Frances-Marie Uitti, amazone avec violoncelle

Posté dans ÉCOUTER par kerbacho - Date : juin 21st, 2011

Lorsque je l’ai vue et entendue pour la première fois, sans rien savoir ni d’elle ni de sa musique, j’ai senti dès ses premiers coups d’archet une force et une présence particulières. Non seulement cette impression ne s’est pas démentie mais devient plus intense à chaque fois que je l’écoute.

Frances-Marie Uitti

Elle revient vendredi soir à Maasmechelen, plus précisément à la Sint-Remigiuskerk de Vucht, pour un concert en solo que je ne saurais trop recommander et que je ne raterai pas.

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Improvisation F M Uitti with Jonathan Harvey synthesizer

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F M Uitti | Britsum 2 bow chorale

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F M Uitti | 2 bow Homage to GS | On devine que GS est Giacinto Scelsi.

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Rap’t

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ADHD

Écoutez comme elle chevauche son instrument qui jamais ne se cabre car jamais elle ne le malmène.

Je me rends compte, tout en écrivant ces lignes, que je n’irai donc pas à Bruxelles vendredi soir pour écouter la chanteuse Kaushiki Chakrabarty qui se produit au Palais des Beaux-Arts avec Subhankar Banerjee au tabla.

Blek le Roc est mort

Posté dans divers par kerbacho - Date : juin 19th, 2011

Est-ce la loi des séries ? En tout cas je reste dans le registre nécrologique.
Hubert (vers 1966?)
Hubert est mort à l’âge de 58 ans.
La mort d’un cousin, proche camarade de jeunesse au début de l’adolescence, suscite des sentiments mitigés que la pudeur et la bienséance dicteraient de filtrer.
Quand on s’est perdu de vue depuis cinquante ans, que pèsent ces souvenirs de quelques années tendres mais décisives, de découverte du monde et de nous-mêmes ?

Des souvenirs sans doute unilatéraux et en tout cas pas partagés depuis.

Hubert était fort, j’étais gringalet. Son ossature robuste, sa carrure musclée, sa mue précoce et son système pileux inspiraient aux autres enfants un respect derrière lequel je pouvais cacher ma poitrine imberbe et rachitique. J’avais pour lui une vraie amitié, comme on en a finalement peu dans sa vie.
Hubert était fort, fidèle, droit, modeste, courageux, téméraire s’il le fallait.

Déçu par le résultat, j’ai toujours détesté ce portrait de lui, posé dans les ruines du moulin de Bodo, avec l’appareil Kodak 6×9 grande bobine que je venais de recevoir en cadeau ce jour-là. Ma première photo peut-être.
Box Kodak 6x9

La voici devenue soudain précieuse, même si on n’y voit malheureusement pas les yeux d’Hubert. Si ma mémoire est bonne, il les avait clairs, comme feu son père Auguste.

Auguste

À cette époque, quand j’en étais encore à chercher ce qu’il pouvait bien y avoir à découvrir après Fripounet et Marisette, Sylvain et Sylvette, Chouette-Ma-ma et autres BD catholiques pour enfants, c’est Hubert qui m’a fait découvrir les mâles bandes dessinées Akim et Blek Le Roc (que je n’ai eu aucune difficulté à retrouver près de cinquante ans après dans le grand grenier de l’internet).
Akim

Jeune, Hubert était blond et avait la mèche rebelle.
Ne le voyais-je pas comme une espèce de Blek le Roc ?
Blek Le Roc
Un peu plus tard, Hubert me ferait découvrir Satanik, des photos-romans plus épicés, qu’il nous montrait en cercle très restreint dans le plus grand secret, mais sans me les prêter (je crois qu’ils m’auraient brûlé les doigts) ni me dire d’où il les sortait (il savait garder les secrets).
Satanik Satanik
Je me souviens de mon étonnement devant la fascination exercée sur mes camarades par ces exhibitions de bikinis (ce mot venait d’apparaître, comme spoutnik) et de soutiens-gorge pointus. Comme depuis l’enfance j’étais familier de l’atelier de couture de ma tante où les dames se déshabillaient sans vergogne et souvent ne se rhabillaient pas entre deux essayages, ces atours féminins m’intéressaient beaucoup moins que la mystérieuse (et très graphique) combinaison de Satanik avec son crâne et son squelette parfaitement dessinés. Je n’avais jamais rien vu de tel et me demandais comment ça se mettait et à quoi ça servait.

Plus tard, c’est encore Hubert qui me ferait découvrir mes premiers romans de gare qu’il ne lisait pas lui-même. Des polars vaguement sulfureux et médiocres qui n’avaient sans doute de charme que celui de l’interdit, et dont je n’ai gardé aucun souvenir. Il m’en avait refilé une cargaison que j’ai si bien planquée que je ne la retrouvais plus.
Comme Hubert était entré très jeune dans le monde du travail, j’ai eu la chance, grâce à lui, d’être ainsi initié plutôt jeune et sans trop de complexes à un monde et une (sous-)culture à côté desquels je serais passé si je n’avais fréquenté que « la bibliothèque pour tous » comme le voulait ma mère, ainsi que le lycée, où l’on apprenait le latin.

Ma dernière rencontre avec Hubert date du vidage de la forge de mon père, il y a une quinzaine d’années. À sa grande surprise, je lui ai proposé de troquer une énorme double meuleuse de forgeron dont je ne n’avais évidemment pas l’usage mais dont lui serait un digne propriétaire, contre une petite meuleuse de table dont je me sers depuis régulièrement. En pensant à Hubert et à Joeph.

Asad Ali Khan est mort

Posté dans divers, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : juin 14th, 2011

Depuis quelques temps je m’étonnais par devers moi de ne plus rien entendre d’Asad Ali Khan, peut-être parce que je passais en revue dans mon esprit les musiciens actifs dans le genre dhrupad et ressentais son absence.
Ce maître de la rudra veena de la Jaipur Gharana des beenkars vient de décéder à Delhi à l’âge de 74 ans.
Ce bloc-notes se change en lugubre rubrique nécrologique.

Sadiq Ali & Asad Ali
Asad Ali Khan avec son père Sadiq Ali Khan

Le dhrupad dit de style kharbandi pratiqué par Asad Ali Khan (à ne pas confondre avec son homonyme chanteur) était austère comme il se doit, mais pas dépourvu d’ostentation. La position de l’instrument tenu obliquement sur l’épaule du musicien est d’une grande élégance. Quiconque a vu ce musicien en concert a forcément été frappé par la dignité de son port et la solennité un peu cérémonieuse des gestes qu’il faisait en manipulant son instrument.
Il me revient à l’esprit que j’avais eu des contacts sympathiques avec l’un de ses disciples occidentaux, allemand je crois, dont le nom m’échappe maintenant, qui avait obtenu des moyens financiers pour le suivre et le filmer pendant plusieurs semaines en Europe et en Inde. J’ignore si ce documentaire a jamais été publié.

(Re)lire ce qu’Asad Ali Khan dit au sujet du tarparan et, bien sûr, écouter sa musique, par exemple ici

Thierry Renard obiit die

Posté dans REGARDER par kerbacho - Date : juin 1st, 2011

Weggaan
 
Als een auto die lang in de regen gestaan heeft
optrekt en wegrijdt, blijft waar hij stond achter
een  
plek die zich van de rest van de straat
onderscheidt, even nog, tot hij ook nat is
en niet afzonderlijk meer bestaat.
 
Dat is wat blijft als je weggaat. Anton Korteweg

La galerie de Mijlpaal vient d’annoncer le décès, à l’âge de 60 ans, de Thierry Renard.
 
Harrap's Illustrated - collage de Thierry Renard | http://www.thierryrenard.net

Lui qui semblait avoir une prédilection pour le fil, la dentelle et bien sûr les ciseaux, le voici du côté de Clotho, Lachésis et Atropos.