Tg Stan

Posté dans REGARDER par kerbacho - Date : septembre 16th, 2005

Vu à Maasmechelen le 17 mars 2005 la saisissante représentation théâtrale « « redde wie zich redden kan » geen slechte titel  », d’après cinq ‘Dramolette‘ (Eis, A Doda, Match, Freispruch et Maiandacht) de Thomas Bernhard, par Jolente De Keersmaeker, Sara De Roo et Damiaan De Schrijver – Collectif théâtral STAN

Je me demandais pendant la pièce comment mes voisins sur la scène (le public était en effet installé au fond de la scène), spectateurs flamands de tous âges, goûtaient cette peinture au vitriol de l’autricherie. Etaient-ils comme moi frappés par les similitudes entre d’une part le petit esprit d’une certaine Flandre brune à 30% et d’autre part la crasse mentale dénoncée par Bernhard et crânement incarnée par les trois acteurs de tg Stan ?
Quand je lui posais ma présomptueuse question, mon voisin Ludo me souflla en souriant que son grand-père avait été déporté de Maasmechelen à Dachau.

L’article paru dans le quotidien De Morgen le 26 février éreintait, à tort à mon avis, ce spectacle de Stan en jouant sur le registre ‘peut mieux faire’. La journaliste ne ratait pas l’occasion cependant d’effectuer in cauda le rapprochement entre les consciences flamande et autrichienne, à l’aide d’ailleurs d’une jolie expression néerlandaise. Pour décrire celui qui prend l’air innocent et détaché en présence d’une situation potentiellement embarrassante, le néerlandais dit « faire comme si on avait le nez qui saigne« , sans doute par allusion plaisante au geste que l’on fait en levant haut le nez pour empêcher le sang de couler.

Néologismes

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : septembre 16th, 2005

Extraits du Petit précis de néologismes abscons trouvé ici

Ambipératomie Couper la poire en deux
Anamégalhippisme Monter sur ses grands chevaux
Apinothalassie C’est pas la mer à boire
Ascension rhino-moutardière Avoir la moutarde qui monte au nez
Atrianatinopédifracturer Ne pas casser trois pattes à un canard
Auto-ombilicoscopie Se regarder le nombril

Bipodie monosabotique Avoir les deux pieds dans le même sabot
Bovinodermisme Être une peau de vache

Cacophéronomisme caprin Puer le bouc
Capellotracté Tiré par les cheveux
Capillarisme épiglottal Avoir un cheveu sur la langue
Caqueglu (cf. Glua Incagata) Chier dans la colle
Cariolisme antébovin Mettre la charrue avant les boeufs
Catacervicomerdose Être dans la Read more »

Auto-ombiloscopie

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : septembre 16th, 2005

Chanson morale

Il faut dire en deux mots
Ce que l’on veut dire :
Les longs propos
Sont sots.
Il faut savoir lire,
Avant que d’écrire.
Et puis dire en deux mots,
Ce que l’on veut dire ;
Les longs propos sont sots.
Il ne faut pas toujours conter
Citer
Dater
Mais écouter.
Il faut éviter l’emploi
Du Moi
Voici pourquoi :
Il est tyrannique
Trop académique
L’ennui
Marche avec lui.
Je me conduis toujours ainsi :
Ici
Aussi,
J’ai réussi.

[Chevalier de Boufflers, Œuvres (Tome second), 1786]

Kerback

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KerbachCarte de France de Cassini - XVIIIe siècle

Thomas Bernhard

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : septembre 16th, 2005

Citation (par Sepp Dreissinger, photographe, sur son site)
« Immer, wenn man schreibt, braucht man ein Mittel, damit man schreiben kann.
Ob das die Einsamkeit ist, ein Baum oder ein Misthaufen oder ein Mensch, auf irgendetwas ist man fixiert.
Letzten Endes fast immer auf sich selber. Alles andere ist Unsinn.
 »

Quand André Müller lui demande : « Lors de notre premier entretien vous avez dit qu’il faudrait couper les oreilles à toutes les mères« , Thomas Berhard répond : « Je l’ai dit parce que c’est une erreur quand les gens croient qu’ils mettent au monde des enfants. Ils accouchent d’un aubergiste ou d’un criminel de guerre suant, affreux, avec du ventre, c’est celui-là qu’ils font naître, pas des enfants. Alors les gens disent qu’ils vont avoir un petit poupon, mais en réalité, ils ont un octogénaire qui pisse l’eau de partout, qui pue et qui est aveugle et qui boîte et que la goutte empêche de bouger, c’est celui-là qu’ils mettent au monde. Mais celui-là, ils ne le voient pas, afin que la nature puisse se perpétuer et que le même merdier se poursuive à l’infini. »