Point de fuite

On a pris l’habitude, quand on entre au supermarché, de se voir à la TV. C’est si super de marcher qu’on n’y fait même plus attention. Comme dans les films de Haneke, ce ne sont plus les spectateurs qui regardent la TV, mais la TV qui regarde les spectateurs (par exemple la séquence extraordinaire du long plan quasi fixe dans Funny Games)
Quand on entre au supermarché avec un photographe, lui voit ça et fait une photo.
point de fuite

Le bon photographe voit ça mais encore bien davantage : au point de convergence des lignes de fuite de cette photo se trouvent non seulement les fesses de la vendeuse en salopette, mais surtout une armoire de salle de bain dont le miroir reflète la même image que le moniteur vidéo de surveillance. Fallait le voir ! Chapeau Ant1.

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One Response to “Point de fuite”

  1. antoine écrit :

    Sérénade, sérénissime, sérénité..
    Sérendipité, n’est pas dans Le Robert. On s’accomodera de Wikipedia. J’apporterai volontiers une nuance à « de façon imprévue », qui pour moi serait plutôt « imprévisible ».

    Il est un homme, que je ne saurais comment remercier pour tout ce que les photos qu’il a prises, ont apporté à mon existence : Jean-Luc Moulène.
    Son travail en toute sérendipité, qui attrappe des choses là où l’on passe son chemin, laisse pourtant certains perplexes. On dira qu’il leur échappe. Pour moi, c’est un très bon photographe.

    Dans le Voyage à Tokyo (Tokyo monogatari) film de Yasujiro Ozu, après 45 minutes je me suis rendu compte que j’étais pris par un sentiment très proche de celui de personnages qui se retrouvent piégés par leur manque d’attention envers leur parents. Vu un après midi d’été où il faisait plutôt chaud, j’étais presque lassé de voir ce film, lorsque qu’un choc déboule dans l’histoire et me renvoie à mon expérience du film même : doucettement terrifiant ! J’ai essayé ensuite d’imaginer l’intelligence avec laquelle Ozu a préparé sa mise en scène. C’est un film qui grandit par le milieu, une sérendipité préparée.

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