cours d’élaboration. Quand il s’agit d’une musique aussi complexe que celle-ci, il importerait de suivre attentivement la trajectoire musicale sur toute sa longueur pour en saisir la cohérence.

Prattyush Banerjee, sarod | Ashish Paul, tabla – Raga Desh – Rupak taal (7 temps)
Prattyush Banerjee est disciple de Buddhadev Das Gupta. Ashish Paul est disciple d’Anindo Chatterjee.
Ce qui me plaît chez Prattyush, c’est entre autres caractéristiques, le mélange de cérébralité et de sensualité qui anime sa musique. Comme toujours, c’est dans les passages les moins rapides que l’on peut entendre cela.

Prattyush Banerjee, sarod | Ashish Paul, tabla – Raga Desh – Teentaal (16 temps)

Improvisations sur le thème du choral Jésus que ma joie demeure de Jean-Sébastien Bach par Prattyush Banerjee, sarod | Ashish Paul, tabla.

La tanpura est tenue par (la flûtiste) Aura Rascon.

Je n’entrerai pas ici dans la genèse de cette musique hybride ; il faudrait remonter loin puisque Buddhadev Das Gupta, a depuis des décennies exploré le rapprochement entre d’une part des thèmes de musique occidentale et d’autre part les ragas et les techniques d’improvisation de la musique classique indienne. En digne successeur, Prattyush prolonge et approfondit cette démarche unique, risquée, mais féconde bien que peu ou mal comprise.
L’an dernier, dans le cadre de son bisannuel Festival Bach à Leut, Hugo Haeghens, directeur du Centre Culturel de Maasmechelen, en Belgique, avait invité Prattyush pour un programme de musique classique indienne au sarod entièrement basé sur des thèmes de Jean-Sébastien Bach.

Voici ce que Prattyush Banerjee lui-même avait écrit à ce sujet :

The sarode is one of the very well known stringed instruments in the world of Indian Raga Music and is perhaps only second to sitar in terms of popularity. However, even as it finds its place in today’s global music, there are major limitations in its construction and playability that restrict wider application in various kinds of music. Firstly, being a fretless instrument staccato notes are most difficult to play. Also, because of a tapering fingerboard, notes in the high register are played with great difficulty. Like most other Indian instruments, playing double stops or harmony notes also become quite impossible. Last but not the least, since all Indians study music from a fixed tonic, the concept of transpositions is very alien to us and an utmost difficult idea on the sarode. Such shortcomings together with my personal inadequacies as a musician make the task of decoding Bach’s music and reproducing it on my instrument truly Herculean.

I am not trying to play the original pieces (which are impossible in any case) but attempting to draw similarities between some of his music and our Indian Ragas. Firstly, I have framed my alaap (adlib introductory part) based on some lines from a Bach piece. Further, I have also adapted some of his key lines or phrases, transforming them into a bandish (compositions set to a rhythm cycle). The improvisational portions basically, follow the Indian mode, with vistar, taans and tihais all set to the chosen taal (rhythm cycle) together with tabla accompaniment.

I present this recital with total humility and submission to the great tradition of European classical music and offer my apologies in advance to all who might not find my attempts acceptable.

Item 1 The Prelude in C Major has impressed me from a very early age. It was in fact my teacher, Pandit Buddhadev Das Gupta who first drew our attention to the 12-123-123 rhythmic structure. While Bach proceeded along a chord progression I have tried to traverse through key phrases of different ragas, the changes sometimes smooth and soothing but often, rather harsh and sudden. For those who would be interested, the ragas I cover are, Rageshree, Gorakh Kalyan, Desh, Shyam Kalyan, Jaijaiwanti, Bageshree, Malkauns, Kaunsi Kanhra, Yaman, Puriya, Bhatiyar, Hindol, Kalavati and finally Bhairavi. This piece is without tabla accompaniment.

Item 2 Bach’s chorale, Jesu, Joy of Man’s Desiring has great similarities with a certain version of the raga Tilak Kamod. I have more or less kept the opening lines of the piece intact with minor adjustments to fit it into a jhaptaal (10 beats) bandish with tabla accompaniment. The alaap and jor have the flavour of the original Bach piece as well.

Item 3 The opening line from Toccata in C-minor (BWV 911) becomes a fast composition in teentaal (16 beats) with tabla accompaniment. The raga closest to this is Kirwani, the harmonic minor scale in India with a touch of the flattened fifth and seventh. This also opens with a short alaap and jor.

Item 4 My source is the violin sonata, BWV 1017 (Part 3). It has a strong essence of raga Shudh Bilawal and Yamani Bilawal. However, the grand poise on the major seventh (in an almost hidden glide from the fifth) and a sudden introduction of the flat seventh (giving us a flavour of raga Khamaj) as also a the flat fifth (a tinge of Yaman) is a unique combination and the resultant mood, in my humble opinion, is unheard of in any known Indian raga. In fact, I may safely add that a new raga is born right here. This obviously reiterates the relevance and greatness of Bach and so much so, that his works continue to inspire musicians separated by several thousand kilometers and generations. Here I play a short alaap followed by a medium tempo bandish set to rupaktaal (7 beats).

[Si quelqu'un souhaite que je traduise ce texte, je le ferai volontiers.]

Le printemps arrive : Novosibirsk −9º | Ulaan Baatar −5º.

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : mars 18th, 2011

Message reçu ce matin de Shanghai. je ne résiste pas au plaisir de le partager tel quel :
«
Ni hao,(orthographe non garantie)
deuxième et dernière journée à Shanghai, de retour d’une marche d’une heure dans les rues grouillantes.

Il faut vite quitter Nian Jing rd, avenue piétonne où sont les hôtels pour occidentaux et tout ce qui va avec, magasins de luxe et marques qui inondent la planète de leurs marchandises futiles et clinquantes, fast food, et raccoleurs en tous genres, (« hello! watch,bags,dvd,ipod,ladies,masage,sex…. »), et prendre la première ruelle et en 10 mètres on change de monde.

Echoppes minuscules, regroupées par quartiers spécialisés, avec toujours un recoin où l’on mange, quelle que soit l’heure, des véhicules dans tous les sens, vélos, motos, scooters pour la plupart électriques, donc silencieux, qui vous surprennent toujours, venant de partout, sur la chaussée, à contre sens, sur le trottoir.

Le piéton ici est au bas de l’échelle de priorité. Le plus gros, le plus audacieux, le plus déterminé, celui qui a l’avertisseur sonore le plus puissant, passe d’abord.
J’ai divagué dans le quartier des vendeurs d’outillage, de pièces mécaniques.
On trouve là de tout, c’est inimaginable, et en quantité gigantesque. Roulements, courroies, moteurs, engrenages, pompes, manomètres, contacteurs, disjoncteurs, tuyaux, plaques, câbles, boîtiers, etc, etc.

Il y a de quoi approvisionner le monde entier, et d’ailleurs le monde entier vient ici s’approvisioner.

Avant hier soir, a l’arrivée, j’étais bien fatigué, mais surtout mort de faim.
J’ai été dans un restaurant situé au 5ème étage d’un batiment dévolu à la restauration.
Immense lieu divisé en petits compartiments séparés par des cloisons. Des centaines de gens mangent, s’empiffrent de plats les plus divers, boivent, parlent, crient, dans un brouhaha étonnant.

Personne ne parle autre chose que le chinois, heureusement les menus sont agrémentés de photos, pas toujours explicites, donc on a droit à des surprises, bonnes et quelques fois mauvaises.
Mais qu’importe,il n’est d’ailleurs pas toujours facile d’identifier ce qu’il y a dans l’assiette, les Chinois mangent tout, animaux, plantes, insectes, légumes, herbes, fruits bouillis, grillés, sautés, rôtis, farcis, à la vapeur… avec beaucoup d’épices.
Au final un régal et le ventre bien rempli pour une somme dérisoire.

Voila un aperçu de mon escale à Shanghai. Je retourne dans ma chambre, quelques gammes et arpèges en do mineur avant une sieste en dodo certainement mineur aussi, avant une longue nuit de retour vers Paris.
Départ 23h45 locales, 16h45 en heure flamande, arrivée prévue à 5h30 à cdg, après un long survol de la Chine, Mongolie, Sibérie, entin tu connais une partie de la route.

Le temps se réchauffe un peu en Sibérie à cette saison. À l’aller, de jour, on voyait bien les immensités enneigées et les fleuves gelés, mais il ne faisait pas trop froid: Novosibirsk −9º | Ulaan Baatar −5º.

Salut,
R.
»

Nayan Ghosh in concert

Posté dans divers, ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : mars 7th, 2011

Nayan Ghosh in concert in Antwerp | Photo Béa Didier
Lors de son concert à Anvers samedi dernier, Nayan Ghosh a joué R. Shuddh Kalyan, puis R. Jog et une composition impromptue en Khamaj, le tout d’une superbe facture, porté par l’accompagnement incisif de Prabhu Edouard au tabla. Public nombreux et satisfait. | Photo Béa Didier

Le premier concert d’une tournée peut difficilement être le meilleur. Il me semble que l’atmosphère était moins détendue, aussi à cause de l’idée un peu saugrenue d’un double concert, jazz et musique classique indienne. Tout s’est très bien passé finalement, le pubic était nombreux, mais il régnait une certaine électricité. Je crois aussi que R. Puriya Kalyan, avec son tétrachorde inférieur distendu par la seconde augmentée (komal ri – shuddh ga) et sa quarte augmentée (tivra ma) n’est pas de nature à m’inspirer la sérénité. Je déraille sans doute, mais j’ai l’impression de sentir cela dans la photo ci-dessous.

Nayan Ghosh in concert in Maasmechelen | Photo Cees Van De Ven
Nayan Ghosh en concert à Maasmechelen jeudi. C’est Darshan Kumari qui joue de la tanpura | Photo Cees Van De Ven
Je n’ai pas de photo du concert d’Amsterdam qui était encore plus convaincant que les deux autres (je n’ai malheureusement pas été à Utrecht où il a, paraît-il magnifiquement, joué Yaman Kalyan). Au programme du concert d’Amsterdam, un superbe raga Multani puis un très plaisant Dadra en seconde partie agrémenté par divers épisodes d’improvisations très originales, aussi bien rythmiquement que mélodiquement, comme par exemple des phrases en teental superposées aux 6 temps de dadra. L’accompagnement de Prabhu, une fois de plus, a été apprécié et loué chaudement, aussi bien sur la scène que dans la salle.

Au moment où j’écris ces lignes, ces musiciens s’installent sur la scène de l’Oosterpoort à Groningen. Pourvu qu’il y ait un peu plus de monde que la dernière fois que j’y suis passé avec Prattyush et Ashish : nous étions moins de 10 personnes dans la salle.