This entry was posted on Samedi, octobre 8th, 2005 at 1:49 and is filed under VOIR.
You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed.
You can leave a response, or trackback from your own site.
PK dit : belle composition, effets de matière très subtils, école post-cubiste pour la stylisation et l’interprétation du réel. Le visage est contracté, figé dans le silence, le regard à la fois insistant et distant.
Juste un moment, je me permets d’entendre sur ce portrait un certain autre auto-portrait de Michaux et je trouve le temps de ce moment qu’ils jouent assez bien ensemble:
« Clown »
Un jour.
Un jour, bientôt peut-être.
Un jour j’arracherai l’ancre qui tient mon navire loin des mers.
Avec la sorte de courage qu’il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m’être indissolublement proche.
Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler.
D’un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements « de fil en aiguille ».
Vidé de l’abcès d’être quelqu’un, je boirai à nouveau l’espace nouricier.
À coups de ridicules, de déchéances (qu’est-ce que la déchéance?), par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j’expulserai de moi la forme qu’on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes, mes semblables.
Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une intense trouille.
Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m’avait fait déserter.
Anéanti quant à la hauteur, quant à l’estime.
Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité.
CLOWN, abattant dans la risée, dans le grotesque, dans l’esclaffement, le sens que contre toute lumière je m’étais fait de mon importance.
Je plongerai.
Sans bourse dans l’infini-esprit sous-jacent ouvert à tous,
Ouvert moi-même à une nouvelle et incroyable rosée
à force d’être nul
et ras…
et risible… ( in « L’ Espace du dedans »)
janvier 7th, 2009 at 5:25
PK dit : belle composition, effets de matière très subtils, école post-cubiste pour la stylisation et l’interprétation du réel. Le visage est contracté, figé dans le silence, le regard à la fois insistant et distant.
janvier 11th, 2009 at 12:47
Juste un moment, je me permets d’entendre sur ce portrait un certain autre auto-portrait de Michaux et je trouve le temps de ce moment qu’ils jouent assez bien ensemble:
« Clown »
Un jour.
Un jour, bientôt peut-être.
Un jour j’arracherai l’ancre qui tient mon navire loin des mers.
Avec la sorte de courage qu’il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m’être indissolublement proche.
Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler.
D’un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements « de fil en aiguille ».
Vidé de l’abcès d’être quelqu’un, je boirai à nouveau l’espace nouricier.
À coups de ridicules, de déchéances (qu’est-ce que la déchéance?), par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j’expulserai de moi la forme qu’on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes, mes semblables.
Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une intense trouille.
Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m’avait fait déserter.
Anéanti quant à la hauteur, quant à l’estime.
Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité.
CLOWN, abattant dans la risée, dans le grotesque, dans l’esclaffement, le sens que contre toute lumière je m’étais fait de mon importance.
Je plongerai.
Sans bourse dans l’infini-esprit sous-jacent ouvert à tous,
Ouvert moi-même à une nouvelle et incroyable rosée
à force d’être nul
et ras…
et risible… ( in « L’ Espace du dedans »)
janvier 12th, 2009 at 10:55
[...] par blessed (merci !), je reprends ce texte ici parce que touché par des passages comme « mes [...]