Premières fois ['20-09-2006']

Je n’ai pas (encore) oublié la première fois que :

  • j’ai vu Steve Lacy en concert à Anvers, avec Mal Waldron. Pas enthousiasmant, mais inoubliable.
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  • j’ai vu Balaram Pathak à Maastricht. Pas vraiment enthousiasmant, mais inoubliable.
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  • j’ai entendu de la musique indienne sur un LP. C’était vers 1968, je devais être en seconde : Yehudi Menuhin et Ravi Shankar (plus Alla Rakha). Je choisissais des disques (deux par mois ?) pour Dédée à un Club du Disque classique auquel elle était abonnée. Comme l’a fait très justement remarquer Zakir Hussain, ce n’était pas de la fusion. Menuhin jouait de la musique de Ravi Shankar, et plus tard Ravi Shankar a composé de la musique occidentale.
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  • j’ai entendu Jimi Hendrix. Aussi vers 1968. Mon meilleur copain d’alors était batteur, il écoutait les Who, Cream, Vanilla Fudge, les Stones… J’avais du mal, mais je me forçais un peu. « Machine Gun » est rentré chez moi comme dans du beurre. Je venais d’avoir quatorze ans.
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  • j’ai acheté moi-même un LP de musique indienne. C’est au cours de l’été après le bac, en 1971. J’ai travaillé à Paris comme accompagnateur et guide de touristes américains à la Foreign Study League. J’avais gagné un peu d’argent et je me suis payé (or ça coûtait une fortune) mon premier double LP (Ravi Shankar et Ali Akbar Khan) trouvé dans un magasin des Champs-Elysées. Je n’avais même pas de tourne-disque.
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  • C’est aussi la première fois que j’ai entendu du sarod, émerveillé.
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  • je me suis rendu compte que Ravi Shankar était très populaire. C’étaient deux LP achetés par et avec Lucien aux Économats canadiens (magasins des militaires canadiens) à Baden-Baden. En 1972 sans doute. Ravi Shankar
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  • j’ai vu un sitar en vrai. À Strasbourg, rue du 22 novembre, en face du Magmod, il y avait un magasin de brocante et de vieux instruments de musique. Suspendu presqu’au plafond, un sitar, comme décoration. Je suis passé devant souvent. Un jour, avec Robert, j’ai osé leur demander de le décrocher. Ce qui n’a pas manqué de faire aussitôt monter le prix.
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  • j’ai découvert de très bons LP de jazz en Belgique, à la bibliothèque de Genk, puis celle de Hasselt, très bien fournie grâce à Jules Anthonissen ; il y avait aussi quelques LP de musique indiennes. Plus tard, à proximité, j’ai découvert le magasin qui vendait des indiniaisieries, mais aussi beaucoup de LP indiens, à des prix que malgré mes premiers salaires en florins je trouvais trop élevés. J’ai fini par en acheter une quinzaine, dont les fameux repiquages de ragas courts (peut-être pour des 78 tours?) de Ravi Shankar.
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  • j’ai été écouter Subroto Roy Chowdhury dans un restaurant à Bruxelles. J’étais le seul qui écoutait, les autres mangeaient et parlaient. Toutes les tables et le schaises étaient prises, c’était exigu et je me suis coincé à côté d’une plante verte. C’était terrible pour moi, lui avait l’air de s’en contrefoutre.
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  • j’ai vu et entendu Godard. C’était à la TV, au début des années 1970, très tard le soir, peut-être sur un chaîne allemande. Il se tenait dans une cabine de montage, sous un éclairage très particulier, et parlait interminablement de sa voix monotone. J’étais aimanté.
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  • j’ai rencontré personnellement des musiciens indiens. C’était à Gand, avec Raju A. dont je venais de faire la connaissance. Nous sommes allés écouter Ronu Majumdar (accompagné par Abhijit Banerjee) que Raju avait déjà rencontré aux Etats-Unis. Chanteur amateur lui-même, il avait même tenu la tanpura pendant un concert.
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  • j’ai entendu des musiciens indiens en vrai. Un soir en sortant du magasin Fetisch où j’avais longtemps traîné avant de me décider à acheter quelques LP indiens, j’ai vu l’affichette d’une soirée musicale Maharishi Gandharva Veda. J’ai longtemps hésité. Il y avait un flûtiste et un sitariste inconnus (je ne connaissais de toute façon pas grand monde). J’étais très étonné de constater que ces musiciens et cette musique étaient là, vivants, simples, à ma portée, alors que jusqu’alors je n’avais jamais entendu de musique indienne qu’enregistrée.
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  • j’ai entendu le groupe allemand Ton Steine Scherben.
    A Strasbourg, au TNS je crois ou dans une autre institution respectable, un endroit pas vraiment fait pour ça. Il jouait avec la troupe de théâtre Kollektiv Rote Rübe.
    Je ne l’ai plus jamais entendu depuis.
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