T M Krishna’s recent concert at Oosterport, Groningen, Netherlands

Posté dans CARNATIC, divers, ÉCOUTER par kerbacho - Date : janvier 3rd, 2010

Un mélomane indien, apparemment médecin, venu au concert avec ses collègues médecins réunis pour un congrès à Groningen, parle de son expérience de spectateur du concert donné en mars 2009 par le chanteur T. M. Krishna dans la salle Oosterpoort où ont lieu à Groningue les concerts de la tournée de concerts indiens organisée plusieurs fois par an par le Tropen Theater d’Amsterdam.
Le texte intégral peut être lu ici.

«
What is important when one presents carnatic music to a western carnatically uneducated audience? To baffle them with chaste carnatic complexity or to mellow the audience and elucidate the greatness through its manodharma? [...].

TMK’s presentation [...] deserves much admiration and ovation. TMK elaborated mainly, Karaharapriya and Thodi in its chaste glory and mathematical intricacy, how one would if they are being presented perhaps at the Madras Music Academy. The suprasensory perception of the beautiful was evident in both pieces and at some point, I was indeed in meditation. However to the vast carnatically unerudite audience, as I realised from the feedbacks I received, it was a mere spectacle of sound and rhythm. While I really appreciated the essence of the bhava of our music TMK wished to portray, I felt he could have drawn the audience a little bit closer to the soul of our music had he, at least presented one item that drew some parallels between carnatic and western classical music at the very end of the concert. [...]

Though many of them enjoyed the concert, their enjoyment was instrumented by what a Hungarian cellist described to me as ‘fireworks’. The audience, small in number and many of them present upon my personal invitation were at loss with exactly what was happening on stage. I am a stout defender of classicm of our art. However sometimes when we tread new ground or when we have to popularise our art to an audience of different ethos, then we have to integrate our art with theirs and draw their mind to a level of erudite sensory perception. [...]

Upon request from a slovakian violinist and a musically untrained Neurologist who were sitting beside me, who wanted to know how the same raga or melody (because they couldnt really digest the heavyness of Karaharapriya and Todi) if treated in a slightly western style would resonate, I requested TMK to render the Madurai Mani Iyer english notes as a concluding item.

English Note par Madurai Mani Iyer

This simple item would have given the audience a perception of not only the extrapolation of the vocal, but also how the Mrudangam and the Violin would adapt, what exactly raga & swara mean etc. Such an exercise is not actually diluting our art, but explaining our art to a baroque audience. But TMK bluntly and aversely refused. [...]

Nevertheless I am not sure how the audience is in other parts of Holland. But carnatic vocal music, in particular, is a hard act to follow for untrained audience here in Groningen. They may applaud on witnessing something different to the usual or being exposed to a myriad of sound and rhythm, but if the aim is more to propagate an understanding of the manodharma of our music, then there is more to be presented than chaste music. Perhaps as a suggestion it might be worthwhile to conduct a simple lecture demonstration before foraying into Todi and Bhairavi and at least contain one item which draws parallels between our Todi/Bharaivi in Haydn or Chopin, purely to explain the very Todi and Bhairavi, at least the next time in Groningen!
[...]
Dr. Hari Subramanian
h.h.subramanian[at]med[dot]umcg[dot]nl

»

Prince Rama Varma sings a short interesting alaap in the Western Major Scale followed by the English Note popularized by Shri Madurai Mani Iyer

Autant je partage les interrogations de ce spectateur, autant je doute de l’intérêt de la solution qu’il propose. Je n’ai pas assisté à ce concert de T. M. Krishna, mais je comprends (et j’approuve) qu’il n’ait pas accédé à cette demande.

Célébration collective

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER, REGARDER par kerbacho - Date : décembre 27th, 2009

En ces temps de célébration collective et de chants de Noël affadis, je propose de jeter un coup d’oeil au festival Thyagaraja qui se tient chaque année à Thiruvaiyaru près de Thanjavur au bord de la rivière Cauvery, au sud de Chennai et de Pondichery.

161 st Satguru Sri Thyagaraja Aradhana festival – 2008

On remarque au premier plan, côté dames, la chanteuse Suddha Ragunathan (que j’ai eu le plaisir de voir en concert deux fois à Bruxelles, et côté messieurs feu le violoniste Kunnakudi Vaidyanathan (qui ne joue pas, mais que l’on reconnaît aisément à sa coupe de cheveux à la brosse).
On chante ici collectivement cinq des compositions les plus connues et les plus appréciées (parmi des milliers) de Thyagaraja (1767-1847). Les pancharathna kriti ou cinq joyaux.

Les notions de patrimoine culturel, de célébration collective, de transmission orale ont encore ici une dimension qui font réfléchir.
Détail amusant, vers 4:28, le plan sur une personne en train de téléphoner.

Il y a une vingtaine de séquences vidéo sur YouTube qui donnent une bonne idée, me semble-t-il, de l’ambiance. En voici une deuxième qui montre bien la ferveur et la concentration des participants :

Je ne m’en lasse pas… pas plus que du violoniste Kunnakudi Vaidyanathan, personnage assez extravagant. Le voici en action, quelques jours avant son récent décès, avec une très belle chemise, de très beaux bijoux (bagues, collier, bracelet), une très belle serviette sur la mentonnière, un très beau maquillage et quelle musique !

Les musiciens sont souvent mal filmés, par des opérateurs qui n’y connaissent rien à la musique. On appréciera ici quelques gros plans sur les doigts de la main gauche, intéressants pour suivre des yeux l’ornementation mélodique.

Le deuxième morceau est une composition au caractère rythmique très marqué, basée sur un poème au mètre élaboré, appelé Tiruppugazh, et qui malgré les apparences trompeuses pour un auditeur occidental, est un morceau dévotionnel vieux de cinq siècles :

Voici le même étonnant personnage, cette fois en costume occidental, dans un arrangement assez… éclectique :-)

La même chose, mais dans un contexte plus classique :

Le spectateur occidental non initié pourrait douter du sérieux de ce musicien. Voici pour dissiper ses doutes bien légitimes un extrait de film datant des années 1970 où l’on voit Kunnakudi Vaidyanathan avec le grand chanteur Madurai S. Somasundaram (1919-1989) plus connu sous le petit nom de Madurai Somu :

Maruthamalai Mamaniye par Madurai Somu – dans le film Deivam (1971)

Accessoirement cet extrait qui mêle des images documentaires à l’action d’un film de fiction, donne lui aussi un bel exemple de célébration collective. Dans les films documentaires de Louis Malle on trouve de très belles images de ces extraordinaires processions de chars.

Je recommande l’excellent coffret de 8 films de Louis Malle réunis sous le titre « l’Inde fantôme » dont sont extraites ces séquences.

Non seulement les images sont extraordinaires, mais que dire du regard cinématographique et du commentaire de Louis Malle ?

Ali Akbar Khan – Raga Basant Mukhari

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER, HINDOUSTAN par kerbacho - Date : octobre 13th, 2009

Autant j’aime ces deux musiciens séparément, autant je n’ai jamais vraiment réussi à apprécier ce jugalbandi d’Ali Akbar Khan et de Nikhil Banerjee. Peut-être à cause de Raag Manj Khammaj, ou de la partie rapide, trop brouillonne à mon goût.
Je préfère ne pas le réécouter maintenant plutôt que de m’infliger une nouvelle déception.

D’ailleurs, après en avoir abusé sans doute trop longtemps, je me prive depuis quelques années d’écouter les enregistrements de Nikhil Banerjee que j’ai l’impression d’avoir tous trop entendus. Idem pour le génial Mallikarjun Mansur. J’espère pouvoir un jour les redécouvrir d’une oreille neuve.

Je ne me lasse pas en revanche ces derniers temps d’écouter Ali Akbar Khan et Swapan Chaudhuri dans ce bel enregistrement de Raga Basant Mukhari, un superbe raga dont tous les enregistrements que je connais (relativement peu nombreux) me plaisent (il faut écouter notamment la très émouvante version enregistrée par Dhruba Ghosh à Paris lors d’un mémorable concert du petit matin au Cinéma l’Arlequin).

Ici, c’est surtout la partie lente que je trouve très réussie. La diversité des registres musicaux d’AAK est époustouflante. Main gauche, main droite, il se passe tout le temps quelque chose, tout le temps autre chose. Sous des allures de simplicité, il y a une une complexité, une diversité et une richesse apparemment inépuisables.
La musique de cette homme a l’air tellement simple, tellement naturelle, tellement spontanée que sa profondeur, sa maîtrise et sa subtilité peuvent passer inaperçues.
Ali Akbar Khan, sarod & Swapan Chaudhuri, tabla : Raga Basant Mukhari with Jogia | Alap, Jod & Jhala

Il est rare que je sois sensible au jeu du tabliste autrement que pour sa discrétion. Eh bien avec Swapanda, et plus particulièrement dans le gat en Jhaptal, c’est différent. Ses interventions me paraissent d’un grand raffinement.
Ali Akbar Khan, sarod & Swapan Chaudhuri, tabla : Raga Basant Mukhari with Jogia | Gat in Jhaptal | Gat in Teental

Pour en savoir plus sur ce raga d’origine carnatique au profil changeant, on lira avec profit les excellentes notes de Deepak Raja.

Je n’ai pas pour habitude de mettre en ligne ici des enregistrements commerciaux, mais sauf erreur le CD Chhanda Dhara SNCD 3386 d’où est tiré cet enregistrement n’est plus commercialisé.

Disparition de D. K. Pattammal

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER par kerbacho - Date : juillet 27th, 2009

Ambiance décidément nécrologique, en ce moment : la chanteuse carnatique D. K. Pattamal est morte le 16 juillet à l’âge de 90 ans.

D. K. Pattammal

D. K. Pattammal | extrait d’un concert | Ragam Tannam Pallavi | Raga Thodi

Au cours de ce concert dont la date et lieu sont inconnus, la chanteuse est accompagnée par son frère et disciple D K Jayaraman, chant, Thiruparkadal S. Veeraraghavan, violon et Karaikudi R. Mani, mridangam.

D. K. Pattammal et son frère D. K. Jayaraman
D. K. Pattammal et son frère D. K. Jayaraman

Les autres pièces de ce concert, ainsi que le texte des compositions, se trouvent ici.

Comme beaucoup des trop rares enregistrements disponibles de Pattammal, celui-ci est d’une qualité technique médiocre, en grande partie à cause de manipulations maladroites récentes, censées réduire le bruit de l’original, mais qui causent un désagréable pompage du volume. Cependant cette grande chanteuse était avec M.S. Subbulakshmi une des pionnières qui ont dû et su s’imposer dans un univers musical jusque là strictement masculin, interdit aux femmes brahmanes. Il semblerait que D.K. Pattammal, issue d’une famille modeste et sans tradition musicale affirmée, ait été plus ou moins autodidacte.

Son morceau de bravoure était le kriti “Saundara rajam” (R. Brindavana Saranga), extrait du même concert (mis en ligne par Raju Asokan)

D. K. Pattammal | extrait d’un concert | kriti Saundara rajam | R. Brindavana Saranga

Charlie Mariano : quiétude éternelle

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER par kerbacho - Date : juin 29th, 2009

Au retour d’une belle soirée chez des amis musiciens et poètes, au cours de laquelle nous avons pu nous immerger autour d’un piano dans la quiétude musicale de G. Kurtag, F. Mompou, J.-S. Bach et F. Liszt, je trouve dans mon courriel l’annonce bouleversante de la disparition de Charlie Mariano à l’âge de 86 ans.
Merci Théophane, de me faire part de cette triste nouvelle que j’ignorais encore : « Charlie Mariano est décédé le 16 juin, trois jours avant Ali Akbar Khan. Depuis février, son combat était devenu très pénible. Un très grand musicien dont j’ai aimé chacune des riches périodes musicales, des années 60 à nos jours. Son son très personnel et ses idées musicales vont beaucoup me manquer.
Nous en parlions il y a deux ans, à l’occasion de son concert à venir avec le KCP en avril 2007. J’ai pu écouter leur concert deux mois plus tard retransmis à la radio allemande, qui sonne différement désormais. De la même façon que « The Black Saint and the Sinner Lady » ne sonnera plus jamais pareil.
»

Charlie Mariano fait partie de ces quelques musiciens dont je me suis senti (moi aussi) très proche dès la première écoute. Pas de manoeuvres d’approche, aucune initiation, le décollage vertical. Il m’a fallu un certain temps avant de me rendre compte qu’une large part de ce que j’aimais tellement dans la musique de Mingus était à mettre au crédit de Charlie Mariano.
Pendant des années, une ou deux cassettes de Charlie Mariano, au sein du groupe Pork Pie ou dans ses collaborations avec Philip Catherine par exemple sur le LP September Man, ont fourni les hymnes de nos dimanches matins en famille.

Silence.


Charlie Mariano – juin 2007 – Espace Senghor – Bruxelles – avec KCP

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Sanjay Subrahmanyan, S. Varadarajan & Neyveli Venkatesh

Posté dans CARNATIC, REGARDER par kerbacho - Date : juin 23rd, 2009

Pendant la balance du concert de Bruxelles le 23 mai 2009 au Théâtre Molière.
À ce jour je n’ai assisté à la balance que de deux concerts carnatiques, par les chanteurs Sanjay Subrahmanyan et T.M. Krishna. J’ai observé une différence considérable entre leur attitude et celles des nombreux musiciens (instrumentistes le plus souvent) du Nord de l’Inde.
Une certaine indolence, voire une indifférence.

Comme il faut !

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER, REGARDER par kerbacho - Date : mai 26th, 2009

Organiser un concert de musique vocale carnatique à Bruxelles, en plein mois de mai, le premier samedi de vraie grande chaleur d’un printemps jusque là très frileux, avec vue imprenable sur le pont de l’Ascension d’un côté et celui de la Pentecôte de l’autre, dans un lieu qui a certes la réputation de faire le plein avec de la musique indienne, mais seulement quand elle est jouée par des artistes belges, est une entreprise assez farfelue. Un pari bien hasardeux pour ce qui concerne le taux de remplissage de la salle. Ce n’était peut-être pas une cause perdue d’avance, mais certainement pas gagnée non plus.
En tout cas un défi parfaitement hors de ma portée, quand bien même j’aurais eu le temps et l’énergie de m’y consacrer comme il faut.

D’ailleurs à une heure du début du concert, la contemplation de la liste des réservations n’avait rien d’enthousiasmant et laissait entrevoir une soirée dont la qualité musicale ne ferait certes aucun doute, mais qui resterait dans les annales dans la même catégorie que les deux derniers concerts de musique indienne au même endroit : quelques dizaines de spectateurs pour Shashank en mai 2007, et pas tellement plus pour Prattyush Banerjee en novembre 2007.

Et pourtant, quand le concert de Sanjay Subrahmanyan, S. Varadarajan et Neyveli Venkatesh a commencé samedi soir vers 20h30, la salle était pleine.

Pour les retardataires du dernier quart d’heure, surpris peut-être par la densité du trafic et par la difficulté de trouver à garer leur voiture, il a fallu ouvrir le balcon.
Quel moment délicieux ce doit être dans la vie de l’organisateur quand il décroche la chaîne qui barre l’accès au dernier étage!
Deux heures et demi plus tard il restait toujours quelque 300 personnes dans la salle, apparemment magnétisées par les trois artistes, eux-mêmes visiblement très heureux après un Sindhi Bhairavi endiablé.

Sanjay Subrahmanyan devant le micro de l'émission le Monde est un Village, de Didier Mélon, sur La Première - photo Béa Didier
[Photo Béa Didier] Sanjay Subrahmanyan devant le micro de l’émission le Monde est un Village de Didier Mélon, sur La Première.

Cette réussite est à mettre au crédit d’une personne, une seule personne, Béatrice Didier, qui pendant des semaines, des mois, s’y est consacrée comme… il faut.

Comme il faut… pour rendre hommage aux musiciens à la hauteur de l’admiration qu’elle leur porte.
Comme il faut… pour remplir la salle ainsi qu’elle s’était engagée à le faire quand nous avions décidé de mettre en chantier ce concert.

Chapeau ! Belle leçon de maïeutique infatigable, pour moi qui me pique de faire venir des artistes parmi les meilleurs d’Inde mais les fais jouer devant des salles à moitié vides, et belle leçon pour tous les organisateurs professionnels qui se plaignent de la baisse de fréquentation des concerts, notamment de musique indienne.

Vous avez pris le taureau par les cornes, merci Béa !
Grâce à vous j’ai pu vérifier que mon intuition initiale en entendant Sanjay il y a quelques années sur le site ITC-SRA (d’où il a malheureusment disparu) n’était pas un fantasme. Je ne serai pas là dans cinquante ans, comme il le suggère lui-même, pour vérifier si son apport tient la route, mais j’aurai eu la satisfaction d’assister à la germination de quelque chose qui deviendra peut-être un mouvement de réconciliation entre deux narcissimes, apparemment irréductibles pour l’instant.

Qui mieux que Sanjay lance de telles passerelles musicales entre le Sud de l’Inde, dravidien borné, et le Nord, mahométan buté ? Merci Sanjay !

Sanjay Subrahmanyan en concert à Bruxelles samedi 23 mai : désir de mélodie ou mélodie du désir ? 

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER, REGARDER par kerbacho - Date : mai 15th, 2009

Plus il est fort, plus le charisme d’un chanteur est difficile à expliquer. Pour le décrire il faut prendre des risques, y compris celui du ridicule. Surtout dans le cas d’un aussi bel homme que Sanjay Subrahmanyan, quarantenaire en pleine possession de ses moyens. Oserai-je parler des émotions suscitées aux tréfonds de moi par un inconnu, aussi célèbre soit-il, venu du bout du monde ? Quels mots utiliser pour désigner ces vagues d’une force inconnue qui vous emportent loin de votre univers familier et vous déposent sur des rivages aux pentes vertigineuses ?
Dans la vie ordinaire, quand on tombe amoureux, on sait à peu près comment s’y prendre.
Mais comment faire quand on tombe amoureux de la musique d’un chanteur carnatique ?

Pour moi, tout ce qui émane de Sanjay Subrahmanyan, prince de la mélodie, rayonne de beauté, de chaleur et de vigueur. Le premier et dernier concert de ce musicien charismatique et généreux auquel j’ai assisté a été une expérience inoubliable.

Après vingt ans de carrière, accumulant les prix les plus prestigieux en Inde et des tournées dans le monde entier, Sanjay Subrahmanyan se distingue aujourd’hui par sa technique vocale maîtrisée à la perfection, par ses qualités d’improvisation mélodique et rythmique. Dans la texture de sa voix, quelque chose de particulier jette un pont entre l’univers si lointain de la musique de l’Inde du Sud et notre frileuse perception occidentale. Sa puissance et son énergie donnent un souffle nouveau à la musique d’Inde du Sud et par là-même au monde de toutes les musiques.

Parmi les innombrables musiciens accomplis qui se partagent la très dynamique scène indienne, Sanjay est de ceux dont on sent l’intelligence brillante. Sa musique incisive vit à la fois du respect de l’héritage légué par une riche tradition, et de la créativité bouillonnante d’un homme du XXIe siècle, passionné par son temps et par les transformations du monde sous les coups de boutoir d’Internet.
Son talent, son génie peut-être, son goût de la liberté et sa joie de vivre forment le moteur d’un art qui ne demande qu’à être partagé par le plus grand nombre. En Occident, la connaissance de la musique d’Inde du Sud est encore bien limitée, surtout si on la compare avec la musique d’Inde du Nord. Et ce n’est pas la veulerie de la supposée world music qui y changera quoi que ce soit.
Il ne me paraît pas exagéré d’affirmer qu’avec un ambassadeur comme Sanjay Subrahmanyan, jamais la musique classique carnatique n’a été si facile d’accès pour des mélomanes occidentaux en quête d’authenticité musicale.

Ce dimanche Radio Klara consacrera une émission à Sanjay Subrahmanyan en passant quelques-uns de ses derniers enregistrements.
Vendredi 22 mai à 19 h, Didier Mélon diffusera un entretien avec le musicien sur la Une dans son émission Le Monde Est Un Village (je n’ai pas trouvé de lien utilisable tant le site de la Première est … disons déroutant).
L’émission sera disponible en podcast pendant quelques temps.

Introduction aux talas, cycles rythmiques de la musique d’Inde du Sud par Neyveli B.Venkatesh

Quand? Vendredi 22 mai à 12h30
Où? Théâtre Molière, Galerie de la Porte de Namur, 3 Square du Bastion, 1050 Bruxelles
Renseignements: www.muziekpublique.be 02/217 26 00

En prélude au concert de Sanjay Subrahmanyan qui se tiendra le lendemain dans la
même salle, Neyveli B.Venkatesh donnera, accompagné de son mridangam, une introduction
à la musique carnatique au travers notamment de la notion de tala (cycle rythmique).
L’entrée est gratuite.

MP3 du concert de T.M. Krishna à Amsterdam

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER par kerbacho - Date : avril 30th, 2009

On peut écouter ici en ligne le concert donné par T.M. Krishna, chant, R.K.Shriramkumar, violon, et N.Manoj Siva, mridangam à Amsterdam le 7 mars dernier.
Le fichier MP3 est ici, mais ça ne durera sans doute pas longtemps.
La musique mérite évidemment largement le détour pour elle-même, mais je voudrais également attirer l’attention sur la qualité de la prise de son, bien meilleure à mon avis que sur beaucoup d’enregistrements indiens (hormis le problème de directivité du microphone du chanteur). Déjà pendant le concert j’avais été frappé par l’excellence du timbre dans la salle elle-même.
Je trouve dommage que le producteur de l’enregistrement ait jugé opportun de couper l’annonce des ragas et de compositions.
Au moment de poster ce message je m’aperçois que je n’ai fait aucune photo des musiciens pendant cette tournée. Oubli d’autant plus curieux que les relations ont été très cordiales…

M. Narmada – carnatic violin (1/3)

Posté dans CARNATIC, ÉCOUTER, REGARDER par kerbacho - Date : février 24th, 2009

Dr. M. Narmada – Kerala Fine Arts Academy, Cochin.

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M. Narmada est la fille et la disciple de M. S. Gopalakrishnan.
Une violoniste carnatique rayonnante.