pudeur acquise ou innée ?

« Im Alter wacht die Kindheit auf. Und so wie das Älterwerden das Dahinschmeltzen der Zukunft ist, muss die Fruchtbarkeit der Vergangenheit an Ihre Stelle treten. Das ist das Gleichgewicht des Lebens. »
Hans-Georg Gadamer
Récemment m’est revenu, sans rime ni raison, le souvenir d’une expérience lointaine qui m’avait marqué : il s’agit d’une de ces (trop rares) projections de cinéma faites par un de mes oncles maternels dans la maison de mes parents. On punaisait un drap de lit sur le chambranle d’une double-porte, on fermait les volets, et il projetait des films de ses vacances. Quelle expérience magique !

La scène précise dont je me suis souvenu la semaine dernière, sans l’ombre d’une idée de ce qui a bien pu en susciter la remémoration, est celle d’un homme amputé de ses jambes qui marche sur ses mains. Si ma mémoire ne me trompe pas, il me semble qu’il monte sur une chaise, puis sur une table…
J’aimerais bien le revoir un jour, si c’est possible.
J’ai l’impression que c’est entre autres de ces séances de cinéma domestique que j’ai gardé une fascination certaine pour le film et l’image en général, et accessoirement pour le cirque et les acrobates.

Je me souviens aussi de la gêne de ma tante quand certaines images de ces films de vacances devenaient trop intimes. Je désapprouvais mon oncle qui s’en souciait comme d’une guigne. La pudeur est-elle acquise ou innée ?

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