Pas suspendus

Depuis quelques temps j’hésite à parler ici d’une superbe série de photos, étrangement dérangeantes. Je ne l’ai pas fait car il me paraissait inopportun de n’en citer (et de n’en reproduire ici) qu’une ou deux, et de trahir ainsi l’idée de série. Ne publier qu’un lien me frustrait tout autant.

Toutes ces photos ont une lumière apparemment théâtrale et pourtant (probablement ?) naturelle, des regards à la fois vides, inexpressifs, mais aussi chargés de mille pensées hétéroclites, cueillis à la volée, dans un escalier (de métro ?).
« À la volée » est ici à double sens : d’une part ces photos sont de toute évidence faites à la dérobée, et d’autre part il s’en dégage une impression de fugace légèreté ou d’apesanteur, que j’attribue au fait que toutes les personnes ont un pied en l’air.
L’excellence des optiques Nikon ne semble pas non plus étrangère à la transparence de l’air et de la lumière.

Et puis voilà, aujourd’hui je me décide. Il y a des jours où il faut savoir se faire plaisir. J’en dérobe une à mon tour. Je ne sais pas si c’est ma préférée, mais elle me touche.
Merci Antoine ! :-)
Antoine Meyer - Le pas suspendu

L’expression est empruntée au titre d’un film marquant de Theo Angelopoulos, Le Pas Suspendu de la Cigogne, dont peut trouver deux scènes marquantes sur YouTube.

«Un pas de plus et je suis de l’autre côté… ou mort.»
Absurdité monstrueuse des frontières, plus que jamais d’actualité.

3 Responses to “Pas suspendus”

  1. Ant1 écrit :

    Merci pour ce clin d’oeil, coup de pouce pour cette série.
    Après tout c’est toi, qui m’en a soufflé le titre.
    Un peu de cuisine : c’est un moment très particulier, où se dégage un espace-temps-lumière, qui tombe comme un rideau lumineux, dans ce sombre escalier. Les conditions de lumière qui permettent cet éclairage « naturel » tout particulier durent environ 1/4 d’heure et idéalement c’est au printemps et en automne qu’on les trouve. Je vole ces portraits, mais me confronte tout de même aux personnes qui en général se rendent compte de la dérobée dans la seconde qui s’en suit. Ça m’a valu quelques discussions, rencontres.. certaines bien moins agréables que d’autres.
    En voici une- qui m’a bien repéré à l’instant décisif, pour te souhaiter un bon anniversaire !

  2. Ant1 écrit :

    Une-

  3. Ant1 écrit :

    Enfin c’est elle !

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