Occupation
Posté dans MOTS par kerbacho - Date : février 21st, 2006« Il y a aujourd’hui sur les murs de Paris plus de mots anglais qu’il n’y avait de mots allemands durant l’Occupation. »
Michel Serres
« Il y a aujourd’hui sur les murs de Paris plus de mots anglais qu’il n’y avait de mots allemands durant l’Occupation. »
Michel Serres
Sharafat Hussain Khan et sa famille – date inconnue
La semaine dernière Christian L., de retour d’Inde, me racontait qu’il avait entendu Shaukat Hussain Khan, le fils de Sharafat Hussain Khan (deuxième à partir de la gauche) se produire à Ahmedabad (où il réside) au festival Saptak.
D’après C.L. c’est bien.
En fait, si j’ai à l’occasion entrevu ce CD sur la toile, je n’avais pas encore capté qu’il s’agissait du fils de…
Seulement un fils de ? Encore un fils de ?
Heerlen est la ville du Sud des Pays-Bas où est né Thomas Bernhard.
Dans une de ses dramolettes, un cycliste perd nuitamment des affiches sur lesquelles sont tracées des croix gammées. Je crois que c’est dans Maiandacht.
J’ai appris aujourd’hui qu’un ancien camarade de travail, Thomas S., avait eu la semaine dernière un grave infarctus du myocarde.
Son cœur âgé de 47 ans s’est arrêté de battre deux fois. Thomas ne doit d’avoir survécu qu’au fait d’habiter au centre ville de Francfort où il a pu bénéficier de la rapidité de l’intervention d’un médecin.
Celui-ci pourrait bien être le conducteur d’un de ces fâcheux 4 x 4 dont les pneus sont dégonflés nuitamment par des commandos vengeurs. Que se serait-il passé cette nuit-là si par hasard ça avait été le tour du véhicule de ce médecin-là ?
Dans la Haine de la musique que je ne lis qu’à petites doses tellement ce livre est terrible, je suis tombé hier soir, peu après avoir parlé avec Sara de l’abrutissement par la musique, sur ce passage où Pascal Quignard cite Tolstoï : » Là où on veut avoir des esclaves, il faut le plus de musique possible« .
Nous avions parlé aussi de la difficulté pour le musicien de faire une musique nouvelle.
Puis, ce matin en roulant vers le bureau, pendant ces vingt minutes du no man’s land autorouti(ni)er où je me retrouve avec moi-même et généralement une tranche de musique que j’aime* – parfois la même plusieurs jours voire plusieurs semaines de suite, matin et soir – dans une ambiance souvent féconde, détachée des contingences, pleine d’idées que malheureusement j’oublie trop vite ou qui me paraissent beaucoup moins bonnes une fois arrivé à destination, j’ai eu la conviction que faire une musique nouvelle est non seulement possible, mais même inévitable. Que le génie humain ne cesse de transformer et de renouveler ses acquis, notamment artistiques. Que les formes d’expression sont en constante mutation, transformées par les modes de vie qu’elles transforment à leur tour.
D’où l’importance de la perspective historique, de la connaissance des arts dans leurs époques respectives, car les musiques classiques aujourd’hui ont été hier des musiques nouvelles. C’est banal. Quignard dit ça tellement mieux : La musique est le salaire que l’homme doit au temps.
*Pandit C. R. Vyas – Bhairav Bahar – Mande Mahoo Madana
Viaduc autoroutier sur la Meuse – Maasmechelen – 2006
Pendant quelques mois, le panneau couvert de graffitis est resté devant le nouveau panneau, puis un jour il a disparu. Le paysage change.