Le livre Pillars of Hindustani Music de Pr B. R. Deodhar regorge d’anecdotes souvent croquignolesques au sujet des grands anciens.
Ainsi lit-on page 129 qu’à une date non péciséee, lors de l’inauguration d’une classe d’harmonium présidée par le chanteur Ramkrishnabuwa Vaze , celui-ci fut príé de faire un discours. L’invité d’honneur s’exécuta. Après s’être levé pour s’adresser à un auditoire attentif, il prononça ces mots : «Amis, … amis.» suivis d’un long silence embarrassant. Puis il ajouta : «Rien… rien.» et se rassit.
Face aux clameurs de l’assistance, les organisateurs insistèrent pour en entendre davantage. Mal leur en prit, car l’excentrique chanteur, connu pour son franc-parler, reprit mais cette fois sans mâcher ses mots, dans un style qui n’aurait pas déplu à Pierre Desproges : « Mesdames et messieurs, aujourd’hui nous inaugurons cette classe d’harmonium. Cet instrument est connu sous le nom d’harmonium. Nous l’appelons bend-baja. Désormais quiconque souhaite apprendre à en jouer pourra le faire. »
Si j’ai bien compris, le terme bend-baja désigne péjorativement un orgue à bouche (mouth organ), peut-être un harmonica.
A écouter :
Un Tarana dans le Raag Brindavani Sarang et quelques autres pièces qui donnent une vague idée de ce qu’a pu être le vieux style Gwalyar de ce chanteur éclectique (né en 1871 et mort en 1945).
