Vote

Posté dans divers par kerbacho - Date : janvier 28th, 2006

I don’t vote, I am a platonic anarchist.
George Steiner

Dans un entretien avec Jean-Pierre Rondas à la radio flamande (en décembre 2004) à propos de son livre Maîtres et disciples, George Steiner rappelle qu’entre août 1914 et mai 1945, cent millions de personnes ont été tuées en Europe, dans des pays où l’on votait.
« The humanities did nothing to prevent the two world wars. »

Il rappelle qu’en 1822 Heine avertissait : Dort wo man Bücher verbrennt, werden Menschen verbrannt. C’est-à-dire « où on brûle des livres on brûle des hommes. »

Il pose des questions curieuses :
« For whom would you get up if he enters the door? »
C’est-à-dire pour qui vous lèveriez-vous s’il entrait par cette porte ?

« If Hitler walks in, do you get up ? »

G. Steiner cite Simone Weil et Hannah Arendt comme les deux penseurs féminins* les plus radicaux du XXe siècle. Ni l’une ni l’autre n’a eu ni voulu de disciple.

Il observe aussi qu’à Hiroshima et à Nagasaki on trouve des enseignes McDonalds, que la Frauenkirche de Dresden aurait dû rester en ruine : « You cannot rebuild time. »

« You must leave the city if you cannot stop the injustice. The truth is always in the exile. »

« If we have to torture other people in order to survive, it is better not to survive. »

« To be a tourist in hell is easy. »

Et pour finir sur une note joyeuse : « Death is the day you cannot learn something. »

* Faut-il dire « penseuse » ?

Ram Narayan

Posté dans HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : janvier 28th, 2006

Ram Narayan en concert à Bruxelles 1997

Ram Narayan – Bruxelles – 1997 – [extrait d'un enregistrement vidéo]
L’un des musiciens à la gestuelle la plus sobre que je connaisse. Ce qui est d’autant plus frappant que sa musique est souvent luxuriante.

Geste : U.K. Sivaraman

Posté dans HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : janvier 28th, 2006

Umayalpuram K. Sivaraman en concert à Bruxelles en 1997

Umayalpuram K. Sivaraman – Bruxelles – 1997
extrait d’un enregistrement vidéo
Bel exemple de geste aussi beau qu’inutile sur le plan strictement musical.
Sivaraman n’est pas seulement un percussioniste extraordinaire mais aussi un séducteur au sourire irrésistible.

Gestes (1)

Posté dans HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : janvier 15th, 2006

Les gestes des musiciens indiens, plus particulièrement ceux des chanteurs, sont souvent perçus comme expressifs et beaux. Non seulement ils soulignent et ponctuent les phrases musicales mais ils finissent par donner à l’auditeur l’impression qu’ils forment un tout indissociable.

VidyadharVyas en concert à La Haye
VidyadharVyas en concert à La Haye
VidyadharVyas en concert à La Haye
VidyadharVyas en concert à La Haye
VidyadharVyas en concert à La Haye
Vidyadhar Vyas en concert à La Haye
Vidyadhar Vyas en concert à La Haye
Vidyadhar Vyas en concert à La Haye
Vidyadhar Vyas en concert à La Haye
Vidyadhar Vyas en concert à La Haye
Vidyadhar Vyas en concert à La Haye
Vidyadhar Vyas en concert à La Haye
Vidyadhar Vyas en concert à La Haye
Vidyadhar Vyas, chant – Sandip Bhattacharya, tabla – concert à La Haye – 199x
Les tanpuras sont tenues par les deux filles d’Ashok Pathak [images extraites d'un enregistrement vidéo]


Shruti Sadolikar en concert à Anvers
Shruti Sadolikar en concert à Anvers
Shruti Sadolikar en concert à Anvers
Shruti Sadolikar en concert à Anvers
Shruti Sadolikar en concert à Anvers

Shruti Sadolikar – Anvers 199? – [images extraites d'un enregistrement vidéo]


Les gestes des musiciens indiens, plus particulièrement l’expression du visage des instrumentistes, sont parfois perçus comme expressifs et beaux. Cependant, les mêmes manières, effets de port de tête et mines sont souvent perçus comme excessifs et gênants.

Ashok Pathak en concert à Bruxelles
Ashok Pathak en concert à Bruxelles

Ashok Pathak – concert à Bruxelles – 1997 [images extraites d'un enregistrement vidéo]

Tuer

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : janvier 14th, 2006

Christian Boltanski, dans un entretien avec Michel Piccoli :

    J’ai fait un livre entièrement imprimé en papier argent, recouvert de cette matière que l’on utilise pour les tickets à gratter. Si l’on choisit de gratter apparaissent des images de cadavres découpés en morceaux. A chacun de décider de découvrir ou non ces atrocités. De garder le beau livre en argent sans images, ou l’horrible recueil de tortures. La responsabilité est rendue au spectateur.
    [...]
    En Allemagne, j’ai trouvé des livres des années hitlériennes. J’en ai fait un petit livre appelé Sans Souci. C’est un album de photos charmant, où l’on voit les nazis porter des enfants dans leurs bras. Une des questions que je me pose [...] c’est  comment peut-on tuer son voisin [fin de citation - Extrait des Cahiers du Cinéma, décembre 2005]

hasard

Posté dans divers par kerbacho - Date : janvier 14th, 2006

Christian Boltanski, dans un entretien avec Michel Piccoli :

    J’avais demandé à l’INA de me sortir toutes les actualités filmées du 6 septembre, date de mon anniversaire. Cela faisait à peu près quinze heures de film, qu’on a accéléré 2000 fois pour aboutir à une boucle de quatre ou cinq minutes. L’image était trop rapide pour être visible, mais on pouvait geler ce défilement : une image apparaissait, un peu au hasard. Dans ma pratique le spectateur impose sa propre vitesse. [fin de citation - Extrait des Cahiers du Cinéma, décembre 2005]

A la première lecture, j’ai pensé à une charlatanerie égocentrée, au mieux une trouvaille astucieuse. Puis cette idée m’a touché… seulement j’ai beau réfléchir, je ne comprends ni où, ni comment, ni pourquoi elle me touche.
La technique du défilement ultra-rapide arrêté au hasard m’est familière depuis longtemps puisque c’est celle que l’on utilise dans certains circuits électroniques pour créer une configuration aléatoire. On fait défiler un compteur à haute fréquence interrompu par exemple quand on appuye sur un bouton.

transmettre

Posté dans divers par kerbacho - Date : janvier 13th, 2006

Christian Boltanski, dans un entretien avec Michel Piccoli :

    [...] nous sommes très fâchés avec la mort. Dans les sociétés traditionnelles, ou au XIXe siècle, la mort était une occasion pour faire de grands repas familiaux. Seule la transmission avait de l’importance. Le grand-père mourait, le père prenait sa place, le fils prenait celle du père, la mort était mieux intégrée à la vie. Aujourdhui on vous laisse un peu survivre ou végéter pendant quinze jours à l’hôpital, puis on vous débranche. Avant les gens aimaient mourir en bonne santé. Tous les grands écrivains ont eu une dernière parole, comme Kafka, qui aurait bu du champagne la nuit de sa mort.
    Cette rupture de transmission rend la mort beaucoup plus terrible qu’auparavant. L’artisan qui enseignait à son apprenti les gestes du métier survivait un peu à travers lui. Cela me paraît aujourd’hui inutile : à quoi bon transmettre puisqu’on ne cesse de trouver de nouveaux moyens de fabriquer plus vite ? Avant, chaque individu était moins important que cette transmission qui le dépassait. [fin de citation - Extrait des Cahiers du Cinéma, décembre 2005]

C’est caricatural, réducteur, le côté « avant c’était mieux » plutôt stérile. Pourtant ce passage pose une question pertinente.
Je me sens étranger à une époque qui fait que l’individu ne supporte plus rien qui le dépasse, à un monde changé en une espèce de vaste terrain de jeux pour adultes gâtés et capricieux.

Sagesse

Posté dans divers par kerbacho - Date : janvier 11th, 2006

L’humanité, qui devrait avoir six mille ans de sagesse, retombe en enfance à chaque génération.

Tristan Bernard

Luz, la bien nommée

Posté dans REGARDER par kerbacho - Date : janvier 4th, 2006

Luz a trois ans et demi

Luz – Paris – 30 décembre 2005

Maurice

Posté dans divers par kerbacho - Date : janvier 4th, 2006

Maurice et son bonnet velu à Paris

Maurice – Paris – 30 décembre 2005