Débloque-notes

Joseph Meyer, mon père.
Forgeron, maréchal-ferrant, chanteur populaire, musicien dans l’âme.
Photo : Lucien Philippe, 197?

On a découvert en Dordogne, au fond d’une grotte, des peintures ou des gravures pariétales que personne n’avait jamais vues, pas même l’artiste (préhistorique) car elles se trouvent dans un recoin inaccessible. Le passage trop étroit pour la tête ne permet d’y glisser que le bras. C’est avec une caméra qu’on a fait cette découverte.

Certains enfants aiment explorer de la main des endroits inaccessibles au regard. Un plaisir primitif, solitaire, qui pourrait bien nous venir de la nuit des temps.

Peu après avoir entendu cette information à la radio je prends un livre* qui traîne sur ma table, lu il y a longtemps, et je l’ouvre au hasard sur la page de l’épigramme que voici :
« Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce serait d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux ».
Marcel Proust, La Prisonnière

* Jean-Claude Guillebaud, Un voyage vers l’Asie, Points, 1979

Je n’oublie pas Georges Brassens, qui a dit ou écrit :

« Ma guitare est une espèce de tam-tam nègre. « 

« Je ne peux pas supporter l’idée qu’un homme puisse en dominer un autre, surtout pour une question d’argent. « 

« Il ne me déplaît pas de déplaire à certains. « 

Rencontrer : Nous sommes des boules de solitude opaque qui s’entrechoquent dans l’obscurité, ballotées par les aléas de la vie. Parfois une lumière fugitive nous donne un peu de transparence et de visibilité. Aussitôt certains redoublent de violence sans doute parce qu’ils ne supportent pas leur propre détresse solitaire.

(suite à une conversation sur l’inamitié)

Purbayan Chatterjee, sitar & Subhankar Banerjee, tabla – en concert – Aachen, 2005

Il n’existe pas de verbe pour l’action ou l’exercice de la virtuosité.