Retrouver Jonathan & Matteo : plaisir physique et intellectuel

Posté dans divers, ÉCOUTER, ENTENDRE, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : février 23rd, 2010

Merveilleuse soirée de spectacle de Jonathan Burrows & Matteo Fargion au Centre Culturel de Maasmechelen avec Cheap Lecture (créé l’an dernier au Chateau Vilain XIIII à Leut) et en première partie le très ludique A Not Very Subtle Representation of Resilience through Dance aka the Cow Peace.
Quelle combinaison de simplicité et de transparence, de rigueur et de profondeur, d’honnêteté foncière, de roublardise et de naïveté !

« Cheap lecture
Geselecteerd voor Het Theaterfestival 2009.
Cheap Lecture is een nieuwe creatie, een titel die verwijst naar o.a. twee werken van John Cage: Lecture on Nothing en Cheap Imitation, die Jonathan en Matteo sterk hebben beïnvloed. Cheap Lecture werd tevens geïnspireerd door de authentieke Nannette Streicher fortepiano van Kasteel Vilain XIIII (1826), een instrument waarop hun beider held Franz Schubert, voor wiens muziek ze al decennialang en nog steeds een grote liefde koesteren, misschien ooit speelde.
Cheap Lecture werd gemaakt in opdracht van cc maasmechelen en dans in Limburg en ging in cc maasmechelen in première. »

Cette pièce qui m’avait laissé sur ma faim l’an dernier m’a entièrement conquis ce soir. Quel privilège de pouvoir la revoir à un an d’intervalle !

Deux artistes puissants, courageux et touchants. Une organisation exemplaire. Mais pourquoi n’y a-t-il pas plus de 10 spectateurs ?

Jonathan Burrows remet ça demain soir avec la danseuse Chrysa Parkinson.

La Femme Sans Tête

Posté dans divers, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : février 21st, 2010

Kudamaloor Janardanan – flûte carnatique à Anvers

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : février 18th, 2010

Concert de flûte carnatique à Anvers, au Zuiderpershuis le 26 février.

Le musicien se produit le 25 février 2010 au Tropentheater à Amsterdam.

Le nom des accompagnateurs n’a pas été annoncé. La présence d’un joueur de tabla n’est pas très fréquente en musique carnatique classique, mais elle n’est pas exceptionnelle non plus.

Le passager sans tête et les hydronymes

Posté dans divers, MOTS, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : février 14th, 2010

Quand j’étais gamin, j’ai eu le privilège de partir en vacances l’été avec certains de mes oncles et tantes. J’adorais ces longs voyages sur les départementales de France au cours desquels je notais sur un carnet le nom des villes et des villages traversés, ainsi que des fleuves et des rivières quand ils étaient indiqués. Ces litanies où les noms de saints et de saintes se mêlaient aux toponymes païens sonnaient comme de la poésie à mes oreilles. Je notais aussi le numéro de département des voitures que nous croisions ou dépassions, faisant du Perec peut-être sans le savoir.
Aujourd’hui encore, je suis toujours un peu déçu quand, sur la route, au passage d’une rivière, il n’y a pas de panneau pour l’identifier. À l’inverse, je me réjouis de retrouver des noms familiers ; ainsi chaque fois que je vais à Cologne, je me réjouis de passer sur un petit pont où l’autoroute croise l’Inde (un affluent de la Rur puis du Rhin, qui prend sa source en Belgique).

Il existe près de Dijon une rivière ou un ruisseau, dont le nom est La Femme sans tête et c’est au panneau qui l’indique que je pense en découvrant cette photo (plutôt décoiffante). C’est aussi le titre du premier recueil de collages (1929) de Max Ernst : La femme 100 têtes. Je me suis toujours demandé s’il y avait un rapport entre le nom de cette rivière et cette oeuvre (probablement essentielle dans l’histoire de l’art, certainement pour moi-même).

Photo Antoine M.

Sur l’autoroute qui conduit vers le sud-est de la France, je suis passé souvent en voiture à côté du panneau qui signale ce cours d’eau. Un jour je me suis même arrêté pour le photographier. Ma photo, dépourvue d’intérêt en elle-même, est maintenant quelque part au fond d’un carton, inaccessible en ce moment. Je la chercherai à l’occasion. Pour faire vite, j’ai eu l’idée d’aller chercher le panneau avec l’extraordinaire fonction Street View dans Google Maps. Et là je me suis aperçu qu’en raison des travaux d’élargissement de l’autoroute, le panneau avait disparu !
Il semble même que la rivière elle-même ait disparu, car Google (Maps) qui trouve tout (cliquer sur le lien StreetView) ne connaît plus de ruisseau sous ce nom, seulement un « Canal Femme sans tête ». J’ai arpenté l’autoroute dans les deux sens en cliquant sur Google Maps, en vain. Cela signifie-t-il que la Femme sans tête coule désormais dans des tuyaux en béton enterrés ?

Non, heureusement !
Si j’en crois ce document, la providence préfectorale a veillé au… drain :

Si ces instructions ont été respectées, elle coule toujours à l’air libre.
Un peu plus loin, sur la même autoroute, il y avait un autre panneau signalant une Sans fond ! Si ma mémoire est bonne, celui-là existe encore et je crois même l’avoir noté l’été dernier, mais je ne l’ai pas retrouvé dans StreetView…

En guise de compensation, voici un passage aquatique de la préface écrite en 1929 par André Breton pour la Femme 100 têtes de Max Ernst.

Quelques liens vers quelques collages :
http://www.tarana.be/sarod/?page_id=175
http://www.lastfm.fr/user/lalea_alea/journal
http://www.spamula.net/blog/2004/07/misfortunes_of_the_immortals_a.html
http://www.kb.nl/bc/koopman/1926-1930/c53-fr.html
http://www.art-pjm.com/fiche-actualite.php?VARchroniquesID=6

Inutile de chercher sur Google Maps le panneau « Inde » entre Aix-la-Chapelle et Cologne, car StreetView c’est pas opérationnel en Allemagne. J’ai retrouvé en revanche une photo faite par V. non loin de là, sur l’autoroute d’Aix à Cologne,  de la spectaculaire centrale thermique alimentée par le lignite de Garzweiler.

Concert d’oud turc à Bruxelles par NECATİ ÇELİK le 12 février à l’ArtBase

Posté dans divers, ÉCOUTER par kerbacho - Date : février 9th, 2010

NECATİ ÇELİK, oud turc en concert à Bruxelles
Art Base
| 12/2/2010 20h | 29 rue des Sables, 1000 Bruxelles

Et il n’y aura même pas à choisir ! On peut aller voir Pather Panchali d’abord (c’est à 18h) et écouter la musique turque après !

En écoutant ce musicien remarquable, je repense à l’excellente confrontation entendue sur France Culture il y a quelques semaines, des idées de Jordi Savall et de Kudsi Erguner au sujet de l’intonation dans la musique turque. J’ai apprécié la finesse et la fermeté de l’argumentation de Kudsi Erguner, mais pas du tout les pirouettes un peu vaniteuses de Jordi Savall. Dommage que je n’aie pas pensé à enregistrer ce que disait Kudsi Erguner, car ses propos s’appliquaient aussi à la musique indienne. On doit bien pouvoir retrouver cette émission sur les serveurs de RadioFrance, mais où ?

Quelle intonation superbe ! Et quelles nuances dans l’ornementation !

Revivre en ligne le concert de Sanjay Subrahmanyan à Bruxelles

Posté dans CARNATIC, divers, ÉCOUTER, REGARDER par kerbacho - Date : février 8th, 2010


Sanjay Subrahmanyan et Neyveli B.Venkatesh dédicacent des CD après leur concert au Théâtre de la Ville à Paris.
Au fond on distingue le profil (surexposé) de S.Varadarajan

Grâce à la persévérance de Béa D., l’organisatrice du concert donné par ces artistes quelques jours auparavant à Bruxelles, ainsi qu’aux bons soins de Paul-Jean V. qui en a fait et monté l’enregistrement, il est possible de revivre intégralement ce concert bruxellois dans des conditions satisfaisantes, en quatre séquences vidéo de bonne qualité. Pour se mettre et surtout pour rester dans l’ambiance, il vaut mieux disposer d’une plage de temps d’une heure ou deux. Comme j’ai assisté au concert moi-même, j’ignore si l’on peut en retrouver la magie avec la seule vidéo, mais je crois que ça vaut la peine d’y consacrer un peu de temps.

Sanjay Subrahmanyan | concert in Brussels | May 2009 | 1


1. Varnam – Ragam Kanada – kanda jathi ata thalam
2. Ragam Pantuvarali – rupaka thalam
3. Ragam Kambodji (continued on part 2)

Penser à passer en mode plein écran, car la résolution vidéo le permet, en cliquant sur le pictogramme fait de quatre flèches à gauche du logo vimeo.

Sanjay Subrahmanyan | concert in Brussels | May 2009 | 2

1. Ragam Kambodji (started on part 1)
2. Ragam Nalinakanti – adi thalam

Sanjay Subrahmanyan | concert in Brussels | May 2009 | 3

RTP – ragam Bageshree (continued on part 4):
alapam

Sanjay Subrahmanyan | concert in Brussels | May 2009 | 4

1. RTP – ragam Bageshree: tanam & pallavi
2. Ragam Behag –
3. Nijaga Dasa Yadunandane – ragam Sindhu Bhairavi – adi thalam

India successfully test-fires nuclear-capable Agni-III missile

Posté dans HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : février 7th, 2010

Je m’apprêtais à annoncer ici la projection du film Pather Panchali de Satyajit Ray à l’Ambassade de l’Inde à Bruxelles quand j’ai eu la curiosité de passer sur leur site pour voir ce qu’on en disait. Je n’y ai rien trouvé qui ressemble de près ou de loin à une telle annonce. Je suis tombé en revanche sur cette autre annonce qui donne une image beaucoup moins sympathique du monde tel qu’il est.
Ou comment on passe de Pather Panchali à « para bellum ».

Accessoirement mon oeil a été attiré sur ce site par cette autre annonce : Obama appoints author Jhumpa Lahiri to his arts committee. J’en profite pour dire que le livre Interpreter of Maladies de Jhumpa Lahiri m’a paru remarquable (et bien traduit en français, quelques détails mis à part), mais je m’égare.

J’avais déjà signalé ici le documentaire Story of Pather Panchali qui constitue une introduction sensée à l’univers du film. Satyajit Ray était un homme remarquable que l’on gagne à connaître.

Projection de « Pather Panchali » de Satyajit Ray
vendredi 12-02, à 18h | 217 Chaussée de Vleurgat | 1050 BXL

Version originale en bengali, sous-titrage en français | Entrée libre
Réservation indispensable : info@indembassy.be

Syntaxe généalogique

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : février 6th, 2010

Je reçois presque chaque jour des messages qui m’informent de la croissance de l’arbre généalogique de ma famille. Celui-ci pousse ses ramifications de plus en plus loin dans le temps et dans l’espace grâce aux soins experts et diligents de mon frère.
Comme le site qu’il utilise pour cela est étasunien, la langue des messages de notification est l’anglais. Or l’une des conséquences inattendues de ce foisonnement généalogique est le défi de plus en plus lourd à relever par la syntaxe pour le décrire. Voici par exemple le message reçu ce soir :
Maxime M. added his fourth great uncle’s 6th cousin twice removed’s husband’s second great nephew’s wife’s third great uncle’s wife’s husband’s sister’s husband’s third cousin twice removed Sarah LION.

Je serais bien incapable de traduire cela correctement, mais pour le faire il faut partir de la fin puisque le français ne connaît pas le génitif saxon. Et cela donnerait :
Maxime M. a ajouté Sarah Lion, la cousine au troisième degré twice removed (j’ignore ce que c’est en français) du mari de la soeur du mari de l’épouse du troisième grand-oncle de la femme du second grand neveu (ce n’est certainement pas ce qu’on dit en français) du mari de la sixième cousine twice removed (idem) de son quatrième grand oncle !

N’est-il pas amusant de constater à la faveur de cet exemple à quel point notre pensée et notre façon de concevoir les choses sont profondément déterminées par la langue ? En anglais, par la grâce du génitif saxon et de l’inversion des termes qui le caractérise (ex: « the king’s horse » = le cheval du roi), on part de la personne la plus proche (et dans ce cas-ci la moins importante dans l’énoncé), et on se rapproche au fil de l’énumération de la personne la plus éloignée. Alors qu’en français on commence justement par nommer cette personne la plus éloignée et la plus importante dans l’énoncé, puis on remonte le fil des générations.

Ceci dit, il est probable que les règles de la syntaxe anglaise soient mises à mal ici car il me semble qu’on doit dire « the king of Sparta’s wife » = la femme du roi de Sparte, et non pas « Sparta’s king’s wife » ni « Sparta’s king’s wife’s abduction« , mais « the abduction of the wife of the king of Sparta » = l’enlèvement de la femme du roi de Sparte.
Enlèvement d’Hélène dont on sait qu’il a déclenché la guerre de Troie.