Badi Moti Bai

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : novembre 8th, 2010

Je viens de tomber sur un enregistrement remarquable d’une de mes chanteuses préférées, Badi Moti Bai, jadis illustre interprète de thumri de Bénarès, dont seul un nombre limité d’enregistrements, malheureusement souvent de bien piètre qualité sonore, est parvenu jusqu’à nous.
Badi Moti Bai
Je résiste d’autant moins au plaisir de relayer ici la mise en ligne de ce bijou que non seulement la qualité de l’enregistrement est excellente mais surtout que le morceau lui-même est passionnant, dans le Raga Sindhura dont les interprétations n’encombrent pas nos étagères.

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Badi Moti Bai – Thumri – R. Sindhura [Aftab's Fall Collection 2010]

Passer

Posté dans divers, REGARDER par kerbacho - Date : novembre 1st, 2010

Je n’ai fait que passer dans et devant la gare d’Osaka au mois de juin 2010 entre 16h et 18h.



Entre ces Japonais et moi, le frôlement dans une gare qui s’anime en fin de journée. Puis l’interminable et artificiel viaduct qui relie l’île artificielle de l’aéroport d’Osaka-Kansai à la terre ferme du Japon (en fait l’île de Honshū).
Et maintenant des dizaines de milliers de kilomètres.

Nature morte aux pommes

Posté dans divers, MOTS, VOIR par kerbacho - Date : octobre 29th, 2010

Pommes à terre, tomber dans les pommes, tonnes de pommes, compotes de pommes.
Pom… pom… pom… pommes. Vision insolite. Épommant.

Pommes en vrac le long du canal Briegden-Neerharen - Photo d'Antoine A.

Pommes en vrac le long du canal Briegden-Neerharen – Photo d’Antoine A.
Merci Antoine.

Post-humain

Posté dans divers, MOTS par kerbacho - Date : octobre 27th, 2010

J’apprends qu’à l’Université Libre de Bruxelles l’enseignement du sanscrit a disparu.
À Liège, quand le professeur de sanscrit en fonction prendra sa retraite, son poste disparaîtra à son tour.
Il ne reste que Louvain-la-Neuve dans la partie francophone de la Belgique. Et peut-être en Flandre, je ne sais pas…

Une nouvelle qui me fait penser à ce que disait Philippe Muray au sujet de l’Homo Festivus :

« Le post-humain est quelqu’un qui se croit libéré des dettes que ses ancêtres pouvaient avoir envers le passé et qui file sur ses rollers à travers un réel dont la réalité ressemble à du carton-pâte (parc d’abstractions). Il est désinhibé à mort, il fait la fête, mais il ne rit pas parce qu’il est plus ou moins retombé en enfance et que le rire suppose un fond d’incertitude dont l’enfant a horreur. »

Homo Festivus | Le Portatif | Philippe Muray | www.philippe-muray.com

Quand la télévision est allumée, vous pouvez garder les yeux fermés

Posté dans REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : octobre 25th, 2010

Une photo du site de Philippe De Jonkheere http://www.desordre.net/bloc/petit_journal/images/274.jpg

Superbissime photo vue sur le site www.desordre.net de Philippe De Jonckheere, dans son Petit journal.
Fermer la télévision et ouvrir les yeux : Quand la télévision est allumée, vous pouvez garder les yeux fermés. C’est un peu long, mais c’est si juste, si fin et si honnête. Merci Phil.

Sayeeduddin Dagar en concert à Gand avec ses fils

Posté dans ÉCOUTER, REGARDER par kerbacho - Date : octobre 22nd, 2010

Vocal Dhrupad by Ustad Sayeeduddin Dagar | Aneesuddin & Nafeesuddin Dagar
Udhav Shine, pakhawaj

Mercredi 27 octobre 2010 – 20:00
De Bijloke Ghent, Jozef Kluyskensstraat 2 | 9000 Gent | www.debijloke.be

Hariprasad Chaurasia en concert à la télé

Posté dans ÉCOUTER, HINDOUSTAN, REGARDER par kerbacho - Date : octobre 22nd, 2010

Comme je n’ai pas la TV, j’ignore si l’on y passe souvent de la musique classique indienne. Je suppose que non. Et quand il y passe quelque chose qui pourrait ressembler à un concert de musique indienne, j’imagine que c’est tronqué, bien « recalibré » pour que ça tienne sans déborder entre deux annonces publicitaires.
Une fois n’est pas coutume, c’est l’occasion pour moi de relayer ici une information concernant la diffusion d’un concert d’Hariprasad Chaurasia.

Je n’ai pas assisté à ce concert et n’ai plus entendu HPC en concert depuis des années (dernier concert à Anvers en 200?).
On dit qu’il n’est plus que l’ombre de lui-même.

Voici à tout hasard un enregistrement qui lui est mémorable, du Gandharva Festival de Pune, en 1992, et dont la qualité ne fait aucun doute.

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Si quelqu’un a vu l’émission de Mezzo, je serais heureux d’en donner des nouvelles ici.

À vue d’oeil

Posté dans divers par kerbacho - Date : octobre 15th, 2010

Mathilde dans sa cuisine vers 1972 ou 1973

Mathilde vers 1973 (peut-être 1972 ?).
Elle aurait eu aujourd’hui 85 ans, elle est morte en 1991, à 66 ans.
On dit que le futur est éternel, mais à la vue de ces dates, je vois bien que l’éternité s’allonge tandis que le futur raccourcit.

La musique selon Daniel Barenboim

Posté dans divers, ÉCOUTER par kerbacho - Date : octobre 4th, 2010

J’ai trouvé récemment par hasard sur le site de la BBC cinq conférences, à mon avis géniales, données en 2006, à quelques jours ou semaines d’intervalle, dans cinq villes du monde, par le pianiste et chef d’orchestre Daniel Barenboim, sur le thème du son et de la musique.

Ce que je l’entends dire, simplement et clairement, ce sont des réflexions fondamentales et des idées capitales sur la musique. Elles ne me paraissent pas nouvelles, car elles me hantent (plus ou moins confusément) depuis toujours, mais jamais je n’avais entendu quelqu’un de ce niveau en parler ainsi (pas même Yehudi Menuhin, à qui Daniel Barenboim me fait un peu penser par son élocution).

Cette découverte est d’autant plus émouvante pour moi que je traîne un vieux préjugé (idiot, comme tous les préjugés) contre Barenboim, sans doute à cause d’Antoine Goléa, le célèbre critique musical français qui se moquait (tout en l’admirant sans doute) de ce virtuose « en culottes courtes ». C’était à la fin des années 1960 puis dans les années 1970, dans une émission de radio, sur France Musique, qui je crois existe toujours, la Tribune des Critiques de Disques.

Ce qualificatif de virtuose en culottes courtes est une bêtise, car le jeune prodige, alors âgé de 15 ans, avait été invité par Wilhelm Furtwängler à venir jouer avec lui à la Philharmonie de Berlin vers 1957 1954. Cette offre a été poliment déclinée par les parents Barenboim, comme le raconte le musicien dans un entretien complémentaire, aussi sur le site de la BBC, dont le sujet est son rapport avec Richard Wagner, sa musique, son génie et… son antisémitisme.

Danier Barenboim, de dos, avec ses parents et Wilhelm Furtwaengler en 1957 1954

Il faut à mon avis écouter ces cinq conférences in extenso et toutes affaires cessantes.
Soit en direct sur le site de la BBC (en RealAudio), soit ici même.

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Première conférence : Londres. 56′ In the beginning was sound.


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Deuxième conférence : Chicago. 42′. The neglected sense.


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Troisième conférence : Berlin. 42′. The magic of music.


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Quatrième conférence : Jérusalem. 42′. Meeting in music.


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Cinquième conférence : Jérusalem. 51′. The power of music.


À qui n’aurait pas la patience d’écouter les cinq conférences, je recommande de ne pas rater la 3e (donnée à Berlin), y compris les réponses aux questions du public.

Quiconque captera ne seraient-ce que quelques bribes de ce discours original et puissant (notamment la remise en cause par exemple de la notion même de progrès) sera forcément attiré par le reste.

L’entretien au sujet des rapports de Daniel Barenboim avec Richard Wagner, sa musique et son antisémitisme, est également très intéressant. Malheureusement, pour des raisons techniques indépendantes de ma volonté, je ne suis pas (encore) parvenu à l’enregistrer. Il faut donc l’écouter en direct sur le site de la BBC.

Même et surtout si l’on n’a aucune affinité avec Wagner !
Si quelqu’un parvient à l’enregistrer, je suis preneur d’une copie.

Merci à la BBC et merci bien sûr à Daniel Barenboim !

PS : il existe des transcriptions écrites de ces conférences, elles permettent de bien suivre si l’on n’est pas à l’aise en anglais. Comme je ne sais pas combien de temps elles resteront disponibles sur le site de la BBC, je les copiées sur des pages de ce site. Recourir éventuellement aux services des traducteurs en ligne pour obtenir rapidement la traduction de certains passages moins faciles à suivre.

PS : Pour convertir les fichiers RealAudio en MP3 j’ai utilisé l’excellentissime et bien nommé SUPER ©

La Princesse de Clèves sous les nuages

Posté dans divers, REGARDER, VOIR par kerbacho - Date : septembre 27th, 2010


Une première que je n’oublierai pas de si tôt ! J’avais déjà (un peu) pris l’avion avant ce vol en 777, pour aller survoler la Sologne ou Étretat en Cessna, ou pour aller en Corse dans un Mercure de l’Aéropostale, mais jamais pour un vol aussi long qu’un demi-tour du monde de Paris à Osaka.

Beaucoup d’idées me sont passées par la tête durant le long face à face avec ce gros cylindre en attendant d’embarquer, mais à aucun moment je ne pensais que cette expérience serait à ce point troublante et enrichissante.

 



 


Le 777 vient de décoller, cap au nord. Quelques dizaines de minutes plus tard, après avoir passé Bruxelles et Anvers, nous laissons à l’ouest la province de Zeeland, au sud des Pays-Bas, et le motif géométrique si particulier des polders. Cette photo n’est pas prise au hasard. Au premier plan, sous le reflet de la carte, la digue Grevelingendam et tout en bas le bout de Anna Jacobapolder où habitent mes amis Mickey et Chico. À quelques centaines de mètres près, leur maison serait sur la photo.
Le grand polder à gauche est le Schouwen Duiveland, et à droite le polder Goeree-Overflakkee.

 


Étonnantes ressources des vues de Google Maps qui m’ont permis de retrouver l’endroit en quelques secondes. D’ailleurs les images du satellite, si on les agrandit, sont infiniment plus détaillées que celles-ci.

 


Le même endroit vu dans Google Maps:

 




 


Le même endroit vu avec Google Earth :

 




 


En progressant toujours vers le nord, l’avion longe la côte néerlandaise. Au premier plan, en bas à droite, la ville d’Alphen aan Den Rhijn. À gauche la ville de Leiden, et la station balnéaire de Katwijk tout au bout au bord de la mer.

 



 


Le même endroit vu dans Google Maps :

 



 


De l’autre côté de l’avion, vers l’est, les premiers flocons de nuages depuis le décollage.

 



 


La conformation particulière de la digue au premier plan m’a permis de retrouver assez facilement l’endroit. La ville derrière le plan d’eau est Hilversum. En bas à droite Maarsen et à peine visibles les bords de la ville d’Utrecht. Au loin Soest et Amersfoort et les premiers nuages, et très loin derrière le Nord de l’Allemagne.

 




 


En m’égarant dans Google Maps, je viens de découvrir sous les nuages l’existence de la ville de Kleve.
C’est donc de là que vient la fameuse Princesse de Clèves dont je n’ai qu’un bien nébuleux souvenir !

 



 


 



 


Ça se couvre pour de bon au nord de l’Allemagne, au-dessus de la Mer du Nord, sans doute du côté de Bremerhaven.

 


Ici nous sommes du bon côté des nuages.

 


La réalité du plancher des vaches s’éloigne.

 


 



 


 


Plus de frontières, ni de routes, ni de patrie, ni de dieu, ni aucune construction humaine, rien qu’une féérie cotonneuse aux variations infinies.
Une beauté à vous couper le souffle.
Et la parole.

Qu’il vaut mieux laisser à Baudelaire :

« — Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?

— Je n’ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
— Tes amis ?
— Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
— Ta patrie ?
— J’ignore sous quelle latitude elle est située.
— La beauté ?
— Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
— L’or ?
— Je le hais comme vous haïssez Dieu.
— Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
— J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! »