Sharafat Hussain Khan aka “Prem Rang”

Posté dans HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : février 17th, 2009

Dans la fleur de l’âge, avec son épouse, son fils Shaukat (chanteur, à ne pas confondre avec le grand joueur de tabla homonyme) et trois disciples :

À la fin de sa trop courte vie, émacié par la maladie, les yeux toujours chargés de khôl :

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Gestes (16)

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : février 15th, 2009


Après le beau concert de Homayun Sakhi, je suis retombé sur un numéro de National Geographic consacré à l’Afghanistan. Quel contraste entre le barbouillage de couleurs sur la scène de l’Espace Senghor et la monochromie bistrée des photos du magazine !

Comment se déroulent les concerts là-bas ? Y en a-t-il encore ? De toute évidence, le musicien et son accompagnateur au tabla (dont le nom n’a pas été prononcé) sont familiers des scènes de concert occidentales, comme en témoignent notamment la grandiloquence appuyée des mouvements de tête du joueur de rebab, ainsi que le grand nombre de Jawal Sawab (dialogue par imitation entre instrument soliste et tabla).
J’ai entendu que la mise en place de cette tournée avait été laborieuse, tant Homayun Sakhi est sollicité en tant que musicien professionnel aux Etats-Unis où il vit, et où il vient d’ailleurs d’enregistrer avec le quatuor Kronos. Belle consécration.

Je ne sais pas s’il faut se réjouir de constater qu’un concert de musique afghane attire une centaine de personnes à Bruxelles ou s’il faut au contraire déplorer qu’il n’en attire pas plus. J’ignore si le quatuor Kronos s’est jamais produit à Bruxelles, mais ce serait probablement dans une bien plus grande salle.

Chaque fois que je revois un rebab, ce qui me frappe au moment où l’instrument quitte le giron du musicien quand celui-ci cesse de jouer, c’est à quel point cet instrument est beaucoup plus profond que ne le laisse imaginer sa façade étroite. Cette sensation de lourdeur monolithique m’a frappé lorsque j’ai essayé de prendre en main un sarod. L’instrument est si lourd et si encombrant qu’il vous échappe des mains !
Ce n’est pas pour rien qu’en organologie on range ces instruments dans la famille des luths à manche court, par opposition au sitar par exemple qui appartient à la famille de luths à manche long.
Quand il évoque l’histoire et les origines de son instrument, Buddhadev Dasgupta ne manque jamais d’insister sur cette caractéristique physique du sarod, fait d’une seule pièce de bois, introduit en Inde, selon lui, par des mercenaires afghans à cheval. Un instrument à manche long construit à partir d’une calebasse n’aurait jamais résisté aux cahots du voyage.

A la fois le profil triangulaire et la robustesse du rebab me font inévitablement penser aux incassables noix du Brésil, dont je viens de découvrir grâce à la photo ci-dessus, qu’elles ne poussaient pas telles quelles au bout des branches, mais qu’elles étaient elles-mêmes réunies dans des coques apparemment épaisses et dures.

En regardant le joueur de rebab, je suis frappé par l’angle improbable formé par sa main droite qui tient le plectre au bout d’un bras presque tendu. Sur la photo ci-contre le musicien est au repos et l’angle est donc moins aigu que pendant qu’il joue. Je suppose que cette position favorise l’attaque bidirectionnelle des cordes par le bas. C’est beau et sans doute efficace pour le maniement ultra-rapide du plectre, mais bonjour les tendinites et les douleurs articulaires !

Le geste existe également chez les joueurs de sarod, mais il est un peu moins marqué. L’air de famille entre la musique de rebab et la musique de sarod est plus qu’évident. On peut se demander dans quelle mesure d’ailleurs le jeu du rebab moderne tel que le pratique Homayun Sakhi n’a pas été enrichi par les techniques du sarod.

voir Gestes (15)

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Homayun SAKHI : concerts de rubab

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : février 4th, 2009

J’apprends ce soir que l’Espace Senghor propose un concert de rubab afghan par Homayun Sakhi la semaine prochaine. Il sera accompagné au tabla par Salar Nader.

concert de rabab à Senghor

Trois autres concerts de ces artistes sont annoncés en Belgique et aux Pays-Bas :
jeudi 12 février | Zuiderpershuis | Antwerpen |
vendredi 13 février | Tropentheater | Amsterdam |
samedi 14 février | Rasa | Utrecht |

Si mes informations sont bonnes, Homayun Sakhi n’est pas un disciple direct de Mohammed Omar mais il joue dans le même style. A en juger par ce que j’ai pu entendre de lui notamment sur YouTube, il faut absolument profiter de son passage en Europe pour aller l’écouter.

Si

Posté dans MOTS par kerbacho - Date : février 3rd, 2009

(Mode léger)
Si je savais écrire je saurais dessiner
Si j’avais un jet d’eau je le ferais geler et je le conserverais sous verre
Si on me donnait une motte de beurre je la ferais couler en bronze
Si j’avais trois mains je ne saurais où donner de la tête
Si les plumes s’envolaient si la neige fondait si les regards se perdaient, je leur mettrais du plomb dans l’aile
Si je marchais toujours tout droit au lieu de faire le tour du globe j’irais jusqu’à Sirius et au-delà
Si je mangeais trop de pommes de terre je les ferais germer sur mon cadavre
Si je sortais par la porte je rentrerais par la fenêtre
Si j’avalais un sabre je demanderais un grand verre de Rouge
Si j’avais une poignée de clous je les enfoncerais dans ma main gauche avec ma main droite et vice versa
Si je partais sans me retourner, je me perdrais bientôt de vue

Jean Tardieu | Obscurité du jour, p. 91 | Genève, Skira (Les Sentiers de la création), 1974
cité dans « Si hypothétique et l’imparfait. Une approche linguistique de la fictionalité »
Jean-Michel Adam | Études littéraires, vol. 25, n° 1-2, 1992, p. 147-166
trouvé par Google à qui je demandais de m’éclairer sur potentialis et irrealis