On a découvert en Dordogne, au fond d’une grotte, des peintures ou des gravures pariétales que personne n’avait jamais vues, pas même l’artiste (préhistorique) car elles se trouvent dans un recoin inaccessible. Le passage trop étroit pour la tête ne permet d’y glisser que le bras. C’est avec une caméra qu’on a fait cette découverte.
Certains enfants aiment explorer de la main des endroits inaccessibles au regard. Un plaisir primitif, solitaire, qui pourrait bien nous venir de la nuit des temps.
Peu après avoir entendu cette information à la radio je prends un livre* qui traîne sur ma table, lu il y a longtemps, et je l’ouvre au hasard sur la page de l’épigramme que voici :
« Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce serait d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux ».
Marcel Proust, La Prisonnière
* Jean-Claude Guillebaud, Un voyage vers l’Asie, Points, 1979