Ecouter Ghulam Hassan Shaggan en bien bonne forme (il esquisse quelques tonk – ces gamaks de forte amplitude caractéristiques du vieux style Gwalior et devenus très rares) comparé à ce qu’il était lors de son concert à Bruxelles il y a quelques années, rue du Ham.
Quelqu’un qui en revanche semble n’être plus que l’ombre de lui-même, du moins sur cet enregistrement où le sarangiste Alla Rakha joue faux, sans tanpura d’ailleurs.
Vidéo d’un jeune sarangiste recommandé entre autres par son collègue Purbayan Chatterjee ! Hans B. en parle ici en ces termes :
C’est la première fois que je vois en concert le jeune joueur de sarangi Murad Ali, fils de Ghulam Sabir, vieux ustad donc la carrière a été beaucoup trop discrète . C’est avec plaisir qu’on voit un jeune joueur de sarangi qui accompagne avec délicatesse et sens musical. Cela paraît évident mais hélas ce n’est pas courant. Il n’y a dans la jeune génération que dans le jeu de Kamal Sabri qu’on retrouve le son délicat de son génial père Sabri Khan. Où sont les héritiers de Gopal et Hanuman Misra, de Bundu Khan, de Hamid Hussain, de Ghulam Mohammed ? Enfin, voici donc un autre jeune joueur de sarangi. Excellente nouvelle.
Murad Ali | Hindustani Classical
Tabla: Rashid Mustafa Thirakwa | Tanpura: Mohammad Nizam Description: Murad Ali, one of the well known sarangi players of the younger generation, in this solo rendition displays the sarangi’s ability to closely simulate the human voice in its myriad inflections. His recital includes raags Raageshri and Shankara performed in the khayal style, and raags Mishra Manjh Khamaj and Bhairavi presented in the thumri style.
Rashid Mustafa Thirkawa’s tabla accompaniment is in consonance with the sarangi recital.
Un CD que je n’ai pas encore entendu mais qui m’intéresserait bien.
Ustad Bahadur Khan, l’homme qui sur le sarod a poussé la musique plus loin, plus haut, plus profondément que quiconque, mais qui s’est brûlé corps et âme.
Un de ses disciples (d’origine occidentale) l’appelait the man with the naked heart. Un autre (d’origine bengalie) à qui je demandais comment expliquer ce destin d’étoile filante m’a répondu there can only be one sun in the sky (le soleil en question, également appelé empereur du sarod par ses adulateurs, est le cousin germain de Bahadur).
Le premier disciple n’est pas devenu un grand joueur de sarod mais a le mérite insigne d’avoir collecté des enregistrements de concert pendant les dernières années de la vie de Bahadur Khan et de les mettre en circulation aujourd’hui. Un double CD est en voie de publication.
Le second a le redoutable privilège d’être le (seul?) détenteur de l’héritage musical de son maître. Pourvu qu’il ne le néglige pas au profit de succès plus faciles !
Maintenant qu’est passé le festival dont les préparatifs ont occupé une grande partie de mes nuits du mois de mai, au point de me tenir éloigné de ce bloc-notes, il est temps de reprendre le fil en déposant ici les traces de quelques moments marquants, par exemple le concert de Shashank et de son ami Phalgun au mridangam.
Ces deux musiciens qui arpentent le monde en sautant littéralement de scène en scène sont étonnants de gentillesse et de simplicité.
Pour se faire une idée de leur vie, voici leur emploi du temps de la semaine dernière : lundi 28 concert à Chicago en duo avec Sanjeev Abhyankar, mardi voyage Chicago-Bruxelles en passant par Londres, mercredi concert à Bruxelles avec Muziekpublique, jeudi soir concert à Leut, vendredi retour en Inde en passant par Londres pour donner samedi un concert à Chennai… et ne retrouver que lundi sa fille Swara née un mois plus tôt et que Shashank n’a encore jamais vue autrement que par le truchement d’une webcam puisqu’il était parti en tournée aux Etats-Unis avant sa naissance. Shashank lui-même est né le 14-10-1978.
En bas de cette photo, au premier plan, l’enregistreur MP3 Zoom H4 dont les performances sont épatantes (à suivre). Shashank & Phalgun & Jan Kuiper
Posté dans HINDOUSTAN par kerbacho - Date : juin 2nd, 2007
Après bientôt un mois d’interruption je reprends le fil de mes notes interrompu pour cause de mini-festival.
A l’instant, alors que j’étais en train de travailler pour rattraper le retard accumulé, je tombe par le pus grand des hasards sur l’annonce d’un concert de Ghulam Hassan Shaggan à Amsterdam ce soir.
Il est 23 heures passées, le concert doit malheureusement être terminé. Je me morfonds… et je cherche à comprendre comment cette information a pu échapper à ma vigilance… après quelques clics de souris je découvre que faute d’avoir obtenu leur visa, les artistes ont été contraints d’annuler le concert.
Comment un organisateur aussi prestigieux que Holland Festival a-t-il pu se laisser piéger pour un problème de visa ? J’ai eu plus de chance il y a quelques semaines avec le visa de Parupalli Phalgun, l’excellent et très sympathique joueur de mridangam accompagnant Shashank pour ses deux concerts à Bruxelles et Leut, qui a obtenu sans difficulté son visa au consultat de Belgique d’Atlanta. Je salue ici la gentillesse efficace de la personne préposée à la délivrance des visas de ce consulat qui, consciente de l’urgence de la demande, avait pris la peine de me téléphoner directement deux fois pour me demander de télécopier la réservation des chambres d’hôtel.