Schässlang

Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris, tardivement, que le mot chaizelangue, utilisé pour désigner un meuble familier, présent dans toutes les cuisines-séjour des maisons du village, mot que je croyais allemand et que certains prononçaient d’ailleurs chaisselangue ou schässlang si on veut l’écrire à l’allemande, était en fait une déformation de chaise-longue.

Notre chaizelangue ne ressemblait en rien à une chaise-longue. C’était une espèce de lit court, parallélépipédique, sans chevet, un divan donc et pas un canapé (qui lui à un dossier), avec pas mal de coussins et parfois aux extrémités, d’aimables traversins… que je retrouve avec plaisir dans la culture indienne et notamment bengalie. Récemment Partho Sarathy m’a expliqué l’importance de cet accessoire, appelé pash ballish, dans la vie d’un Indien, comme on peut en juger par exemple d’après les scènes du concert dans le Salon de Musique de Satyajit Ray.
A coté de la chaizelangue on trouvait généralement un meuble portant la radio, comme sur cette photo de Mathilde et Lucien, faite sans doute en 1948.

Mathilde et Lucien dans le salon de musique, à Kerbach, dans les années 1950

Les mots parfois, comme des étiquettes, se décollent : allumettes, mie de pain et robinet


On ne les voit pas sur cette image extraite de l’autre Salon de Musique, mais on les sent, ces fameux traversins, appelés pash balish

2 Responses to “Schässlang”

  1. kerbacho écrit :

    En parcourant ce matin quelques Ragamala-s je me rends compte que j’ai souvent remarqué la présence des traversins dans les représentations de lits (souvent inoccupés d’ailleurs). Et du coup j’en trouve un sur lequel il y a à la fois un superbe coussin (doré) et un personnage étonnant, à tête de chien ou de sanglier.

  2. débloque-notes » Blog Archive » Né sans vie écrit :

    [...] Il n’est pas improbable que cette photo d’où émane une tristesse exceptionnelle sur le visage de ma mère ait été faite à l’époque de ce drame. [...]

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